Les fans de la cantatrice arabe Warda ont appris avec beaucoup de douleur la nouvelle de la mort de leur idole survenue le 17 mai au Caire, suite à une crise cardiaque. Partout dans le monde arabe, particulièrement en Algérie, sa patrie, on porte le deuil pour la disparition de la diva qui a marqué la musique arabe durant plus d'un demi-siècle par sa voix splendide et ses chansons à succès. Chanteurs, compositeurs et producteurs de tout le monde arabe l'ayant côtoyée saluent sa mémoire en rendant hommage à l'une des rares grandes chanteuses de notre temps, la dernière sommité de la musique arabe. Dès l'annonce de la triste nouvelle, la majorité des chaines de radio et de télévision arabes ont interrompu leurs émissions pour rendre hommage à cette grande chanteuse en diffusant des extraits de sa vie et des morceaux de ses chansons éternelles.
C'est en 1939 que Warda est née à Paris d'un père algérien et d'une mère libanaise. Elle commença à chanter encore enfant. Elle s'est fait connaitre à travers le monde arabe lors de la guerre d'indépendance en réalisant des chansons patriotiques pour la cause algérienne. Après l'indépendance, elle s'installa en Egypte, entamant une nouvelle étape dans son parcours artistique, où elle collabora avec les grands compositeurs égyptiens, comme Mohamed Abdelwahab, Saied Mekkaoui, Baligh Hamdi, Salah Chernoubi qui lui ont composé des chefs-d'œuvre qui ont fait un tabac, non seulement en Egypte mais partout dans le monde arabe où elle donna de nombreux concerts durant plusieurs décennies.
Après une longue maladie, tout le monde croyait que la diva s'est tue définitivement, mais Warda fit un retour triomphal en se remettant à chanter, étant encore très sollicitée par les organisateurs de concerts dans le monde arabe. On croit savoir que Warda était en train de préparer un vidéo clip qui était sur le point de paraitre, mais la mort était plus rapide. C'est que les grandes stars de la musique n'abdiquent jamais : plusieurs sont mortes sur scène en chantant, c'est pourquoi Warda a voulu tenir jusqu'à la fin de ses jours, quoique la voix, naguère brillante et retentissante, ait été un peu affaiblie, en raison de la maladie. Pas plus tard que trois ans, Warda était sur la scène du festival de Carthage où elle donna un concert à guichets fermés. Un grand public était au rendez-vous ce jour-là pour revoir son idole après plusieurs années d'absence. Certes, ce n'était plus Warda des années soixante-dix avec toute la splendeur de la voix et le charme physique qui lui étaient propres, sachant que de l'avis de tous, la cantatrice a durant tout le concert, affiché des signes de fatigue et de faiblesse ayant déteint sur sa voix et ses performances si bien que certains croyaient que c'était le début de la fin ! Et pourtant, Warda résista toujours aux vicissitudes du temps et enchaina les concerts dans d'autres pays arabes en multipliant les rencontres et les interviews sur les différentes chaines arabes, encore plus déterminée que jamais !
Warda est partie, mais elle demeure dans la mémoire des mélomanes arabes pour toujours, cette chanteuse qui avait l'une des plus belles voix dans l'histoire de la musique arabe. Sa mort est une grande perte pour la musique et ses chansons d'amour, telles que « Fi youm wi lila », « Btwannes bik », « Hikayti ma'a ezzamen », ba wadda'ak », « Khallik hina » et tant d'autres tubes à succès, qui sont repris par les jeunes générations, continueront à retentir dans les cœurs de ses fans qui ne l'oublieront jamais !