La branche suisse de la compagnie française de transport et d'engineering en la matière Alstom a été officiellement jugée coupable de négligence dans une affaire de corruption. Le bureau du procureur fédéral suisse a annoncé hier que Alstom Network Schweiz AG devra s'acquitter d'une amende de 2.5 millions francs suisses, soit près de 2.74 millions de dollars. La compagnie devra aussi payer une compensation de 36,4 millions de francs suisses « parce qu'elle n'a pas réussi à prévenir des actes de pots de vin dans les affaires de ses bureaux internationaux au Latvia, en Tunisie et en Malaisie ». Alstom déplore un historique riche en actes de corruption. En Tunisie, l'ancien gouvernement en place avait décidé de suppléer le contrat signé par l'Etat tunisien avec le constructeur Siemens, dans l'affaire des rames de métro de la compagnie Transtu, pour changer de fournisseur et opter pour Alstom. La décision du procureur fédéral fait suite à un long travail d'investigation concernant les activités de la compagnie dans 15 pays depuis 2008. Les investigations ont permis de déduire que « Alstom a échoué à renforcer la politique de complaisance avec des nécessités persistantes ». « Ainsi, des actes de corruption et de pots de vin ont été relevés en Tunisie, en Malaisie et en Latvie n'ont pas fait l'objet de prévention » a annoncé le procureur fédéral dans un communiqué. « Les investigations ont montré que les consultants engagés par Alstom ont remis de remarquables sommes au profit des décideurs dans les pays désignés, ce qui a influencé leurs décisions en faveur de la compagnie Alstom ». Le bureau du procureur fédéral note dans la foulée que les travaux d'investigations menés n'ont montré aucun signe de dépassement de la loi dans les 12 autres pays où ces investigations ont été menées. La décision du procureur fédéral ne concerne cependant pas les autres branches de la compagnie Alstom actives dans les 15 pays mentionnés, sauf les compagnies branches d'Alstom en Latvie, en Tunisie et en Malaisie qui sont contraintes de payer 1 million de francs suisses chacune. Pour sa part Alstom, a indiqué, dans un communiqué rendu public qu'elle « est satisfaite de la décision du procureur fédéral suisse, étant donné que ce dernier n'a trouvé aucune évidente preuve ». La compagnie affirme, concernant les trois cas où elle est inculpée qu'elle est « la victime de ses employés, et que Alstom n'est qu'un constructeur contractuel auprès d'un consortium ».