Actuellement et jusqu'au 04 janvier 2013, l'espace d'art Mille Feuilles accueille l'exposition de Oussama Troudi. Une exposition placée sous le signe de la performance artistique dans tout ce qu'elle a d'original : sans frontières et sans limites. En effet, Oussama Troudi invite de jeunes talents du Maghreb, d'Europe et d'Afrique subsaharienne : Zanjabil Eightsus, DVSC Furer et Christopher Bong qui offrent par leur regard une vision particulière de l'art faisant écho à l'œuvre de Troudi. C'est sous le signe de la découverte qu'est placée cette exhibition de travaux qui ne nous laissent pas indifférents de jour comme de nuit... Le blanc et le noir. Un tandem chromatique caractérise l'essentiel de l'exposition. Un Yin et un Yang qui nous placent, nous visiteurs, dans les extrêmes de l'inconnu et de la synthèse de toutes les couleurs. Nous sommes d'emblée placés dans une plénitude première qui nous incite petit à petit à entrer dans l'œuvre. Peu à peu, l'œil est happé par les traits pris dans les cercles concentriques ou dessinant leurs contours. Les lignes s'entremêlent, elles sont raides ou oscillent pour dessiner une spirale infernale. Des formes géométriques, une sorte d'arabesque peuplent l'espace, le meublent de cette présence tacite d'un mouvement inhérent à l'œuvre entière comme le travelling d'un cinéma que continuent les points et les taches qui semblent disposés aléatoirement. Pourtant sur la toile ou le plexiglas, ils suivent le mouvement d'une rotondité presque parfaite ou se meuvent en constellation quasi linéaire. Le regard se laisse séduire par cette danse singulière où la condition humaine est le centre de l'attention. La vie paraît dans tout ce qu'elle a de violent et de mystérieux. Le soir c'est une vision cosmologique qui nous saisit. Sous la lumière noire, d'autres traits et d'autres taches font leur apparition dans l'œuvre. Vifs dans leur clarté et intenses dans leur vivacité, ils nous transportent au-delà du connu et du commun afin de voguer dans les cieux et toucher de près les étoiles. Nullement romantique, cette exhibition nocturne se voudrait une vision onirique où l'esprit réinvente l'œuvre selon son humeur. Le lien tacite entre le visiteur et les artistes est une connivence inachevée qui est recommencée à chaque fois que l'œil se pose une nouvelle fois sur l'œuvre. A travers une œuvre contemporaine où l'installation et les performances (danse, chant et vidéo lors du vernissage) côtoient les toiles, Oussama Troudi et ses invités ont transcendé l'art dans tout ce qu'il a de violent et de beau. Les œuvres diurnes ou nocturnes sont intrigantes. Nous nous déplaçons parmi les travaux de l'artiste et ses acolytes en nous émerveillant de la puissance qui en émane . L'âme est tantôt en alerte tantôt en ravissement balançant entre le réel d'une condition et l'utopie d'une élévation. Oussama Troudi réussit à donner un nouveau souffle dans l'expression artistique, un souffle vif dans sa sérénité semblant émerger d'une rêverie où vrai et vraisemblable sont alternés pour le plaisir « des regardeurs » avertis et profanes...