Le Temps Agences - Quatre prisonniers jordaniens remis par Israël à la Jordanie sont arrivés hier à Amman où ils doivent purger 18 mois de prison aux termes d'un accord conclu entre les deux pays, selon une source officielle jordanienne. Les responsables jordaniens se sont abstenus de fournir des indications sur le lieu de détention des prisonniers, alors que des sources proches de leurs familles ont affirmé qu'ils seraient hospitalisés à la Cité médicale al-Hussein à Amman. Dès leur arrivée au poste-frontière, les quatre Jordaniens, condamnés à la prison à perpétuité en Israël, avaient été soumis à un examen médical. Ils avaient ensuite pu embrasser des membres de leur famille venus les accueillir. Dees mères pleuraient en les prenant dans leurs bras. L'ambassadeur de Jordanie en Israël Ali Ayed a accompagné les prisonniers qui avaient été extraits de la prison de Hadarim, dans le centre d'Israël. Le gouvernement israélien avait décidé dimanche de transférer Soultan Ajlouni, Amine al-Saneh, Khaled Abou Ghalyoune et Salem Abou Ghlyoune, à la suite d'une demande en ce sens du roi Abdallah II de Jordanie. Ils avaient été condamnés pour le meurtre de deux soldats israéliens en novembre 1990, quatre ans avant la signature du traité de paix entre Israël et la Jordanie. La Cour suprême d'Israël a rejeté mercredi un recours contre ce transfert présenté par les familles des deux soldats tués. A Amman, le gouvernement s'est félicité d'une décision "positive et d'un important développement qui permettra d'alléger les souffrances des prisonniers et de leur famille". Selon un communiqué, "un accord a été conclu (entre la Jordanie et Israël) sur la possibilité de libérer ces prisonniers après une période d'incarcération de 18 mois en Jordanie". Pour sa part, le Front de l'Action islamique (FAI, émanation des Frères musulmans) a critiqué le fait que les prisonniers devront rester encore 18 mois en prison, qualifiant l'accord de "violation de la souveraineté de la Jordanie, des lois et des sentiments des Jordaniens". Les détenus, qualifiés de "héros", ne "méritent" pas "d'être jetés en prison selon les consignes de l'ennemi sionniste qui veut tuer l'esprit de résistance", affirme le FAI, le plus influent parti d'opposition, qui appelle le gouvernement à les "libérer immédiatement".