Au cours de son califat, Omar Ibnulkhattab s'est distingué, par sa sagacité et sa capacité à diriger la Oumma islamique et à gérer les affaires sociales et politiques de cette région d'Arabie acquise à l'Islam depuis peu. Selon les historiographes arabes, il fut le premier à détenir le titre de Emir Al Mou'minin (le chef des fidèles). Les fidèles avaient estimé à l'unanimité qu'il méritait ce titre après les victoires successives qu'il assura grâce à son stratège et sa capacité à diriger les armées musulmanes et à leur prodiguer les conseils adéquats, au cours des différentes batailles que ce soit en Irak, en Syrie ou en Perse. Les fidèles ont commencé par l'appeler calife du calife du Prophète, c'est-à-dire le successeur du successeur du Prophète que fut Aboubakr. Omar trouvait que ce titre était trop long et qu'il fallait le simplifier par le titre d'Emir Al Mou'minin, plus court et plus élégant. C'est ainsi que tous ceux qui succèderont à Omar, seront ultérieurement désignés par ce titre d'Emir Al Mou'minin. Toutefois, il fut le seul parmi ses successeurs, à se distinguer par son sens de la justice sociale, ayant sans cesse œuvré à résorber l'inégalité entre les classes sociales, et à aider par tous les moyens, les pauvres, les démunis et à préserver les droits de l'Homme et la liberté du culte. En effet, ceux qui étaient de confession juive pouvaient pratiquer leur culte, en contrepartie d'une dîme (jizya), dont ils étaient tenus de s'acquitter au profit de Beït Mel Al Muslimin, la caisse de l'Etat à l'époque. Celle-ci était une sorte de caisse sociale dont pouvaient profiter les indigents et les démunis. Grâce à cette caisse, Omar a institué une indemnité au profit des enfants pauvres et orphelins, voire les enfants de père inconnu. De même qu'il s'était préoccupé des travailleurs qui étaient auparavant exploités et sous payés. Il disait, selon ce que rapportent la plupart des historiographes de la sira : « Par Allah, je tacherai à ce que le berger soit payé, sans le laisser rougir en le réclamant ! ». Il décida d'octroyer à chacun des fidèles, une somme d'argent de la caisse sociale, et ce, en fonction de ses moyens et de son rang social. Ce dont a été supprimé par son successeur Othman Ibn Affen, lorsqu'on lui reprocha sa prodigalité exagérée. Omar fut le premier à avoir institué les régions administratives, en nommant un gouverneur à la tête de chaque région. Il procéda à un découpage judicieux en huit grandes régions à savoir : Koufa, Bassorah, le Cham (Syrie), l'Ile d'Arabie (Al Jazira Al Arabia), Mossoul, l'Egypte, le Yémen, et le Bahrein. Il y avait, également, des sous-régions ou Kouar (pluriel de Kour). Sa fameuse lettre au gouverneur Abou Moussa Al Achaâri est plus qu'édifiante. Dans cette lettre il l'incitait à instaurer la justice dans sa région à Bassorah et de veiller à ne pas prendre des décisions à la hâte afin de ne pas léser certaines personnes, et de réunir tous les éléments de preuve afin que ses décisions soient fondées et équitables. Cette lettre a inspiré Napoléon lorsqu'il était en Egypte, pour l'élaboration du Code civil en 1810. Ce fut, également, durant son califat qu'il pensa à instituer la date complète, avec le jour, le mois et surtout l'année. Auparavant, tous les écrits portant une date où était mentionné uniquement le mois. Il s'est concerté avec ses compagnons et notamment ses conseillers, qu'il avait choisis parmi eux. C'est ainsi qu'il a été décidé que l'émigration du Prophète, l'Hégire soit le point de départ et la référence pour dater tous les événements de l'histoire de l'Islam. Référence, officiellement adoptée jusqu'à nos jours par tous les pays arabo-musulmans.