L'Assemblée constitutive provisoire du syndicat des forces de l'ordre intérieures ont exprimé leur profonde préoccupation face à l'évolution de la situation sur la scène nationale, en rapport avec les incidences de la révolution du 14 janvier 2011. Dans un communiqué rendu public, hier, le syndicat souligne qu'il commence à déceler les prémices d'une campagne ciblant les services de sécurité à travers la propogation d'informations dépourvues de toute crédibilité, avec des allusions accusatoires imputant les actes de violence, de meurtre, de terrorisation, de vol et de pillage aux forces de l'ordre. Le syndicat indique que ces accusations se fondent "sur des arrestations qui ont englobé certains cadres et agents qui font l'objet d'une enquête, ainsi que sur des fuites qui ne sont que de simples constatations, dont il convient de tenir secrètes jusqu'à le parachèvement des procédures juridiques, la réunion des éléments constitutifs du crime et la présentation des preuves matérielles, dans le cadre de procès équitables et transparents...". Il réaffirme, également, le rejet catégorique de voir certaines parties prendre les forces de la sécurité intérieure comme "un bouc émissaire" pour atteindre des objectifs politiques étroits, qui n'ont aucun rapport avec l'intérêt général du peuple tunisien. Il précise, également, que les mesures d'assainissement sont nécessaires, dès lors qu'il s'agit d'une revendication populaire, soulignant que ces mesures doivent être généralisées aux autres secteurs affectés par la corruption. Les membres du syndicat appellent "la famille des magistrats à s'attacher aux principes de la justice et de l'équité, et à la primauté de la loi, à traiter, en toute objectivité et indépendance, les affaires dont font parties des cadres et des agents de sécurité, et à recours aux législations nationales en vigueur, tout en tenant compte des spécificités de la profession de l'agent de sécurité qui font de lui un simple exécutant des ordres de son supérieur hiérarchique". Dans le souci de faire face, avec tous les moyens juridiques disponibles, à "la campagne malintentionnée" fomentée à l'encontre des membres de l'appareil de sécurité, le syndicat a annoncé qu'il "entend engager un mouvement de protestation, en incitant tous les agents de sécurité intérieure à porter un brassard rouge, à partir du mardi 19 avril 2011, avec possibilité d'une escalade de la protestation, à travers d'autres formes, qui seront déterminées ultérieurement, en cas de poursuite de la campagne diffamatoire et si le ministère de l'Intérieur ne prend pas les mesures qui s'imposent".