Personne ne peut nier que la première phase du championnat a révélé une équipe marsoise attachante grâce à un football de qualité basé essentiellement sur un jeu simple où le collectif l'emporte sur l'individuel avec un pressing haut sur l'adversaire. Cette option a fait beaucoup de mal aux adversaires de cette équipe qui a acquis la réputation ces dernières années d'être une équipe défensive incapable d'imposer son style de jeu et de prendre l'initiative. De ce fait l'ASM avec l'esprit de surprise aidant, a réussi à se refaire un statut et son classement juste derrière le leader à égalité de points avec le CAB n'était que la récompense d'un travail de longue haleine mené par Gérard Buscher depuis son arrivée et qui a donné ses fruits au début de l'actuel exercice.
Stabilité de l'équipe Un des facteurs qui ont favorisé les prestations de l'équipe marsoise cette saison est la stabilité de son effectif. Le staff technique s'est limité à faire jouer plus de 10 fois sur 15 les mêmes joueurs, ce qui a permis la création d'automatismes ente-eux qui ont favorisé les enchaînements, les dédoublements et les combinaisons, bref tout y était, ce qui a quelque peu désarçonné les adversaires qui ne s'attendaient nullement à voir l'ASM sous ce nouveau visage. Sans vedettes dans l'équipe, Buscher a réussi à mettre à profit les qualités de chacun de ses joueurs tout en mettant beaucoup de son savoir-faire pour donner une personnalité à son équipe qui a paru assez redoutable durant de long mois.
Fragilité L'ASM version 2011/2012 a ainsi réussi à plaire aux observateurs et à donner satisfaction à ses supporters. Mais voilà que depuis le début de la phase retour, l'équipe a montré des signes de fatigues. Une tendance à revenir à son jeu en contre avec un recul défensif et un milieu de terrain qui a perdu de sa verve et ses repères, ce qui a sensiblement influé sur le comportement individuel des joueurs qui n'arrivent plus à imposer leur maîtrise technique et leurs options tactiques. Les longues balles expédiées d'un compartiment à un autre n'ont pas donné le résultat escompté et Didier n'a plus cette facilité de transpercer les défenses adverses du moment où il est appelé à revenir loin derrière pour récupérer le ballon. Cela s'est traduit par des résultats loin de valoir ceux des matchs aller. Seulement 2 victoires, pour autant de défaites et de parités, soit 8 points en 6 rencontres. Ce qui est en deçà de la même période de la première phase durant laquelle l'ASM a enregistré 4 victoires et a obtenu deux nuls. Par ailleurs les marsois ont concédé 3 buts, contre 8 pour ses 6 dernières rencontres. Une régression sur le plan défensif qui s'explique par l'absence tour à tour de Boulaâbi, Yousri Touati et Hichem Jebali que Buscher n'a pu trouver la meilleure formule pour les remplacer. A cela s'ajoute une fatigue physique ou un blocage mental, ou les deux en mêmes temps, qui peuvent expliquer cette régression que Buscher met sur le compte du jeune âge d'un bon nombre de ses joueurs et à la fragilité psychologique du groupe qui s'est retrouvé en un temps assez bref dans la peau d'un outsider. Une situation qu'il n'a pu facilement gérer.
Manque de doublures L'autre obstacle sur lequel l'ASM a buté a trait au manque de doublures valables et capables de relever les titulaires. En effet le banc des remplaçants marsois souffre effectivement du manque d'effectif et Buscher s'est trouvé dans l'obligation de composer avec les joueurs qu'il avait sous la main, tout en essayant d'intégrer petit à petit des jeunes appelés dans un futur proche de prendre le relais en attendant la nouvelle saison et les recrutements souhaités par le staff technique. D'ailleurs le technicien français a déjà dressé une première liste de joueurs susceptibles de rallier La Marsa et venir renforcer les rangs de l'équipe. En attendant ces renforts, les Merseni, Mejri, Kozdoghli, Kouamé et Mekki ont eu la chance d'appartenir à l'équipe fanion. Leur intégration ne s'est pas mal passée, mais il leur faudra du temps pour s'adapter au rythme de l'équipe comme l'a si bien fait Marouene Khalfi digne remplaçant de Slim Mahjebi. Entretemps, les joueurs sont appelés à faire preuve de plus de concentration pour espérer décrocher une place sur le podium, synonyme de qualification à une participation continentale. Le chemin du championnat est encore long, et l'ASM aura à effectuer des déplacements délicats comme celui de la prochaine journée qui le mènera à Monastir ou celui qui l'opposera au Mhiri au CSS son concurrent direct pour la 3ème place. L'ASM se rendra également à Béja et Gafsa et accueillera l'EST, le CA et l'ESS. Se ne sera pas facile à gérer certes, mais Buscher a plus d'un tour dans son sac.