Suite aux déclarations de Mme Souad Abderrahim qui a affirmé que la femme qui l'avait agressée mardi devant la chambre des députés est membre de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), nous avons recueillis la réaction de la présidente de l'Association Mme Ahlem Belhaj. Interview : Le Temps : Quelle est votre réaction à cette accusation ?
Ahlem Belhadj : je suis choquée par les déclarations de Mme Souad Abderrahim et je ne comprend pas son attitude. Les militantes de l'ATFD qui ont lutté pendant 20 ans contre les violences à l'égard des femmes ne peuvent en aucune manière agresser une femme. L'ATFD portera plainte pour diffamation et assure qu'elle n'a aucun rapport avec cet acte. Au contraire on a été pratiquement les seules à dénoncer dans un communiqué publié le 4 novembre les intimidations à l'encontre de Mme Abderrahim.
Mais comment expliquez-vous son attitude ?
En vérité je n'arrive pas à l'expliquer parce que Mme Abderrahim ne comprend pas la différence entre avoir des divergences politiques et pouvoir en débattre et avoir recours à la violence. Nous avons des différends avec Mme Abderrahim concernant la société de demain qu'on veut bâtir et la place des femmes dans cette société. Nous n'approuvons pas du tout son attitude sur la convention d'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Revenir sur la décision de lever les réserves sur la convention qui a été approuvée par l'ancien régime comme le veut Mme Abderrahim constituera une véritable régression de notre société et une manière d'ignorer et de dénigrer les luttes des femmes tunisiennes pour l'égalité et l'abolition des violences à leurs égards. Elle a également attaqué les mères célibataires sans prendre en considération les droits humains élémentaires de l'enfant et de la mère. Sur tous ces points on est en désaccord avec Mme Abderrahim. Mais l'ATFD qui a toujours appelé au respect des femmes politiques et qui a dénoncé toutes les formes de violence à leurs égards ne peut que soutenir Mme Abderrahim contre toutes les formes de violence physique, morale et psychologique qu'elle a subi et j'espère que c'est la méconnaissance des militantes et des valeurs de l'ATFD et non une campagne bien orchestrée que mène Mme Abderrahim et les siens contre notre Association. Propos recueillis par Néjib SASSI