Le passager se préparait à passer les formalités de police pour entrer à la salle d'embarquement. Arrivé devant l'agent de police, il lui a présenté son passeport, mais les vérifications ont pris un peu plus de temps que la normale, puis l'agent de police a quitté son desk pour prier le passager de le suivre au bureau du commissaire.|
Des vérifications supplémentaires ont été effectuées pour s'assurer que le timbre du voyage de la valeur de 60 Dinars, collé en dernière page du passeport est falsifié.
Interrogé, le passager a indiqué qu'il se l'est procuré de chez son voisin. Il a déclaré ignorer qu'il s'agit d'un faux timbre et qu'il n'a aucun lien avec cette histoire.
C'est donc vers le voisin que l'enquêteur a axé ses recherches afin de trouver le responsable de cette machination. L'intéressé a été convoqué. Il s'agit d'un jeune homme âgé de 33 ans sans emploi. Il a déclaré qu'un jour alors qu'il était attablé dans un café, il a connu un ressortissant Africain originaire du Mali. Au cours de la discussion il lui a fait part qu'il désirait partir en Europe et qu'il cherche depuis quelque temps quelqu'un qui l'aiderait à obtenir un visa lui permettant de franchir les frontières. C'est une opportunité sans égale qui s'est offerte au Malien. Il a sauté sur l'occasion et s'est dit prêt à lui fournir un visa en bonne et due forme moyennant la somme de trois milles dinars. Le jeune homme était tout content et a échangé son numéro de téléphone avec son interlocuteur tout en prenant rendez vous avec lui.
Le lendemain ils se sont de nouveau rencontrés. Le jeune homme lui a avancé la somme de 1500 Dinars en lui promettant de lui verser le reste de la somme lors de l'obtention du visa.
Les jours passaient sans que le jeune homme ne reçoive son passeport. Il a téléphoné plusieurs fois au Malien mais ce dernier a fait en sorte d'ajourner à chaque fois l'échéance jusqu'au jour où le jeune homme l'a obligé à lui rendre son argent sinon il allait alerter les autorités. Devant cette situation, le Malien a avoué qu'il n'avait pas de quoi le rembourser en argent liquide et qu'il est prêt à lui remettre l'équivalent de la somme en timbre fiscaux destinés aux voyages. Durant son interrogatoire le jeune homme a déclaré n'avoir jamais su qu'il s'agit de timbres imités et falsifiés.
Arrêté le malien a nié au début être l'auteur de ce délit et a également nié connaitre le jeune homme. Mais à la suite d'un interrogatoire assez serré et lors de la confrontation il est passé aux aveux déclarant avoir scanné les timbres et que la misère et le manque de ressources l'aient obligé à commettre ce délit. Il a demandé pardon.
Après les vérifications d'usage et la saisie des timbres qui se sont avérés faux et imités à l'aide d'une photocopieuse scanner, l'affaire a été confiée au tribunal.
Les deux inculpés ont été traduits en état d'arrestation devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Ils sont accusés de falsification de timbres fiscaux et seront jugés conformément à l'article 181, paragraphe 3 du registre des procédures pénales.
L'affaire a été reportée à une date ultérieure sur demande des avocats pour préparer les éléments de défense.