Depuis le rejet par les citoyens des délégations spéciales désignées dans les différentes communes de la banlieue sud, notamment Hammam-Lif, Ezzahra, Hammam-Plage et Boumhel, les affaires municipales sont encore entre les mains des anciens conseillers municipaux et il semble que le gouvernorat de Ben Arous est en train de prendre son temps pour y désigner d'autres délégations qui soient formées de personnes plus compétentes que celles qui figuraient sur les listes des délégations rejetées. Si la nomination de nouvelles délégations tarde à venir, la situation dans la banlieue sud devient de plus en plus précaire et la liste des problèmes qui attendent des solutions immédiates devient plus longue chaque jour davantage. Les conseillers municipaux encore en place où les responsables chargés provisoirement de gérer les affaires municipales sont de plus en plus débordés et incapables d'apporter les solutions adéquates aux problèmes qui s'accumulent avec la saison estivale. En effet, les banlieusards souffrent depuis l'arrivée de l'été d'un tas de problèmes surtout sur le plan environnemental qui prend des proportions alarmantes devant l'inaction et le manque d'initiative des autorités municipales en place. Parmi ces problèmes qui nuisent à la propreté, la sécurité et la santé des citoyens dans ces localités connues depuis longtemps par leur beau paysage, leur emplacement géographique, entre mer et montagne, et la propreté de leur environnement, on peut citer au moins quatre qui exigent des actions immédiates : l'état des plages, les animaux errants, le tapage nocturne et l'invasion des moustiques. D'autres problèmes non moins urgents restent encore en quête de solutions, à savoir les constructions anarchiques, l'éclairage public, l'état d'hygiène dans les centres commerciaux, les cafés, les restaurants, les rues et les trottoirs… Plages polluées Concernant les plages, les estivants se lamentent sans cesse de l'état de ces lieux où ils sont habitués à prendre leur bain de mer et de soleil. Le littoral de la banlieue sud n'a pas été convenablement préparé aux baignades. Les promeneurs peuvent aisément remarquer les tas de déchets qui jonchent la plage d'Hammam-Lif, à part les endroits d'eaux stagnantes et sales dus à la présence depuis plusieurs années des brise-lames. Pourtant, un projet était sur le point d'être réalisé dans le cadre d'une coopération de l'Etat tunisien et la Banque Européenne de Développement pour enlever ces brise-lames et les remplacer par d'autres procédés plus modernes susceptibles de protéger les riverains ! Ce projet croupit encore dans les tiroirs de la municipalité en question et l'on se demande si dans l'avenir il va être exécuté par les prochains conseillers municipaux. De même, à Ezzahra, la plage n'a pas été suffisamment entretenue cette année pour accueillir des estivants qui viennent des autres villes et villages des environs situés loin de la côte (Mégrine, Mornag, Ben Arous et d'autres. Cette belle ville de la banlieue sud où il fait bon vivre a, selon ses habitants originaires et non originaires et même ses visiteurs, perdu son image de marque. Ces villes côtières souffrent actuellement d'un problème commun : des eaux de baignade polluées et plages mal entretenues. D'ailleurs, suite à des analyses géo biologiques effectuées sur des échantillons d'eaux collectées, le ministère de la santé publique a récemment interdit la baignade sur six plages dont le sud de Oued Méliane et l'embouchure de la vallée El Mghirat au niveau de la plage de Ezzahra et Radès. Malgré cela, pas mal de baigneurs continuent à barboter dans ces endroits, en l'absence de pancartes interdisant officiellement la baignade dans ces lieux ! Moustiques ravageurs Le deuxième problème qui sévit en cette saison estivale dans la banlieue sud, c'est l'invasion des moustiques. Les habitants d'Ezzahra ont à craindre pour leur peau en cet été, puisque la campagne anti-moustique n'a pas eu lieu cette année en temps propice. Les événements exceptionnels qui ont suivi la Révolution et le grand chaos qui a régné dans la municipalité d'Ezzahra ont laissé les moustiques pulluler tranquillement dans les marécages et les cours d'eau qui n'ont pas été assainis à temps, d'autant plus que les conditions météorologiques de ces derniers mois dans notre pays ont favorisé la prolifération rapide de ces bestioles très nuisibles. Toutes les mesures à prendre en ce moment seront donc inutiles. Les citoyens victimes de piqûres et d'insomnie doivent réserver un budget supplémentaire pour l'achat d'insecticides ou pour doter portes et fenêtres de moustiquaires pour se prémunir, un tant soit peu, des ennuis provoqués par ces moustiques. Les localités de Boumhel et d'Hammam-Lif, croit-on savoir, ne sont pas épargnées des piqûres des moustiques, sachant que la lutte contre la propagation de ses insectes n'a pas eu lieu au moment opportun. « Nous étions habitués, chaque année, a protesté un citoyen, de voir des véhicules municipaux faire des pulvérisations d'insecticides dans toutes les rues de la ville d'Hammam-Lif, mais il n'y a aucune action anti-moustique pour cet été, alors que les moustiques sont plus ravageurs cette année ! » Chiens et chats errants Un troisième problème aussi inquiétant est celui des animaux errants. En effet, les chats et les chiens qui déambulent dans les rues, de jour comme de nuit, constituent une source d'insécurité et de danger pour les habitants. Ce phénomène s'accentue pendant la saison estivale à cause de la reproduction anarchique de ces animaux en cette période de l'année et suite aux abandons de ces animaux domestiques par certaines familles parties en vacances. Le jour, ce sont les chats qu'on voit dans les rues, devant les restaurants, dans le marché du poisson et autour des poubelles. La nuit, ce sont ces meutes de chiens qui rôdent, faisant peur aux passants. Encore une fois, les conseillers municipaux actuels restent inactifs devant ce phénomène, attendant peut-être la prochaine délégation spéciale pour lutter contre les animaux errants. Mais la situation ne saurait attendre outre mesure. Les autorités municipales en place doivent alors songer à mettre en place un programme visant à limiter la prolifération des animaux errants afin d'en diminuer le nombre. Il y va de la sécurité des citoyens et de la propreté de notre environnement, sans oublier les préjudices que peuvent causer ces animaux errants sur l'image touristique du pays. Une campagne de stérilisation et de vaccination antirabique des chats et des chiens errants peut être menée conjointement avec les associations de protection des animaux et ne pourrait être que bénéfique pour la ville et ses habitants. Nuisances sonores Pour finir, il y a lieu de mentionner l'autre problème qui se manifeste surtout pendant les nuits estivales : le tapage nocturne. Aux différentes festivités de mariages qui s'organisent sur les toits des maisons s'ajoutent cette année celles qui ont lieu sur la voie publique, surtout dans les quartiers populaires. Et comme la police municipale est complètement absente, les organisateurs de ces fêtes se permettent de veiller jusqu'aux petites heures du matin. Ajoutons à cela, les fêtes qui se déroulent dans les salles plein air (et qui sont nombreuses dans la banlieue sud) et qui dépassent souvent l'heure légale. Ces différentes festivités sont bien sûr accompagnées de nuisances sonores provenant des haut-parleurs utilisés par les troupes musicales qui font fi au nombre de décibels autorisé et aux horaires fixés par la réglementation en vigueur. Ce phénomène a pris de l'ampleur cette année et la plupart des organisateurs de fêtes ne vont plus à la municipalité pour obtenir une autorisation en bonne et due forme comme il est de coutume pour toute manifestation festive. Les gens s'abstiennent de retirer cette autorisation qui coûte entre 20 et 30 dinars selon que la fête est à domicile ou dans une salle de fêtes, tout comme ils refusent de payer leurs impôts, profitant du désordre qui règne dans l'administration municipale. Là encore les conseillers actuels ne font presque rien devant ce tapage nocturne et ses nuisances sonores qui irritent les habitants et menacent leur santé et leur repos, surtout les tout petits enfants, les personnes âgées ou malades. Devant de tels problèmes qui se posent avec une grande acuité, les habitants de la banlieue sud attendent avec impatience la désignation une fois pour toute de leurs délégations spéciales respectives pour que les commissions municipales soient mises en place et les responsabilités partagées, et pour que chacun s'attelle à son travail pour le bien de tous ! Tous les habitants souhaitent voir très prochainement leurs nouveaux conseillers pour mettre fin à une situation anormale qui n'a que trop duré !