De l'avis de tous les techniciens nationaux et étrangers, la Tunisie aurait pu aller au-delà des quarts de finale dans cette CAN qu'elle quitta finalement par la petite porte. Si notre onze représentatif a été battu par plus fort que nous, nous n'aurions alors rien à redire de la défaite. Mais tous les Tunisiens ont pu se rendre compte que le Ghana était ce jour bon à prendre et que sa qualification, bien heureuse, n'était en aucun cas l'aboutissement d'une domination quelconque des protégés du Serbe Goran Stevanovich. Celui-ci qui a vécu, le temps du match contre la Tunisie, ses plus grandes frayeurs depuis l'entame de la CAN était à l'issue de la rencontre tout comme ses joueurs du reste dans un état de totale extase. Il jubilait en effet car au début il était passible car confiant mais au fur et à mesure du déroulement des débats, il a fini par être gagné par le doute et la suspicion. L'Equipe de Tunisie devait d'ailleurs montrer de toutes les couleurs aux trois entraîneurs des sélections qu'elle avait rencontrées lors du premier tour. A commencer par Eric Gerets le sélectionneur des « Lions de l'Atlas » en passant par Corbis le nouveau patron de l'équipe du Niger et en fin le Franco-allemand Gernot Rohr, l'entraîneur des « Panthères » du Gabon. Les uns et les autres ont été unanimes à considérer que les matches livrés par leurs protégés respectifs contre la Tunisie furent les plus difficiles. La même remarque est venue de l'entraîneur des « Black Stars » quand il déclara à l'issue de la qualification des siens ceci « Je doutais que cela allait être difficile contre la Tunisie et mes appréhensions s'avérèrent justifiées. Nous avons en effet énormément souffert avant d'arracher la qualification dans le temps additionnel ». Responsabilité collective dans la défaite Il ne faudrait surtout pas après cette frustrante élimination tirer sur l'ambulance. La responsabilité ne doit pas être à notre avis endossée à une seule des parties prenantes du groupe. Le staff technique en effet assume une responsabilité dans certains de ses choix notamment contre le Ghana au niveau du coaching et de la stratégie du jeu ( nous fûmes trop prudents durant la 2ème mi-temps alors qu'il fallait attaquer les Ghanéens avec beaucoup plus de conviction). Certains joueurs ont failli à leur tâche ne parvenant pas à donner le rendement escompté d'eux ( Haggui, Boussaïdi, Jomaâ, Allagui et Chikhaoui plus particulièrement). Toujours est-il, maintenant que le mal est fait, qu'il faudrait tirer les enseignements nécessaires et regarder devant. Mais la question qui se pose avec acuité aujourd'hui, est la suivante : Faudrait-il ou non continuer avec Sami Trabelsi ou procéder à un énième changement à la tête de la direction technique de la sélection ? D'abord il faudrait rappeler que Sami Trabelsi a commencé par donner un 2ème titre continental à la Tunisie en remportant l'année dernière et dans des conditions difficiles ( le pays était alors en pleine effervescence révolutionnaire) le CHAN Ensuite quand il a pris en main la sélection les chances de la qualification pour la phase finale de la CAN 2012 étaient réduites à leur plus simple expression avant de pouvoir arracher son billet avec le concours il est vrai du Tchad qui nous a rendu un grand service en tenant en échec le Malawi. Sur le plan de la structuration la sélection se porte aujourd'hui, beaucoup mieux qu'il y a quelques mois où elle péchait par sa fébrilité et son inconstance. Sami Trabelsi a commis certes quelques erreurs d'appréciation mais ses points positifs sont beaucoup plus importants et plaident largement pour son maintien au poste. Certainement il a tiré entre-temps de bien précieuses leçons depuis qu'il est à la tête de la sélection et qui vont beaucoup lui servir dorénavant. Son maintien s'imposait d'autant que déjà se profilent à l'horizon les prochaines échéances de l'équipe nationale à savoir les éliminatoires de la CAN 2013 et la Coupe du Monde 2014 dont la phase finale se déroulera au Brésil. Ameur KERKENNI Rached