Recours à l'importation pour rééquilibrer le marché. 1300 km de côtes ne suffisent pas à satisfaire à toutes les bourses... " C'est hallucinant, les prix du poisson sont de plus en plus cher...Il est devenu difficile pour un consommateur de classe moyenne de s'offrir des menus à base de poisson plus de deux fois par mois ", déplore un monsieur. Poulpe à 15 dinars le kilo, Rascasse à plus de 10 dinars, Daurade à 13 dinars...il s'agit en fait des prix affichés dans les différents points de vente, marchés, grandes surfaces... Classé parmi les aliments " nobles ", le poisson n'est plus à la portée de tous les Tunisiens surtout pour ceux appartenant à la classe plutôt moyenne. Il est quasi-impossible pour un fonctionnaire de l'Etat de multiplier l'achat de ce genre d'alimentation à cause des prix très élevés et d'un choix limité. Une visite rapide à la poissonnerie d'une grande surface donne une idée sur l'offre. Saumon, Loup, Calamars, Daurade, Espadon, Crevettes royales...la liste est certes, alléchante en termes de choix, mais ce n'est pas le cas par rapport aux prix. " Ils ne vont qu'avec la bourse de ceux qui ont assez de moyens pour se régaler et déguster les saveurs de la Méditerranée ", témoigne une femme qui hésitait à choisir un produit. Mais après mûre réflexion, elle choisit de se diriger vers le rayon de volaille où les prix restent quand même plus abordables. " Je renonce à l'achat du poisson à cause des prix d'une part et de la qualité du produit de l'autre. Il est clair qu'ils datent de deux à trois jours ", ajoute-t-elle. " D'ailleurs, je me demande pourquoi ils affichent ces prix, alors qu'il ne s'agit pas d'un produit frais ou de bonne qualité ? ", rétorque-t-elle. Surgelés, surpayés Si le prix du poisson frais tend toujours vers la hausse, celui des fruits de mer surgelés ne diffère pas beaucoup. Notamment, le poulpe se pratique à 15 dinars le kilo sans oublier les chevrettes, les crevettes ou le calamar qui se vendent également à des prix élevés. Autre fait qui attire l'attention et qui ne cesse de prendre de l'ampleur : les plats préparés à base de poisson ou de fruits de mer. Ils représentent certes, une aubaine pour les ménagères ou les jeunes célibataires qui n'ont pas assez de temps pour préparer des menus à base de poisson. Toutefois, il importe de dire que les prix pratiqués sont exagérés, car ils se vendent 10 fois plus cher que la valeur réelle des ingrédients. Par exemple, il faut payer au minimum 10 dinars pour quelques petits grammes de sèche ou de poulpe pré-cuits. Nul ne peut nier que ces nouveaux plats envahissant les rayons des grandes surfaces reviennent très chers pour ne pas dire à des prix exagérés. Toutefois, on les voit de plus en plus dans les différents points de vente. Les indices de prix du poisson ne cessent de grimper depuis des années tout en maintenant le même rythme. L'offre en la matière est de son côté très limitée. D'où l'embarras pour le consommateur de classe moyenne. En fait, 3844 tonnes de poisson seulement ont été commercialisées au niveau du marché de gros à Bir El Kasâa lors des quatre premiers mois de l'année 2010, contre 3935 en comparaison avec la même période de 2009. Et si l'offre reste limitée, c'est à cause des problèmes dont souffre le secteur, essentiellement au niveau de la flotte et des circuits de distribution. Pour remédier à cette situation et rééquilibrer le marché, l'Etat est en train d'encourager l'importation de quelques variétés et ce, en réduisant la taxe douanière. Cette décision prise l'année dernière sera renouvelée à partir de juillet 2010 et jusqu'à septembre. Les importateurs paieront les taxes 10 % de moins. Objectif : rééquilibrer le marché, offrir plus de possibilités au consommateur tunisien à s'approvisionner en la matière. Mais à quel prix ? En tire-t-il vraiment bénéfice ?