• Les arriérés s'élèvent à près d'un million de dinars ! Les commerçants qui disposent de stands au marché municipal d'Hammam-Lif se mobilisent depuis quelques jours, suite à une décision du conseil de la ville de porter plainte à la justice pour essayer de résoudre ce problème, sachant que ces commerçants n'ont pas payé le loyer depuis janvier 2011. Ce cumul de dettes envers les autorités municipales s'élève jusqu'à plus d'un million de dinars et peut dépasser ce montant pour certains, selon le loyer mensuel qui est déterminé suivant la nature de l'activité et la catégorie des magasins. Ces exploitants du marché (marchands de légumes, de fruits, de volailles et de poissons…) refusent de verser leurs arriérés aux autorités municipales, prétextant qu'ils ont eu des promesses auparavant de la part des responsables en vue de réviser le montant des différents loyers, vu la situation difficile par laquelle ces commerçants sont passés ces derniers mois, depuis le 14 janvier et durant le grand chaos qui a régné dans le marché à cause du commerce informel et des vendeurs à la sauvette qui se sont installés un peu partout et aux environs du marché. Ainsi, certains commerçants se lamentent d'une situation précaire, ayant enregistré une importante baisse dans leurs chiffres d'affaires respectifs. Mais le conseil municipal ne l'entend pas de cette oreille : il demande aux occupants de s'acquitter immédiatement de leurs dettes sous peine d'être expulsé du marché pour céder les lieux à de nouveaux locataires. Les commerçants réclament par ailleurs la réduction de la valeur locative en annulant la majoration annuelle de 5% pour se permettre de payer les loyers de plusieurs mois accumulés. « Le loyer mensuel, se lamente un marchand de légumes, ne cesse d'augmenter. Dans les années 70 et 80, je louais ce stand à 30 et 35 dinars par mois ; aujourd'hui, je dois payer jusqu'à 150 dinars, d'autres payent même plus ! C'est vraiment trop ! », Un autre commerçant détenant un petit magasin de produits de ferme se met dans tous ses états en affirmant : « Ce n'est pas notre faute si depuis la Révolution la délégation municipale spéciale refuse de percevoir les loyers de ceux qui payent régulièrement, étant donné qu'il y avait des perturbations au niveau des services municipaux ! Et on vient aujourd'hui exiger tout le montant de 10 ou 11 mois en une seule fois avec les 5% de majoration en sus ! C'est inconcevable ! » L'affaire est à présent portée devant le tribunal qui a déjà informé par courrier les commerçants rebelles qui préfèrent pourtant trouver un compromis avec les autorités municipales. Certains commerçants nous ont affirmé que la municipalité tenait à sa décision pour récupérer ses dus, mais que, d'autre part, les exploitants du marché proposaient, comme solution, l'échelonnement de leurs dettes arriérées sur des mensualités. A cette proposition, le conseil municipal a encore répondu par la négative. « Jusqu'à présent, il y a deux ou trois commerçants qui ont payé les loyers accumulés par peur de se voir expulser du marché, nous a informé un marchand de légumes, mais la majorité, faute de moyens, ne peuvent pas s'acquitter de leurs dettes, ils ont décidé de signer une pétition à envoyer au gouverneur de Ben Arous… » Par ailleurs, ces commerçants dénoncent la politique de deux poids deux mesures suivie par le conseil municipal depuis longtemps, ce qui lèse une grande partie des exploitants de ce marché : « Sinon, comment expliquer que pour une même catégorie de magasin, l'un paye 250 D par mois et l'autre seulement 130 D, s'indigna un autre marchand de légumes, c'est de l'injustice ! Nous payons cher notre loyer dans ce marché, peut-être plus cher qu'un stand au marché central de Tunis ! » Les commerçants nous ont également parlé de l'état d'hygiène et de propreté qui laisse à désirer sur ces lieux. « Si la municipalité est en droit d'exiger ces payements arriérés, a fait remarquer l'un des commerçants, il faut bien qu'elle accomplisse d'abord ses devoirs en matière de propreté pour améliorer les conditions dégradantes dans lesquelles nous travaillons ! » Mais il parait que dans cette confusion, ces commerçants n'ont pas d'association, ni de syndicat pour les défendre contre certaines mesures prises à leur égard de la part des autorités communales. Affaire à suivre !