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Regard sévère d'Amnesty International
Droits humains, une année après la Révolution
Publié dans Le Temps le 10 - 01 - 2012

Une année après le déclenchement des révolutions dans les pays arabes et enclenché depuis la Tunisie, où en est-on à propos du respect des Droits humains ? Amnesty International vient récemment de publier un rapport consacré à ce sujet. En hommage à la Révolution tunisienne, le rapport a été révélé, hier, à Tunis.
Lotfi Azzouz Directeur de la section de Tunis d'Amnesty International, a rappelé que « depuis le 14 janvier 2011, une équipe d'Amnesty International s'est déplacée à Tunis. Un premier rapport a été élaboré et transmis au Gouvernement et aux responsables. « Les hommes politiques ont été appelés à signer la Déclaration, de 10 points des droits humains. Une année après la Révolution les familles des blessés et des martyrs attendent encore. La commission d'investigation sur les évènements qui ont eu lieu entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, présidée par Taoufik Bouderbala n'en finit pas encore de rédiger ce rapport tant souhaité et vivement attendu. Les compensations dont ont bénéficié certains, s'avèrent insuffisantes. Le corps de la sécurité ainsi que celui de la Justice sont considérés comme responsables des dépassements enregistrés. « Les réformes introduites dans le corps de la sécurité sont formelles », dit Lotfi Azzouz. Une quarantaine de responsables ont été interrogés. Sans plus. Les réformes des législations attendent. Quant à la réforme de la Justice, elle attend toujours. Pour ce qui est des libertés, elles doivent gagner davantage d'espace. L'information est sujette à des tentatives d'inféodation. « Les dépassements se poursuivent toujours. Beaucoup de personnes sont victimes de mauvais traitements », poursuit-il tout en rappelant l'action entreprise auprès de la Constituante pour que les Droits de l'Homme soient inscrits dans le texte de la Constitution. Ce travail sera repris avec le Gouvernement.
Les bonnes intentions ne suffisent pas
Sondos Garbouj, présidente de la section de Tunis d'Amnesty International, rappellera que « les évènements se sont déclenchés le 17 décembre 2010 sur des bases sociales et économiques et ont évolué vers la revendication du respect des droits humains fondamentaux ». Elle ajoute « nous admettons qu'il y ait eu des avancées en matière des Droits humains. Ce qui est alarmant, c'est la lenteur et le manque d'efficacité ». Avant de mettre sur pied la réconciliation, il faut que la justice transitionnelle mette à nu les coupables et que des enquêtes soient ouvertes.
De bonnes intentions sont exprimées pour traiter le sujet des blessés. Il est espéré que la réalité suive. Les blessés souffrent et veulent savoir qui les a agressés.
En ce qui concerne la peine capitale, en Février 2011, le Gouvernement provisoire avait promis d'abolir cette peine. Le président de la République actuel a précisé que « tant qu'il est président il ne permettra aucune exécution ». Le manifeste adressé aux 116 partis engagés dans les élections du 23 octobre parlait essentiellement de la réforme de la police, de la Justice, des Droits économiques et sociaux, de la non discrimination et de l'abolition de la peine capitale. Certains ont signé le texte sans aucune objection, d'autres formulaient des réserves. Certains se sont abstenus de signer.
Dans le rapport rédigé par Amnesty on peut lire que « le soulèvement en Tunisie a donné lieu à une amélioration significative de la situation des droits humains dans le pays mais un an après les évènements, nombreux sont ceux qui considèrent que le rythme est trop lent, tandis que les proches des victimes en lien avec le soulèvement attendent toujours que justice soit rendue. Il faut qu'en 2012 les Tunisiens se saisissent de l'occasion qui leur est donnée de rédiger une nouvelle constitution garantissant la protection des droits humains et l'égalité devant la loi ».
Mohamed Lotfi, chercheur dans Amnesty International a précisé que ce rapport concerne les pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord qui ont connu des révolutions, comme la Tunisie, l'Egypte, la Libye, le Yémen, la Syrie, le Bahreïn. Des pays comme le Maroc, l'Arabie Saoudite et l'Iran qui avaient connu des mouvements de protestations ont été couverts.
Deux poids, deux mesures
Les mouvements de contestations en 2011 ont connu beaucoup de violations des Droits humains, des arrestations, des exactions, des meurtres…En Libye durant la confrontation armée qui a duré 8 à 9 mois, des violations des Droits de l'Homme et des crimes contre l'humanité ont été enregistrés de part et d'autre. En Syrie la situation est très complexe et difficile à la fois. Des crimes contre l'humanité ont été perpétrés. « La répression et la violence d'Etat risquent de continuer à sévir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2012 si les gouvernements de cette région du monde et la communauté internationale ne prennent pas conscience de l'ampleur des changements que demande la population », écrit Amnesty International. « A quelques exceptions près, les gouvernements n'ont pas admis que tout a changé, a déclaré Philip Luther, directeur par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord. « En espérant que les atteintes ne se répètent pas, il faut que les nouveaux pouvoirs fassent des procès équitables, réparent les dégâts et que justice soit établie », déclare Mohamed Lotfi.
Geneviève Garigos, présidente de la section française d'Amnesty International, ne manquera pas de parler de la politique de deux poids deux mesures, concernant le printemps arabe. En témoigne son attitude vis-à-vis de la Libye et de la Syrie. Quant aux associations internationales des Droits de l'Homme, elles n'ont eu de cesse de dénoncer les dérives et les violations des Droits de l'Homme. La communauté internationale adopte une position perplexe et reste assez sourde sous prétexte de stabilité géostratégique et d'intérêts économiques. « La France a attendu le départ de Ben Ali, pour réagir », dit-elle. Les Etats-Unis avaient lâché Hosni Moubarek, quand ils ont compris que sa présence déstabiliserait le Moyen-Orient. Tout en soutenant l'Egypte, ils n'ont pas réagi lorsque l'Arabie Saoudite a fourni ses troupes armées pour soutenir le Bahreïn.
Par ailleurs, elle a exprimé sa préoccupation pour la situation des réfugiés sur les frontières turques. Enfin, elle a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements en matière de transfert des armes et à adopter un moyen de contrôle concernant le commerce des armes.


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