Quelle perception ont François Hollande et la gauche française du Printemps arabe ? Pourquoi particulièrement le Printemps arabe ? Simplement parce que dans son épicentre, comme dans une évidence géométrique, il existe la Tunisie. François Hollande s'était rendu chez nous il y a quelques mois et en dehors de l'amitié séculaire qui lie (ou liait) son parti à Ettakatol de Mustapha Ben Jaâfar ; si l'on excepte aussi les projections du PCOT naturellement proche des socialistes sans être du même bord qu'eux, force est de croire que cette visite a quelque peu dérangé les dignitaires d'Ennahdha tandis que le CPR de Marzouki en était encore à s'interroger sur un progressisme drapé du panarabisme arabe ou d'un progressisme occidental qui interpellait systématiquement l'idéologie de gauche. Il se trouve néanmoins que ces élections, le ton utilisé par les candidats tout autant que les alliances, ne se sont pas trop empêtrées dans les gradations idéologiques. Sans doute la dualité gauche/droite fut-elle l'inévitable trame de fond du choix des Français. Mais ces gradations n'ont pas été réellement déterminantes. Car on a certes plébiscité les personnages mais la différence, sur le fil du rasoir, s'est faite autour des plaies béantes de l'économie, de la dette extérieure et du repositionnement vis-à-vis du diktat allemand. On déplore néanmoins que sur le chapitre des immigrés. M. Hollande ait ménagé le chou et la chèvre lepénistes. Et pourtant les drapeaux maghrébins flottaient place de la Bastille. Et les 13 mille étudiants tunisiens en France attendent que la « gauche humaniste » révise cette circulaire controversée qui impose aux diplômés en France un certain ostracisme ce qui contraste avec l'universalité des valeurs de la France que nous aimons et qui veut que Français et étrangers en règle partent sur un pied d'égalité. Raouf KHALSI sihem daassi Hésa