Heureux vendredi pour El Gaouafel et fantastique dimanche pour le CAB. En regardant les résultats et le classement on s'aperçoit que hormis le Club de Gafsa, aucun des poursuivants du leader n'a gagné et cela jusqu'à la dixième place. Il est vrai que parmi les clubs concernés, ce dimanche l'Espérance et l'Etoile n'ont pas joué. Contrairement à ce qu'on pensait dimanche matin, le CAB n'a pas connu l'ombre d'une menace. Obtenant le meilleur score de la journée il se voit mettre deux points de plus à son avance sur son dauphin marsois. Il est vrai aussi qu'à l'exception d'El Gaouafel et de l'U.S.Monastir aucun autre club jusqu'à dimanche n'a pris plus d'un point. Cela suffit pour démontrer qu'en ce moment l'offensive dans nos clubs n'est point à la fête. Ni la manière de jouer non plus. Quand on considère que les clubs mal-classés ont leur raison de ne pas faire du jeu leur priorité et que la hantise du résultat les habite plus volontiers, on ne peut s'empêcher de déplorer que d'autres clubs dont le statut est censé leur imposer la qualité, soient encore si en retard sur le chemin de leur vitesse de croisière. Nous pensons en particulier au Club Africain et au C.S.Sfaxien. Ce dernier, après nous avoir donné l'illusion d'être entré de plain-pied dans la compétition lors de son match contre l'Espérance, a déçu dimanche ses supporters en ne sachant pas prendre ses responsabilités lorsqu'il s'est agi d'être favori et non plus challenger. Quant au Club Africain il n'a pas été capable de résoudre les problèmes qui lui a posé l'U.S.Monastir, mais même ses réflexes ont paru émoussés. Il est vrai que dimanche il n'était pas évident de battre des Monastiriens survoltés. On peut même concevoir que les meilleurs n'auraient pu concevoir de gagner ce n'est pas la défaite qui gêne le plus en ce qui concerne le Club Africain, l'USMo ne méritant pas qu'on lui discute sa victoire, mais c'est cette sorte d'apathie clubiste, ce manque de réaction propre aux grands clubs qui pose problème. Le mal du club n'est sûrement pas dans ses jambes mais plutôt dans la tête de nombre de ses joueurs. L'Avenir de la Marsa qu'un début de championnat nous a paru exemplaire, vient de se voir contesté dans sa marche. Loin de ses bases et devant un club menacé de tomber dans la médiocrité, l'Avenir a su quand même se ressaisir et sauver sa deuxième place au classement. Rien n'est donc perdu pour lui mais le coup de semonce doit être pris au sérieux. L'E.S.Hammam-Sousse n'ayant retiré qu'un nul devant la JSK, a cru bon de se séparer de son manager technique, comme si les kairouannais étaient censés être des proies faciles. Encore une fois ces palliatifs que la facilité permet d'entreprendre vont leurrer des équipes en difficulté pour d'autres raisons. Raisons sur ces aveuglements en apparence mais que bien des dirigeants sont convenus de leur pur maquillage. Une chose semble se confirmer par contre : une mue de notre philosophie de notre football est en train de se produire. On ne peut l'expliquer clairement maintenant, mais on s'attache à l'observer plus attentivement.