De notre correspondant à Paris : Zine Elabidine Hamda - La programmation du mois de janvier 2012 donne la part du lion à la créativité tunisienne. Des artistes d'origine tunisienne sont invités à animer les soirées de l'auditorium de l'IMA. Le 7 janvier 2012 : Ghalia Benali chante Oum Kalthoum Ghalia Benali, chanteuse, danseuse, comédienne et graphiste, née en 1968 à Bruxelles de parents tunisiens donne une représentation originale de l'œuvre d'Oum Kalthoum sous le titre Opus Sings Om Kalthoum . Accompagnée de son orchestral minimaliste (un luth, une contrebasse et un tambourin à cymbalettes), comme à son habitude, Ghalia prend des libertés créatrices sans tomber dans le piège du mimétisme. Sa voix rauque tout en nuances lui permet de restituer l'émotion que provoquent les chants d'Oum Kalthoum, parmi lesquels l'immortel Al-Atlal. Le 14 janvier 2012 : Brises tunisiennes avec Sofiane Zaïdi Instrumentiste de haut niveau qui joue à la fois du luth oriental et de l'incontournable luth tunisien, Sofiane Zaïdi, est aussi doté d'une puissante voix particulière à l'art lyrique. Il offre dans Brises tunisiennes une partie de son répertoire, riche d'expériences avec la rachidia, la troupe de la ville de Tunis et l'orchestre de la radiotélévision tunisienne. Premier prix au festival de Bougarnine de Tunis en 2006, et le premier prix du festival de la Musique tunisienne l'année suivante, Sofiane Zaïdi s'est produit déjà en Egypte, au Maroc, à Londres avant d'atterrir à Paris. Le 28 janvier 2012 : Salah el-Ouergli et les Stambeli de Tunis Ultime dépositaire des stambeli de Dar Barnou à Tunis, héritier de l'art du yenna (maître) Abdel Majid Mihoub, disparu en 2008, Salah el-Ouergli présentera un échantillon inédit d'un vaste répertoire composé de chants de louanges aux saints « blancs » de l'islam maghrébin. Le répertoire de la soirée consacrera des évocations en langues haoussa ou kanouri des esprits noirs originaires d'Afrique subsaharienne. Sur fond de gumbri et de tabla, accompagnés de chqacheqs, le yenna fait descendre les esprits parmi l'assemblée et les fait danser. Au-delà de la musique, le stambeli conserve une mémoire, l'héritage des noirs de Tunisie, esclaves affranchis, pèlerins ou migrants, membres de la communauté noire de Tunis dont les origines ethniques et géographiques remontent à la région du Bornou près du lac Tchad. 19 janvier 2012 Tunisie : L'an I de la Révolution La dernière manifestation consacrée à la Tunisie par l'IMA sera un colloque sur la révolution tunisienne organisé dans le cadre des Jeudis de l'IMA qui tentera un bilan de la première année de la révolution tunisienne. Depuis l'immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2011, l'organisation des premières élections libres de l'histoire du pays et l'arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahdha, un premier bilan critique s'impose après ce que d'aucuns ont appelé le « tsunami tunisien ». Avec : Michaël Béchir Ayari, docteur en sciences politiques, co-auteur avec Vincent Geisser de Rennaissances arabes, 7 questions sur des révolutions en marche (éditions L'Atelier) ; Béligh Nabli, maître de conférences en droit public à l'IEP Paris et à l'Université Paris-Est et directeur de recherches à l'IRIS ; Nicolas Beau, directeur de la rédaction de Bakchich, il signe, avec Arnaud Muller, Tunis et Paris : les liaisons dangereuses (éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2011).