Suite à la parution de l'article «La Tunisie a enfin sa chaîne islamique Al Watanya 2», Imen Bahroun Ben Mrad (Directrice de la chaîne) nous a fait parvenir le droit de réponse que voici : « Visiblement gêné par l'apparition de femmes voilées et de barbus, l'auteur de l'article cite : « cette chaîne répond à toutes les conditions de chasteté : elle nous offre des présentatrices voilées et des invités barbus et même un décor sobre où il n'y a pas de place pour l'art figuratif(...)». Je rappelle à l'auteur de l'article qu'en tant que chaîne tunisienne, je ne vois pas en quoi l'apparition de femmes voilés ou de barbus choquerait-elle ? Nous sommes en démocratie et cela nombre de Tunisiens aux réflexes dignes de l'ancien régime gagneraient à se l'incruster, une bonne fois pour toutes, dans leur cervelle. Que l'on soit barbu ou non, voilée ou non, laïc ou non, tous les Tunisiens ont le droit d'émettre leurs avis sur quelque sujet que ce soit ! Nous sommes pour l'équilibre, l'égalité et non contre l'exclusion d'une frange de la population, comme le faisait le régime déchu. La chaîne « Al Watanya 2 » est ouverte à toutes les personnes, catégories socioprofessionnelles confondues, tous les partis politiques et toutes les sensibilités. Elle accepte la divergence des opinions, mais aussi la différence vestimentaire et autre, que cela plaise ou non à certaines personnes extrémistes adeptes de l'exclusion. Et cerise sur le gâteau, l'auteur de l'article présente la directrice de la chaîne que je suis comme une « rcdiste connue » ! C'est tellement facile de jeter l'opprobre sur l'autre, de proférer des calomnies ou de tirer à boulets rouges sur l'autre. Je défie l'auteur de cet article de prouver que je suis une rcdiste. Il peut remuer ciel et terre, il ne trouvera pas une carte d'adhérente ou une quelconque preuve qui confirmerait ses allégations mensongères. Tous les journalistes qui se respectent, je parle de ceux qui se documentent avant de s'aventurer dans des terrains inconnus, savent le parcours parsemé d'embûches et de souffrances que j'ai traversées à l'époque de l'ancien régime. Une petite recherche, ne serait-ce que sur le Net, ou même dans les archives du journal Le Temps (7 février 2009) ou Essabah (du 13 mars 2009) qui étaient parmi les rares médias à m'avoir soutenue lorsque j'ai été traduite à maintes reprises devant la justice sous le régime de Ben Ali, aurait pu l'éclairer sur mon véritable parcours. Au lieu de cela, il s'adonne volontiers au lancement d'accusations sans fondements pour essayer de nuire à mon image. Et c'est bien dommage ! A « Al Watanya 2 », nous sommes ouverts aux critiques constructives et non à la mauvaise foi et la bassesse intellectuelle. Le journalisme est un art, pas une «arme» de dénigrement systématique !»