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Protéger l'agent de sécurité pour mieux protéger le citoyen Syndicat National des Forces de Sécurité intérieure, annonce un sit-in et une marche pacifique
•L'agent de sécurité ne veut pas servir de bouc-émissaire Si les agents chargés d'assurer la sécurité des citoyens n'ont pas le sentiment d'être en sécurité, qui protègera la sécurité du citoyen ordinaire ? Après les attaques répétées contre les agents de sécurité, leur lieu de travail et parfois même leurs familles, un certain traumatisme est subi par ces agents. Le syndicat national des forces de sécurité intérieure annonce un sit-in aujourd'hui, à la Place du Gouvernement à La Kasbah et une marche demain, tout en assurant le travail normal des agents des services de sécurité. Pour éclairer l'opinion publique, Abdelhamid Jarray, secrétaire général du Syndicat national des forces de sécurité, a précisé, hier, que le mouvement de protestation décidé, fait suite aux agressions subies par les agents de sécurité. Il répartit en trois étapes le vécu des agents de sécurité. La première a commencé le 17 décembre 2010 et s'est achevée le 14 janvier 2011. En cette période la sécurité était au service du pouvoir. Quinze jours à peine après le déclenchement de la Révolution, les agents de sécurité avaient préféré se retirer. C'était un comportement positif pour soutenir le citoyen et limiter les dégâts. Il faut rappeler les différentes actions des agents de sécurité à l'aéroport de TunisCarthage et ailleurs. La position Salem Sik Salem avait sauvé le pays le 14 janvier, lorsqu'il avait fait appel au Premier ministre, au président de la Chambre des députés et de la Chambre des conseillers. Après le 14 janvier et la constitution du Gouvernement provisoire, les forces de sécurité ont commencé à s'exprimer en créant un syndicat. Le premier syndicat créé est celui des forces de sécurité intérieure. L'agent de sécurité tient à être au service du peuple. Son image de marque commence à changer. L'option pour la neutralité et la non politisation du travail de l'agent de sécurité est prise par le nouveau syndicat. « Comme le peuple, les agents de sécurité ont eu leurs martyrs », rappelle Abdelhamid Jarray. Les élections ont réussi. « En dépit des problèmes, nous avons tenu à réussir notre mission, durant cette étape qui va du 14 janvier jusqu'au 23 octobre », renchérit-il. Après les élections, il y avait une attente de voir les choses s'améliorer. L'Assemblée Nationale Constituante a commencé à travailler. Le président de la République a été élu. Un Gouvernement légitime a été mis sur pieds. Chose surprenante, l'agent de sécurité continue à être visé. « Les partis politiques, les associations de la société civile, n'ont pas bronché », déplore le secrétaire général du syndicat. Il se demande pourquoi le peuple n'est-il pas du côté du l'agent de sécurité ? Pourquoi le Gouvernement légitime n'a pas encore pris de position sérieuse pour protéger l'agent de sécurité ? La loi N°4 datant de 1969 et la loi N°70 de 1982, avec quoi les remplacer ? Pourquoi, l'agent de sécurité n'arrive pas à travailler normalement ? « J'ai peur que notre révolution nous échappe », dira Abdelhamid Jarray. Chokri Hamada, porte-parole du syndicat, se plaint du silence des organes de presse au sujet des agressions subies par les agents de sécurité. Il annonce qu'un sit-in illimité aura lieu aujourd'hui à la Place de La Kasbah. Les membres de l'instance nationale élargie y prendront part. Il sera suivi demain par une marche pacifique qui s'achèvera devant le ministère de l'Intérieur. Les membres du syndicat rappellent que les lois encadrant leurs interventions en cas de manifestations populaires, ne servent pas l'intérêt du peuple. En même temps, ils piègent l'agent de sécurité. Ceux qui donnent les ordres restent libres. Et l'agent de sécurité paye, en bouc émissaire. Cent agents sont arrêtés, alors qu'ils avaient travaillé dans le cadre de la loi N°4. Ils revendiquent un nouveau cadre légal. En attendant, il faudra des mesures qui règlementent le travail de l'agent de sécurité et le protège. Chokri Hamada, rappellera que la criminalité en Tunisie a évolué, alors que les méthodes de travail sécuritaires sont restées artisanales par manque de moyen et de cadre législatif adéquat. Des propositions ont été présentées à la Direction Générales des Affaires Juridiques. Sans résultat. Par ailleurs, le syndicat appelle à des réformes profondes au sein des structures de sécurité, sans chasse à l'homme. Les membres du syndicat que la réforme ne peut réussir sans associer le syndicat national des forces de sécurité. Fort de ses compétences internes, le syndicat est en train de préparer un documentaire sur les martyrs de la Révolution, dans l'objectif de réconcilier l'agent de sécurité avec le peuple.