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Micro-crédits: une solution?
Région de Kasserine : «L'avenir est là… à notre porte»!
Publié dans Le Temps le 27 - 05 - 2012

La fin de l'année est arrivée à grands pas. Toutes les publications traitant du tourisme font état de « salons » qui doivent se dérouler dès le début de l'année. C'est donc maintenant qu'elle doit être prête.
Or, il nous semble que l'Ouest tunisien est bien « passif ». Par exemple, qu'est-ce qui se prépare dans le gouvernorat de Kasserine.
Tout le monde affirme que les tourismes « historiques » et « verts » vont être très demandés dans les années qui viennent. Le gouvernorat de Kasserine est privilégié dans ces domaines.
LES ATOUTS
Non seulement il recèle le « Toit de la Tunisie » : le Jebel Chaambi, le point culminant, mais aussi plusieurs monts boisés et giboyeux de plus de 1000 mètres d'altitude, et enfin des paysages variés où les plateaux secs, à alfa, alternent avec les forêts, les cultures intensives de Sbiba et les grandes olivaies.
Ce gouvernorat abrite le Parc National du Jebel Chaambi et plusieurs réserves naturelles protégées depuis longtemps. Il offre donc, en certains endroits, une flore et une faune riches et variées. Certains oueds permanents offrent des biotopes surprenants.
Le gouvernorat de Kasserine est parsemé de sites historiques intéressants, de toutes les époques. Indépendamment, des vestiges prestigieux de Sbeïtla, de Haïdra et de Cillium / Kasserine, qui pourraient être mieux mis en valeur, l'Institut du Patrimoine y avait classé plus de 10 sites à protéger et à étudier.
On se promène dans les millénaires et on rencontre la préhistoire à Aïn Bou Dries, le mégalithisme à Khanguet Sloughi, les Berbéro-romains à Sbeïtla, les Byzantins à Haïdra et les arabo-musulmans à Sbiba ou à la superbe zaouïa de Sidi Mohamed Chafaï, proche de Thala.
DE L'ANTIQUITE À L'ACTUALITE
Toute cette région a toujours « résistée ». Déjà, durant la guerre de Jugurtha, les Romains ont dû conquérir Thala de haute lutte. Ce serait à Kasserine, que le Consul Marius aurait laissé ses bagages et d'où il aurait lancé ses légionnaires à l'assaut de Gafsa en 107 avant J.C..
C'est de 17 à 24 après J.C. que Tacfarinas, le Chef des Musulames habitant la région, allié aux Maures des Aurès a tenu tête à l'armée romaine.
Depuis la mort du roi vandale Genséric en 477, l'autorité vandale s'était affaiblie et le proletariat agricole berbère, odieusement exploité, grondait de colère. Il a fini par s'organiser en grandes confédérations de tribus, régies par des princes puissants. Le Roi des Maures : Antalas est venu combattre les Vandales puis les Byzantins jusque dans le Sud de la Tunisie.
Les vestiges de la forteresse byzantine d'Haïdra témoignent de l'âpreté de la résistance berbère à l'occupation des Byzantins qui durent mobiliser leurs plus célèbres généraux.
L'historien Procope écrit qu'à un ultimatum du Général byzantin Solomon, les Berbères répliquèrent par une phrase prophétique : « Ils n'encourent pas la haine de Dieu, ceux qui attaquent les voleurs pour reprendre leurs propres biens … ! ». La résistance de Koceïla et de la Kahéna est un autre épisode de ces luttes.
La rébellion des H'nencha écrasée en 1644, la « révolution » d'Ali Ben Gh'dhahem en 1864, la révolte de Thala en 1906, les luttes locales pour l'Indépendance et les combats de la « Révolution des Jeunes » au printemps dernier, illustrent une vérité fondamentale : le pays progresse sur deux jambes : celle de l'Est, maritime et commerciale, celle de l'Ouest, agricole et minière. Que l'une d'elle souffre et le pays boite !
DES SUGGESTIONS
Sans attendre les résultats, des grandes réformes économiques et sociales annoncées, ni leurs effets, sans doute bénéfiques, il y a place, à notre avis, pour de multiples micro-interventions qui soulageront tout de suite la population, à condition qu'elle accepte ces « petits travaux ».
Il y a des diplômés chômeurs que le gouvernement pourraient employer immédiatement à rédiger des documents inexistants : dépliants touristiques, monographie régionale, étude des sites historiques, etc. … qui seraient publiés évidemment par des entreprises locales. Ces interventions étatiques ne coûteraient pas très cher.
Il n'y a pas un seul document permettant de se promener dans la région de Kasserine. Il en faudrait au moins 50 pour aller à pied, en voiture, en V.T.T., – demain à cheval pourquoi pas ! – à la rencontre de la Nature, de l'Histoire et des gens de la région.
Il faut regrouper les diplômés par équipe pluridisciplinaire. C'est maintenant qu'il faut préparer les sorties de l'année prochaine. Si chaque feuille est payée 200 Dinars, avec 10.000 Dinars la région est couverte et les chômeurs travaillent à la faire connaître. Les capitaux et les emplois n'y viendront que si les opportunités sont connues, que le calme y règne et que les gens veuillent travailler.
Avec 10.000 Dinars, une famille volontaire arrive à aménager sobrement une « chambre d'hôtes ». A partir d'un réseau de « chambres d'hôtes », un voyagiste peut organiser un « circuit » touristique dont il décidera le thème avec ses clients. Faut-il encore que la population locale se soit préparée et que les « guides » existent.
Ce tourisme de découverte et « d'échanges » est pratiqué par de petits groupes d'une dizaine d'individus aux préoccupations homogènes. Ils ne recherchent pas les « Palaces » mais les auberges campagnardes aux cuisines authentiques.
Ce tourisme bon marché, mais intéressant, convient bien au pouvoir d'achat de visiteurs tunisiens. Ils sont de plus en plus nombreux à estimer avoir droit à des vacances et des loisirs.
Les « Maisons des Jeunes » ont un rôle important à jouer dans ce domaine, avant que le camping, très facile actuellement grâce aux progrès techniques, fasse son apparition.
Certes, des aides pécuniaires gouvernementales, provenant de la récupération des biens spoliés par l'ancien dictateur par exemple, et des fonds étrangers, sont nécessaires mais elles ne seront productives que si le public les utilise correctement. Au début, un « encadrement » sera nécessaire.
La population locale doit se préparer à accueillir les actions importantes de développement régional. On ne s'improvise pas « travailleur » après des années de chômage. Un changement profond de mentalité et une mise à niveau technique sont nécessaires. Le complément de formation incombe, en ce moment, au gouvernement mais la mentalité est affaire personnelle. Le travail n'est fait correctement que s'il est fait avec plaisir.
Certes, le gouvernement et les pays étrangers, – qui ont tous longtemps « pactisé » avec les dirigeants déchus ! – ont le devoir d'aider en priorité les régions défavorisées mais cette aide ne sera efficace que si elle est donnée à une population prête à la recevoir et à s'en servir utilement.


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