La communauté chinoise en France vient de célébrer le Nouvel An chinois, également connu sous le nom de Fête du Printemps ou Fête du Têt par la communauté vietnamienne. Le 23 janvier a commencé l'année du dragon d'eau, l'animal le plus vénéré de la mythologie chinoise. En Chine, durant les années du dragon, il y a une sensible augmentation du taux de naissance, de nombreux parents voulant avoir un enfant de ce signe. Ce fut l'occasion pour la ville de Paris de célébrer l'événement par diverses festivités, organisées entre le 14 et le 29 janvier et couronnées par le défilé du Nouvel an chinois au 13° arrondissement de Paris. En vingt ans, le défilé du Nouvel an chinois dans le 13e arrondissement, en passe de devenir une véritable Chinatown, a acquis une notoriété qui dépasse largement les frontières de Paris et de la France. Cette année encore près de 200 000 personnes y ont pris part le dimanche 29 janvier sur le parcours du défilé, entre la porte d'Ivry et la place d'Italie. Comme chaque année, la communauté chinoise de France a organisé à Paris mais aussi à Pau, à Quimper, à Noisy-le-Grand et à Toulouse des manifestations pour célébrer la Fête du Printemps. Des événements culturels (conférences, débats, ateliers maquillage, masques et origami, concerts, marchés asiatiques) ont été organisés dans les 3°, 4° et 13° arrondissements. Des projections-débats grand-public et des rencontres professionnelles pour débattre de la situation de la création documentaire en Chine ont pris place, du 21 au 30 janvier 2012, dans le cadre du festival de documentaires Ecrans de Chine. La communauté chinoise, et plus largement asiatique, s'est organisée dans le 13° arrondissement de Paris avec l'assentiment des autorités locales et nationales. Bien que les autres communautés arabes, africaines ou musulmanes soient stigmatisées au nom de la lutte contre le communautarisme, la communauté asiatique semble être confortée dans la sauvegarde de sa spécificité culturelle. Il est vrai que cette communauté reste très discrète, que sa présence industrieuse ne semble pas gêner outre mesure les Français. Installée principalement dans la restauration et le commerce du textile, la communauté chinoise a étendu ses acquisitions ces dernières années aux bars tabac, rachetés aux buralistes désabusés par la loi de 2007 d'interdiction du tabac dans les lieux publics, et aux boulangeries. Dans le quartier de Belleville (XX° arrondissement), en 2010, la communauté asiatique a organisé une grande manifestation pour protester contre les agressions dont ont été l'objet les habitants asiatiques du quartier. Depuis l'arrivée des boat people dans les années 1970, la nouvelle communauté asiatique s'est agrandie à un rythme soutenu qui fit craindre à certains la mise en cause des équilibres ethniques, religieux et culturels sur lesquels s'était établie l'identité du quartier. En l'absence de chiffres ethniques, interdits par la loi française, la communauté chinoise est estimée à quelques centaines de milliers de personnes dans toute la France. Les bouddhistes de France revendiquent le chiffre de 400 000 fidèles, y compris les convertis. Zine Elabidine Hamda