«Le gouvernement provisoire utilise les mêmes pratiques que celles adoptées auparavant par l'ancien régime. Il est pire même », c'est ainsi que Adnène Hajji parle du gouvernement provisoire pour manifester son mécontentement quant au désengagement vis-à-vis des revendications du bassin minier et surtout la renonciation du ministère des Affaires Sociales aux accords conclus dans ce sens il y a un mois. Cette attitude a été clairement dénoncé hier, par Adnène Hajji lors d'un point de presse organisé, par le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux à Tunis, où l'on a parlé également, de la situation des réfugiés à Choucha ainsi que de la décision prise par le Haut Commissariat aux Refugiés concernant le licenciement des employés qui travaillent au camp de Choucha. Déçu, le responsable syndical du bassin minier ne mâche pas ses mots pour dire que « les ministres nahdhaouis sont derrière ces actes et freinent même les négociations ». « Mais pourquoi adoptent-ils cette démarche et pour le compte de qui ? » s'interroge-t-il tout en précisant que « des nouvelles négociations sont en train d'être menées entre le gouverneur de la ville de Gafsa et quelques éléments nahdhaouis rien que pour consacrer davantage la politique du parti unique, du parti autoritaire », constate M. Hajji. « Mais une réponse adéquate sera apportée en temps opportun au cas où le gouvernement ne reprendra pas les négociations », d'après le syndicaliste. Malgré son mécontentement, le responsable syndical lance un appel au gouvernement provisoire pour reprendre les négociations dans les plus proches délais. Mais « sur des bases solides pour atteindre les objectifs déjà tracés dans ce sens», laisse entendre M. Hajji. « Une fois prise, cette décision nous permettra de gagner du temps », explique le syndicaliste tout en annonçant « qu'une réponse adéquate sera apportée en cas de refus ou de tergiversation », attire-t-il l'attention. D'ailleurs, les syndicalistes de la zone, les militants des différents partis politiques ainsi que les acteurs de la société civile partagent la même position. Ils ont appelé dans un communiqué rendu public il y a une semaine « au retour au dialogue et aux négociations immédiates ». Il s'agit d'un choix stratégique qui mène à la préservation de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans la région ». Lenteur Toujours dans le même cadre, la lenteur d'application de l'accord signé il y a un mois entre la délégation représentant le bassin minier et le ministre des Affaires Sociales et la renonciation aux décisions prises font couler beaucoup d'encre et suscitent l'intérêt de tous les intervenants dans la région. Ils dénoncent en effet, « le reniement décidé par le gouvernement des accords adoptés et relatifs aux droits des populations du bassin minier et des promesses et des engagements concernant leurs revendications légitimes ». D'ailleurs, « les signataires considèrent cette attitude comme un indicateur grave qui affecte le processus de la révolution et de la transition démocratique et un facteur qui bloque l'édification d'un système démocratique dans le pays », toujours d'après le communiqué. Ils incitent dans ce contexte le gouvernement à assumer ses responsabilités tout en attirant son attention sur « les conséquences qui peuvent affecter la situation sociale dans la région suite à la non adoption de cette démarche ». « Le gouvernement doit intervenir d'une manière urgente en vue de prendre les dispositions pour surmonter cette situation de blocage », selon les signataires qui déclarent leur engagement de « mener toutes les formes de lutte afin de faire aboutir les revendication justes et les droits légitimes de la population ». La position de M. Hajji était claire là-dessus. « Le gouvernement doit couper court avec ces pratiques. Il est appelé à négocier avec les représentants légitimes du bassin minier », déclare-t-il d'un ton très ferme. Et de faire remarquer : « les négociations doivent avoir lieu au sein du ministère et non pas au niveau du gouvernorat où l'on applique la politique d'atermoiement », constate M. Hajji tout en considérant que « le gouvernement vise à faire dissocier les habitants du bassin minier », conclut-il.