* La loi de Finances complémentaire ne rompt pas avec le passé * Quatre mesures urgentes pour redonner espoir Les échéances de la transition démocratique, la situation actuelle dans le pays, les mesures urgentes à préconiser, la hausse vertigineuse des prix, ont été les faits saillants de l'actualité nationale évoqués au cours de la conférence de presse tenue hier par le Parti Républicain (PR) en son siège à Tunis. Yassine Brahim, secrétaire exécutif du Parti Républicain devait rappeler les circonstances dans lesquelles le PR a vu le jour. La nécessité d'unir les forces devenait un impératif après les élections du 23 octobre. La réussite de ces élections ne s'est pas répercutée sur la famille démocratique qui s'était mal engagée dans ces élections en rangs dispersés au milieu d'un foisonnement de partis et de listes indépendantes. Les discussions avaient mené à l'Appel pour l'unité lancé le 11 janvier 2012 par le Parti Démocrate Progressiste (PDP), Afek Tounes, le Parti républicain, Saïd Aydi (ancien ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle) et Slaheddine Zahaf constituant élu dans la liste « la Voix de l'avenir » de Sfax. Ce processus a été clôturé le 9 avril par la naissance du Parti Républicain comptant dans ses rangs 9 partis politiques : le PDP, Afek Tounes, le Parti Républicain, le Parti du Progrès qui avait fusionné dans Afek Tounes, La Voie du Centre et le Parti républicain qui faisait partie du Pôle démocrate Moderniste (PDM), le parti Irada, Mouvement Biladi, parti de la Justice sociale et du développement et le parti Karama. Quinze groupes politiques et listes indépendantes ont rejoint le nouveau parti. Ils proviennent de 8 régions : Nabeul, Kasserine, Le Kef, Sousse, Sfax, Gabès et Tunis. 25 personnalités nationales dont 8 anciens ministres ont à leur tour renforcé les rangs du parti, à savoir Saïd Aydi, Faouzia Charfi, Abdellaziz Rassâa, Elyes Jouini, Slaheddine Sellami, Mehdi Houas, Mohamed Aloulou et Salem Hamdi. Toutes ces forces ont un seul objectif : faire de la Tunisie un pays développé où les citoyens pourront vivre en toute liberté dans le respect de l'identité arabo-musulmane et dans le cadre d'un Etat de Droit et démocratique. « Six mois après la prise du pouvoir par l'actuel du Gouvernement, aucun signal encourageant n'a été entrevu », déplore Yassine Brahim qui ajoute que « la loi de Finances complémentaire est une loi à caractère électoraliste. Préconiser une augmentation de 20% des recettes budgétaires, une croissance de 35% des investissements et d'un montant de 1200 milliards d'entrées provenant des opérations de confiscations de biens mal-acquis relève de l'aléatoire, impossible à réaliser ». Rien que des promesses.
Ahmed Néjib Chebbi, président de la Commission politique du P.R, qualifie la situation actuelle dans le pays d'inquiétante.
Il affirme : « Des grèves roulantes dans les gouvernorats, des jeunes qui franchissent les frontières algériennes et lancent des cris qui font mal au cœur…J'étais dans une tournée au Sud ouest du pays. Les citoyens ont le sentiment que les problèmes de développement et d'emploi sont mis de côté. La loi de finances complémentaire ne rompt pas avec le passé ». Il propose quatre mesures urgentes : le désenclavement des régions de l'Ouest avec la construction d'une autoroute les reliant à la capitale. Comme les PME sont les plus grands pourvoyeurs d'emplois, il propose la création de quatre fonds de développement pour les régions intérieures. Il appelle à l'intensification de la formation professionnelle pour offrir le profil adéquat aux offreurs d'emplois. Enfin, avant le découpage du pays en régions économiques, le PR propose la création de délégations spéciales provisoires au niveau des grandes régions et des conseils régionaux de développement élus.
Salim Azzabi, fera de la hausse des prix son cheval de bataille pour dire que tout le monde, salariés ou non, endure un calvaire quotidien très difficile à supporter. « Contrairement aux promesses électorales, la loi de Finances complémentaire n'a contenu aucune mesure pour alléger la pression fiscale sur la catégorie moyenne et les groupes vulnérables, tout en adoptant une amnistie fiscale qui profite à ceux qui ont trempé dans l'évasion fiscale ». Et par-dessus le marché on ose parler de blocage des salaires. Ce serait le comble de l'ironie.
Issam Chebbi, membre du bureau exécutif du parti, rappellera le flou qui entoure les prochaines échéances électorales. Il réitère l'adhésion du parti républicain pour la fin des travaux de rédaction de la Constitution le 23 octobre prochain. Pour arriver à cette échéance, il faut que les commissions achèvent leurs travaux avant le 30 juin, la coordination et la rédaction avant le 23 Juillet, le vote article par article et globalement avant le 23 septembre et le vote définitif le 23 octobre prochain.
Le Parti républicain propose le 14 janvier 2013 comme date pour les prochaines élections. Un projet de loi dans ce sens sera introduit au cours cette semaine par le groupe Démocrate. Ainsi, il sera mis fin au flou qui caractérise les prochaines échéances électorales.