Ben Arous : mandats de dépôt contre onze intermédiaires informels pour spéculation    Ministre de l'Intérieur: « La Tunisie est confrontée directement à la menace cybernétique »    Gaza: le bilan s'alourdit et dépasse 65 mille victimes    La Tunisie fixe le stock régulateur de lait pasteurisé pour 2025    Ilhem Bouaziz, nouvelle présidente du conseil d'administration de UIB Assurances    Marwa Bouzayani : 4e place et nouveau record national aux Mondiaux 2025    Climat: la Tunisie mise sur la nature pour bâtir une résilience locale durable    L'un des agresseurs d'Elyes Chaouachi arrêté au Luxembourg    Mechket Slama Khaldi : la notation souveraine confirme la résilience économique de la Tunisie    Déviation partielle de la circulation près de l'Hôpital des grands brûlés à Ben Arous : prudence !    Mois du cinéma documentaire en Tunisie : une vitrine sur le cinéma indépendant et alternatif    DECES : Radhouane Ben Salah veuf de Nadra Sakka    Fin des privilèges à vie pour les anciens premiers ministres français    Elyes Ghariani - La solution à deux Etats: clé de la justice pour les Palestiniens et de la stabilité régionale    L'IA désormais capable de détecter les signes précoces de la dépression    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – USM : Frapper un grand coup    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – ESZ : Garder la boussole    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – CAB : Enchaîner un nouveau succès !    Tunisie : une révolution médicale avec la nouvelle spécialité d'oxygénothérapie hyperbare    Bizerte : Plusieurs blessés dans le renversement d'un bus à Mateur    Enseignement supérieur : les bacheliers appelés à se connecter à l'application « Massari »pour confirmer leur inscription universitaire    Kasserine : lancement d'un projet pilote pour gérer l'eau de ruissellement    Global Sumud Flotilla : plus de 50 navires ont pris la mer pour livrer une aide humanitaire à Gaza    Abdelkader Ben Zineb : il y a une absence totale de coordination entre les fonctions législative et exécutive    Les enseignants en grève partielle pour dénoncer le blocage du dialogue social    Diplomatie tunisienne : revenir aux fondamentaux et savoir avoir la politique de ses moyens    Piraterie interdite : la FTF menace toute diffusion illégale des matchs de Ligue 1    Compétences tunisiennes en Corée du Sud : Un pilier de l'innovation sanitaire    811 écoles primaires privées en Tunisie    Crise des pharmaciens : Molka El Moudir dénonce l'inaction de la Cnam    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    Moins de chaleur, plus de vent : météo contrastée ce 17 septembre    Tunisie : La famille Mzali fait don d'une bibliothèque personnelle à la Bibliothèque nationale    Le dollar chute à son plus bas niveau depuis quatre ans contre l'euro    La Flottille de la Liberté mondiale en route vers Gaza : plus de 50 navires en mission humanitaire    Décès de Robert Redford légende du cinéma américain    Maher Kanzari face à la commission    Opportunité pour les filles tunisiennes de devenir ambassadrice d'une journée    Nafti renforce la coopération Arabo-Africaine à Doha    Fadhel Jaziri (1948-2025): La pensée et le spectacle    Olivier Faure (PS) appelle à faire flotter le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre    Entre position et positionnement : la géographie ne suffit pas à comprendre la politique internationale    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    Enthalpie et âme: une poétique de l'énergie vitale    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    Le gouvernement prépare l'inscription de Sidi Bou Saïd au patrimoine mondial de l'Unesco    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sidi Bouzid n'en finit pas de manger son pain noir
Ce qui devait être le circuit de la Révolution est encore un désert économique et touristique
Publié dans Le Temps le 07 - 09 - 2012

Des milliers de visiteurs fréquentent la région de Sousse, les villes de Kairouan et de Sbeïtla, passent par Kasserine, Fériana et Gafsa.
Mais entre la route P.1 joignant Sousse, El Jem et Sfax et la grande courbe de la route P.3 menant de Sbeïtla à Gafsa par Kasserine, il y a un désert économique et touristique qui descend jusqu'aux chotts et au massif des Matmata. Est-ce une fatalité à laquelle est condamné, en particulier la totalité du gouvernorat de Sidi Bouzid et les autres limitrophes ?

LES HAUTES STEPPES : qui s'y intéresse

Toute la région, limitée, au Nord, par les monts de la Dorsale Tunisienne, au Sud, par le littoral septentrional des chotts, comprise entre la frontière algéro-tunisienne et, à l'Est, la grande route P.2 joignant Kairouan au port pétrolier de la Skhira peut former une entité régionale appelée les « Hautes Steppes ».

Personne ne s'y est beaucoup intéressé. C'est essentiellement une région de grandes plaines et de collines orientées généralement du Sud-Ouest au Nord-Est. Certains sommets, à l'Ouest, dépassent les 1000 mètres d'altitude.

Cette région était peuplée au XIXème siècle par des tribus des pasteurs semi-nomades qui se livraient aussi à une céréaliculture aléatoire.

La seule ville de la région est Kairouan qui reste, malgré des efforts d'industrialisation, un centre artisanal, prestigieux certes, mais rural. Actuellement, la population s'est définitivement fixée. Elle a étendu ses emblavures et l'arboriculture y a fait d'énormes progrès. Mais la fragilité de l'économie agricole, les difficultés de transport, la rareté des bourgs et l'absence de vraies villes, excepté Kairouan sont à mettre en rapport avec un milieu naturel et une pluviométrie difficiles à maîtriser.

L'aménagement de grands barrages-réservoirs a été ardu et coûteux. Heureusement, l'exploitation des nappes souterraines pose moins de problèmes même si elles sont souvent petites et de salinité plus ou moins acceptable.

Les gouvernorats de Kasserine, Kairouan, Sidi Bouzid et Gafsa comptaient à peu près 1.800.000 habitants. A part les environs de Gafsa, c'est encore une région essentiellement agricole qui a pour exécutoire Sousse et Sfax.

Plan pour le chômage

Incontestablement, l'équipement de cette grande région a été, pour le moins, négligé. Sa promotion, dans tous les domaines, a été inexistante. Les investissements, exceptés les capitaux locaux, ont été rarissimes. Les explosions de janvier en sont la preuve et la conséquence.

Aujourd'hui, il est question de voler à son secours. Cependant, rien ne se fait à coups de baguette magique. Nous pensons que, malgré les bonnes volontés, la résorption du chômage prendra du temps, la mise en place des infrastructures aussi. Pendant plusieurs années, les emplois et les revenus nouveaux proviendront essentiellement soit de la création de nombreuses micro-entreprises soit d'une réorganisation de certains circuits commerciaux soit de grands travaux d'équipement qui conditionneront le pays dans le futur.

Par exemple : on entend beaucoup parler de la construction d'une autoroute reliant Gafsa-Kasserine à la côte. Indépendamment du coût pharaonique de sa construction, il faudra ajouter celui de son étude préalable.

Il est curieux qu'on n'ait pas pensé, à notre époque d'économie d'énergie et de prochaine pénurie de produits pétroliers devenant très onéreux – sans parler des problèmes de pollution ! – à examiner la reconstruction de la voie de chemin de fer Sousse-Henchir Souatir, Redeyef qui n'a disparu qu'en 1969, à la suite d'inondations catastrophiques. Le tracé étant connu, même s'il faut envisager certains changements d'itinéraire, les frais d'étude de l'implantation et de l'expropriation seront bien moindres. Ce qui est intéressant pour un pays qui ne roule pas sur l'or !

Ensuite qui osera publier les économies d'énergie – de dinars donc ! – à la tonne et au nombre de voyageurs transportés, réalisées par le chemin de fer sur l'ensemble « bagnoles-camions » ? Combien d'emplois seraient créés ?

En plus, cette ligne aboutirait à Sousse où il sera moins coûteux d'agrandir le port existant plutôt que d'en construire un nouveau et artificiel dans la région d'Hergla, essentiellement agricole, comme il en est question.

Enfin, dans un très vaste projet d'aménagement, cette ligne Sousse-Redeyef pourrait être reliée, par des voies, à rénover seulement, à partir de Kasserine, à El Kef et à partir de Gafsa, par des voies existantes, à Sfax et à Gabès.

Au moment où renaissent des projets mirifiques visant à amener de l'eau de mer dans les chotts, connecter les réseaux ferrés tunisiens, et même les étendre vers Tabarka, par exemple, nécessiterait une très nombreuse main d'œuvre pendant de nombreuses années et intéresserait tout l'Ouest tunisien.

Dans un autre ordre d'idées qu'est-ce qui est prévu dans les domaines du traitement de l'alfa et de ses dérivés ? La cellulose sert à beaucoup de choses.

Au niveau de réformes des structures commerciales, nous pourrions souhaiter une promotion et une labellisation des produits régionaux, par exemple. Les huiles et les agneaux de Sidi Bouzid sont délicieux. Les abricots de Haffouz ou même les « Hendi » de la région pourraient être promus.

Au plan des micro-entreprises, tout reste à faire, surtout si le tourisme démarrait. Il faudrait des documents touristiques, des « guides » – même des guides de chasse : la région étant très giboyeuse ! – et des structures, du type « maison rurale » par exemple. Un afflux de visiteurs curieux d'une part stimulerait la production des fruits, des légumes et des viandes, d'autre part entraînerait une demande accrue de produits artisanaux et ... d'animateurs compétents.

«Le circuit de la Révolution »

Sans risque de nous tromper, nous sommes surs que, sitôt le calme revenu, le « Circuit de la Révolution » sera très demandé, même par de nombreux tunisiens qui ne connaissent pas du tout la région. De Siliana à Makthar, Thala, Kasserine, Sidi Bouzid, Regueb, Mazzouna, Bir Ali Ben Khelifa – qui est Ali Ben Khelifa ? – il y a tant à voir et à apprendre.

Avec deux grands parcs nationaux : Chaambi et Bou Hedma, bientôt un troisième au Jebel Orbata ainsi que de nombreuses réserves naturelles du Jebel Mghila, Rihana, Thala, Khechem El Kelb, etc. ... le tourisme « vert » serait bien loti s'il trouvait des guides compétents et des logements pour les visiteurs.

Les vestiges historiques de toutes les époques parsèment la région. Indépendamment des sites prestigieux de Sbeïtla, de Kasserine – qui pourrait être plus soigné ! – et de Thélepte, la préhistoire est illustrée à Aïn Bou Dries, au col du Faïd et autour de Meknassi. On retrouve la protohistoire un peu partout dans la région de Kasserine. L'époque romano-byzantine se rencontre au moins sur les dix sites classés par l'Institut du Patrimoine ainsi que ceux dont parlent les « Actes des colloques de Sbeïtla » et l'excellent ouvrage de l'historien et archéologue : F. Béjaoui, intitulé « La Tunisie du Centre Ouest, Les Hautes Steppes ».

Les chasseurs sont certains de trouver en abondance des lièvres, des perdrix, des gangas, des sangliers. Il existe un « coin », à une vingtaine de kilomètres de Sidi Bou Zid, appelé : « B'har laranib » : la mer des lièvres !

Dans cette région, relativement peu peuplée, les randonneurs peuvent découvrir mille curiosité : depuis le trou soufflant de l'air chaud au Jebel Trozza, aux grottes des alentours d'El Haouareb, aux villages perchés de Sened – où des gîtes sont aménagés ! – de Sakket ou de l'immense Sebkha de sidi Mansour, etc.

A notre avis, cette immense région a de très nombreux atouts qui n'ont pas été exploité faute d'une promotion convenable. On peut y remédier facilement et rapidement pour le plus grand profit des populations locales.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.