De l'humour, mine de rien il n'en manque pas. Il en fallait une sacrée dose pour pouvoir assurer, face à une situation, pour le moins rocambolesque, qui s'est imposée à lui sur un plateau de télévision où le Cheikh était censé avoir été invité pour débattre d'un sujet d'actualité, sans se douter le moins du monde, qu'il faisait les frais, en réalité, d'une émission de caméra cachée, ciblant les politiques, histoire de lever le voile, par effraction, sur une face, qui serait immergée, de leur personnalité. Leur manière d'être en fait, quand ils ne sont pas en « représentation », et qu'ils peuvent ainsi se laisser aller, à gérer l'impromptu, tout en ayant les coudées franches, et toute latitude à se montrer, en quelque sorte sous leur véritable jour. Et s'il n'était pas flatteur ?
Pas de mouron à se faire, Cheikh Mourou, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'il s'en est laissé conter, avec cette histoire d'un couple qui n'en finit pas de se déchirer, au vu et au su du tout venant, et n'hésitant pas à avoir recours à son arbitrage, à qui mieux, mieux, l'obligeant à s'embarquer à son corps défendant, dans une histoire qui ne le regarde pas du tout, et dont il se serait bien passé, n'a rien perdu de son flegme en vérité, même poussé dans ses derniers retranchements, accusant juste une petite colère, tout à fait civilisée, avec toujours cette pointe d'humour, en dentelle d'Alençon, de derrière les fagots, dont il faut savoir déchiffrer le second degré, ce qui est toujours un exercice, non pas périlleux mais savoureux avec le Cheikh. Il n'aura pas failli à sa réputation encore une fois. Charisme et classe mêlés. Cela, on ne peut pas le nier. Un atout de taille dans le manche d'Ennahdha qui en manque tant. On aimerait bien voir sur la chaîne Watania 1, et dans le même cadre, Cheikh Rached tel qu'en lui-même.