«Répondre à l'agression par l'agression, œil pour œil, dent pour dent, n'a pour résultat que de multiplier le mal, et pis, de le légitimer », ceci est vrai en présence d'une loi suprême au dessus de tous, sans exception. L'absence de sanctions à l'encontre des agressions enregistrées un peu partout en Tunisie ont engendré des affrontements violents entre salfistes et habitants qui ont fait des blessés parmi les salfistes ayant perdu tout soutien de la part du gouvernement qui s'est déclaré contre toute agression des citoyens... Ce n'est plus nouveau : les salafistes ont été, durant les deux semaines dernières, les acteurs présumés d'agressions enregistrées un peu partout dans les différentes délégations et grands quartiers du pays. Ces derniers ont été, pour quelques jours, les maîtres des lieux et imposaient leur propre loi qu'ils qualifient de « Chariâa ». Au non de cette « Chariâa » bien propre à eux, des agressions, des saccages et des provocations ont sévi depuis un bon moment dans divers endroits du pays au vu et au su des autorités concernés et des habitants qui se contentaient de protester.
Après les menaces et les provocations, les salafistes ont passé à l'acte en commençant par incendier les boutiques, les maisons et les postes de police. En absence de toute condamnation directe de la part des autorités concernées, les mêmes acteurs ont décidé de programmer une opération de ratissage visant la fermeture des points de vente de boissons alcoolisés et, partant, tous les bars, hôtels et dépôts de vente d'alcool de plusieurs villes à commencer par Cité Ettadhamoun à Tunis où ils ont essayé avant-hier d'agresser un vendeur d'alcool qui refusait de suivre leurs ordres. Contrairement à ce qu'attendaient les barbus du quartier, le vendeur a commencé à les insulter et à les virer des lieux. Quelques minutes après, une dizaines des habitants de la cité sont venus avec leurs armes blanches et leurs bâtons pour chasser les salafistes. Selon plusieurs sources concordantes, les affrontements ont été très agressifs. C'était clair, les salafistes n'étaient plus les bienvenues sur les lieux. « Nous en avons ras le bol de ces barbus qui se prennent pour le gouvernement et qui essayent de nous imposer leur rythme de vie », crie Hédia, 60 ans. « Avant-hier, j'ai demandé à mes deux fils d'aller chasser ces barbus. Je ne veux pas qu'on soit colonisés encore une fois même si c'est sous le nom de l'Islam. Mais de quel Islam parlent-ils ? Ils se baladent armés de couteaux et de bâtons pour nous effrayer et nous inciter à suivre leurs commandements. Malheureusement pour eux, la cité Ettadhamoun ne sera plus une cité facile à dominer. Nous allons tout faire pour que la loi soit le seul mot d'ordre ! », ajoute Néjib Ouerghi, propriétaire d'un café à la cité Ettadhamoun qui n'était pas la seule cité à enregistrer des affrontements entre salafistes et habitants.
Des affrontements dans plusieurs régions
Plusieurs régions de la Tunisie ont été le théâtre d'affrontements entre barbus et non barbus en absence des agents de l'ordre qui étaient, dans la plupart des cas, les derniers à intervenir.
A Dahmani, des citoyens ont empêché des groupes salafistes d'entrer dans la mosquée de la ville et d'installer un nouvel imam, ce qui a conduit aux affrontements qui ont fait des blessés parmi les salafistes et causé des dégâts à leurs véhicules.
La ville de Sousse a enregistré également des affrontements entre des salafistes « wahabites » et des habitants pour l'acquisition d'une mosquée.
Pour sa part, le gouvernement s'est contenté de dénoncer les agressions des salafistes et de qualifier leurs actes de crimes de droit commun.
Une question se pose : a quand l'intervention ferme et dure des autorités concernées pour mettre fin à ces séries d'agressions et pour ne pas voir des Tunisiens sui s'entretuent sous le nom de la religion !