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L'économie tunisienne supportera-t-elle cette saignée d'endettement ? Le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale se réunira aujourd'hui à Washington pour l'approbation d'un appui budgétaire de 785 millions de dinars à la Tunisie
Après le don libyen controversé de 200 millions de dollars, soit 314,7 millions de dinars accordé à la Tunisie pour renflouer la caisse de l'Etat et remettre en marche l'économie nationale après longue léthargie, « le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale se réunira aujourd'hui à Washington pour l'approbation d'un appui budgétaire de 785 millions de dinars à la Tunisie », rapporte le site Tustex. Selon la même source, la ligne de crédit s'échelonnera sur 30 ans avec une période de grâce de 5 ans et servira essentiellement à la promotion de l'initiative privée et au renforcement de la stabilité du secteur financier. Ainsi le gouvernement provisoire ne trouvant pas d'autres issues s'engage dans une course effrénée à la collecte de fonds nécessaires au financement de l'économie. Rappelons qu'au mois de juin dernier, le gouvernement turc a accordé un don de 100 millions de dollars à la Tunisie, une enveloppe qui fait partie d'un crédit de 500 millions de dollars, soit 785 millions de dinars octroyé à la Tunisie en tant qu'appui budgétaire avec un taux d'intérêt de 1,5%. Ce n'est pas tout puisque le fonds monétaire arabe (FMA) nous a accordé récemment 3 lignes de crédits de 180 millions de dollars, soit 283,5 millions de dinars destiné à soutenir la balance de paiement et l'appui aux programmes de réformes économique et de change en Tunisie. La Banque islamique de développement (BID) a accordé pour sa part à la Tunisie au mois de septembre dernier un prêt de 355 millions de dinars. Et la liste des donateurs et pourvoyeurs de fonds au titre de l'exercice 2012 s'allonge. Inutile de rappeler les enveloppes de crédits et de dons accordés par les pourvoyeurs de fonds séculaires et historique en Tunisie dont la Banque Européenne d'Investissement (BEI), la Banque Africaine de Développement (BAD), l'Agence française de Développement (AFD) et la facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP).
Ainsi, la majorité de lignes de crédits et dons sont destinés à financer l'économie tunisienne et plus précisément le budget de l'Etat. Une question s'impose ainsi d'elle-même : A-t-on vraiment encaissé tous ces fonds ? Si oui, pourquoi le gouvernement continue-t-il à se perdre en conjectures et s'attarder à évoquer une perte de temps inutile ou sciemment voulu en invoquant l'absence de moyens et de ressources nécessaires au financement de l'économie ? Par ailleurs, qui remboursera enfin toutes ces lignes de crédits. Le Tunisien déjà endetté jusqu'au coup, risque-t-il à son tour d'être « hypothéqué » à long terme ? Le paradoxe dans tout cela, il semble que les décideurs d'aujourd'hui n'ont pas retenu les errements et les faux pas commis par leurs prédécesseurs qui n'ont fait qu'emmener à leur perte et hécatombe. Pourtant, George Soros, le milliardaire et philanthrope américain d'origine hongroise a textuellement lancé une sommation en disant au lendemain de la Révolution lors de sa visite en Tunisie que le sort de la Tunisie est entre les mains des Tunisiens et qu'ils ne doivent pas s'attendre à grand chose de l'extérieur. Ceci sous-entend que l'économie tunisienne a donc besoin de ses ressources propres (son capital humain, ses institutions, ses entreprises, son tourisme, son industrie...) pour relever sa tête et ne pas poursuivre son immersion dans le spectre de l'endettement extérieur.