Dans des déclarations faites, mardi 19 juin, le secrétaire d'Etat chargé de l'émigration et des tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, a dénoncé les pratiques auxquelles des opportunistes irréfléchis ont recours pour escroquer les citoyens tunisiens au moyen de contrats de travail fictifs dans les pays arabes du golfe, notamment à Qatar et aux Emirats Arabes Unis, causant par leurs actes des dommages matériels et moraux graves aux victimes. Il a indiqué que plusieurs de ces citoyens tunisiens parmi les jeunes demandeurs d'emploi, notamment, après avoir payé, inutilement, des milliers de dinars à ces escrocs en Tunisie et à leurs complices à l'étranger, se trouvent, en arrivant dans les pays d'accueil, face à des conditions très difficiles au point que beaucoup d'entre eux ont été réduits à mendier devant les mosquées pour manger, comme il est arrivé à plusieurs victimes à Doha, la capitale qatarie.
Intervenant lors du point de presse interministériel périodique tenu, mardi 19 juin, au palais du gouvernement à la Kasbah, le secrétaire d'Etat a indiqué que des plaintes ont été déposées devant les tribunaux à l'encontre de ces opportunistes qui opèrent à travers des sociétés de services.
Il a ajouté que le citoyen Mohamed Massoudi qui avait été agressé, à Qatar, par le dénommé Sakhr Matéri, recherché par la justice tunisienne, se trouve, actuellement , sous la protection de l'ambassade tunisienne, formant l'espoir que son cas trouvera une solution satisfaisante et que rien ne se produira qui viendrait compliquer l'affaire, comme son licenciement de son travail, en tant qu'employé dans une société commerciale à Qatar, appartenant à un ressortissant libanais.
Dans ce même contexte, il a qualifié la situation des tunisiens disparus en Italie de drame humain, mettant l'accent sur la détermination du gouvernement tunisien à aller de l'avant dans le suivi de ce dossier jusqu'à son règlement, malgré l'absence totale de résultats concrets pour les efforts faits par la Tunisie en faveur de ces disparus. Les réponses des autorités italiennes aux requêtes tunisiennes sont toutes négatives jusqu'à présent, y compris pour le cas récent d'un tunisien disparu dont on a dit qu'il est détenu dans une prison italienne. Les autorités tunisiennes ont sollicité des autorités italiennes de faire le nécessaire pour vérifier, en leur procurant ce dont elles pouvaient avoir besoin, mais leurs réponses avaient été qu'il n'y a aucune trace du tunisien disparu signalé dans les prisons italiennes.
Des affaires judiciaires à ce sujet sont déposées devant la justice italienne, à l'initiative de parties tunisiennes et aussi d'associations humanitaires italiennes.
Le sujet de l'intervention du secrétaire d'Etat portait principalement sur les préparatifs en cours, à tous les niveaux, pour assurer le retour des tunisiens à l'étranger à la patrie, durant les vacances d'été, dans les meilleures conditions.
Houcine Jaziri a insisté, à ce propos, sur l'importance acquise par la communauté tunisienne à l'étranger qui compte un million 200 mille tunisiens, soit le dixième de la population tunisienne, dont un million dans les pays européens.
Accords occultant la transition démocratique Aussi, la Tunisie tient à ce que le renouvellement des accords relatifs à l'organisation de l'émigration avec les pays d'accueil en Europe et dans les pays arabes du Golfe se fonde sur des nouvelles bases qui prennent en considération la nouvelle situation politique intervenue en Tunisie, grâce à la transition démocratique. Le secrétaire d'Etat s'est dit étonné face à la position des pays européens qui ont proposé à la Tunisie, après la Révolution, des projets d'accords relatifs à l'organisation de l'émigration, ignorant et occultant, totalement, la transition démocratique qui s'est produite en Tunisie et faisant comme si rien n'a changé en Tunisie, dans la mesure où ces accords continuent d'aborder l'émigration selon une approche purement sécuritaire.
Le secrétaire d'Etat a affirmé que la Tunisie aspire , en matière d'émigration, à conclure avec l'Europe des accords similaires aux accords conclus entre les pays européens eux-mêmes, car il n'y a plus de différence qualitative au plan politique entre la Tunisie et l'Europe.
Il a passé en revue les nouvelles mesures prises en faveur des tunisiens à l'étranger et devant entrer en vigueur à partir de juillet prochain, dont l'augmentation de la somme d'argent exonérée d'impôt qu'ils peuvent ramener et qui passe de mille à deux mille dinars, en cas du retour provisoire et de 15 mille à 30 mille dinars, en cas de retour définitifs, outre l'autorisation de ramener des voitures qui peuvent être âgées de 5 ans, au lieu de trois, lors du retour définitif. Des actions sont également entreprises pour obtenir la réduction des frais exigés par les opérations de transfert d'argent de l'étranger vers la Tunisie et qui peuvent parfois atteindre 20% de la somme transférée, soit des milliers de dinars lorsque la somme est grande, comme celle nécessitée par l'acquisition d'un logement.