2- Al Maârouf : entraide et solidarité (suite) «Par la nuit, quand elle étend son obscurité Par le jour quand il répand sa clarté Et par ce qu'il a créé comme mâle et femelle Les buts que vous poursuivez sont divers A celui qui est charitable et pieux, et qui ajoute foi à la bonne Parole d'Allah Nous faciliterons l'accès vers le bonheur
Mais à celui qui est avare et plein de suffisance,
Qui traite de mensonge la bonne parole d'Allah
Nous faciliterons l'accès vers le malheur
Et ses richesses ne lui auront servi à rien lorsqu'il sera précipité dans l'abîme »
L'avarice constitue-t-elle un pêché selon la Chariâa et les préceptes de l'Islam en général ?
Pour répondre à cette question il faut déterminer ce qu'est l'avarice selon le Coran et le Hadith. Car tous ceux qui sont trop près de leurs sous ne sont pas considérés comme ayant commis un pêché, pourvu qu'ils remplissent les obligations de la Zakat (qui est un impôt obligatoire sur le revenu) et quelques autres obligations telles que la Zakat al Fitr, ou la Dya en cas de crime. Il y a même des avares sympathiques, tels que décrits par certains écrivains arabes, dont notamment AlJahidh, qui a réservé tout un ouvrage à ces avares qu'il décrit avec plein d'humour et de facéties.
Par ailleurs, on peut rencontrer des personnes de ressources modestes mais qui sont avares quand même.
C'est en fait une question de mentalité et de bonne foi.
Un démuni peut bien secourir quelqu'un qui a faim en partageant ce qu'il a avec lui. Comme une personne riche comme Crésus, peut refuser d'aider un indigent à subvenir à ses besoins les plus urgents.
Pour être considérée comme un pêché, l'avarice doit une mauvaise foi certaine de la part de son auteur.
Dieu seul peut connaître l'intime conviction de l'individu, pour le sanctionner s'il est de mauvaise foi.
Dans les versets ci-dessus, l'avarice est celle des mécréants présomptueux qui agissent avec une certaine suffisance, et refusent d'écouter et d'obéir à la Parole Divine. Ce sont ces personnes qui sont visées par le châtiment, pour avoir refusé d'aider leur prochain, et de ne pas commettre, l'acte de charité qui est un acte de piété.
Par opposition, il est fait allusion dans le même verset au charitable qui ajoute foi à la Parole divine en commettant cet acte de charité pour lequel il sera récompensé, et aura accès au bonheur.
A noter toutefois, que cela n'est nullement pour encourager à ne rien faire et à compter sur les autres.
La charité est une aide aux démunis qui se démènent quand même , et font les efforts qu'il faut pour subvenir à leurs besoins.
En réalité, la solidarité est un équilibre qui ne peut être réalisé dans une société donnée que par la contribution de tous ses membres, et en fonction des moyens de chacun d'eux.
Ceux qui sont visés dans les versets précités sont notamment ceux qui sont aveuglés par leur richesse au point de se croire supérieurs à tous les autres et sombrent davantage dans toutes les ignominies et les actes contrevenant à la moralité et à la bienséance, ne ratant aucune occasion pour nuire à autrui par tous les moyens. (à suivre)