Crise cardiaque selon le ministère de l'Intérieur Il succombe à ses blessures à la suite des agressions de la ligue populaire de protection de la Révolution, selon Nida Tounès Dans la matinée du jeudi 18 octobre 2012, le Coordinateur de Nida Tounes à Tataouine et Secrétaire général provisoire de l'Union régionale des agriculteurs, Lotfi Naguedh a trouvé la mort après avoir été sauvagement Il était 10h du matin quand une soixantaine de personnes partisanes du mouvement Ennahdha et du parti CPR manifestent à Tataouine. Une manifestation organisée par une association qui se donne pour nom «la Ligue populaire pour la protection de la Révolution» et guidée, selon le politicien Khmais Ksila par «deux leaders connus pour leur position radicale et extrémiste : Said Chebli (professeur d'éducation islamique) et un certain Sadok Daghari.». L'objectif de la marche était «d'assainir les institutions étatiques des symboles de la corruption et de l'ancien régime». Si au départ, il n'y avait rien d'alarmant, la situation connut un changement radicale. Les manifestants s'attaquent aux administrations et institutions étatiques de la région exigeant le départ des responsables. Une heure plus tard, les manifestants se dirigent vers les locaux de l'Union régionale des agriculteurs de Tataouine. C'est à ce moment-là que la situation dégénère et que la tension atteint son paroxysme. Les membres de ladite ligue rejoint des sympathisants du CPR et d'Ennahdha attaquent les lieux dans le but de les saccager. Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et le personnel de l'URA et les syndicalistes qui s'y trouvaient. Les forces de l'ordre ont dû, dans un premier temps, intervenir pour disperser la foule et calmer les esprits. Roué de coups, Lotfi Naguedh est transporté à l'hôpital Le calme était de retour, mais pas pour longtemps. Après le retrait de la police, les manifestants nourris d'une haine inexplicable investissent de nouveau les lieux et attaquent le local de l'Union régionale des agriculteurs. A ce moment-là, le Secrétaire général provisoire de l'établissement, Lotfi Naguedh, essaye d'intervenir pour empêcher les énergumènes de saccager les locaux. Il se retrouve coincé par une dizaine de personnes, ses détracteurs, qui l'attaquent sauvagement près de l'escalier et le rouent de coups. Evanoui, on le transporta en urgence à l'hôpital de Tataouine. Or, vu la gravité de son état et les conditions rudimentaires, une fois encore, de nos hôpitaux régionaux, on le transféra à l'hôpital de Sfax. L'ambulance même pas parcouru deux kilomètres, que la vie décida de s'extirper du corps meurtri de Lotfi Naghuedh. La scène politique fulmine A J-5 de la date fatidique du 23 octobre, jamais la scène politique tunisienne n'a été aussi enflammée et tiraillée. La violence politique est à son comble. On ne s'arrête plus aux insultes ou aux insinuations ou aux attaques verbales à travers les médias. Maintenant, on agresse, brûle et assassine même l'opposant. Khmais Ksila (Nida Tounès) «Notre regretté Lotfi Naguedh a été victime d'une agression sauvage qui lui a coûté la vie. On l'a tué froidement rien que pour son appartenance politique. D'ailleurs, je tiens à le dire, que depuis une semaine, il a été sujet à des menaces explicites de la part des habitants de sa région et qui sont partisans de la Troïka. Même les démocrates étaient allés voir Lotfi pour le prévenir quant aux menaces qui circulent et qui mettaient en péril sa vie. Convaincu de sa position politique et de son appartenance au mouvement Nida Tounes, il a fait la sourde oreille à ses détracteurs. Ce qui lui a valu la haine de certains au point de l'agresser jusqu'à la mort. Je dénonce cet horrible acte. Le ministère de l'Intérieur et le gouvernement sont les plus grands responsables dans cette tragédie ! Ils doivent assumer leur inconscience et nonchalance face à la situation d'insécurité à laquelle nous sommes arrivés aujourd'hui. Une violence politique qui va jusqu'à la mort parce que ces derniers exhortent, avec leur silence, les groupes fanatiques à exercer la violence. Je revendique la dissolution de cette ligue qui n'est composée que de milices. J'attire l'attention de toutes les forces politiques démocrates à s'unir contre le fléau de plus en plus grandissant en Tunisie et face auquel le gouvernement ne bouge pas le petit doigt !» Le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué dans lequel il explique la mort de Lotfi Naguedh par une simple crise cardiaque et non suite aux graves coups reçus par des milices obscurantistes. On ne perd rien à attendre. Aujourd'hui, à 10h Béji Caid Essebsi donnera plus de détails au cours d'une conférence de presse.