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Le promontoire des dieux
Publié dans Le Temps le 23 - 12 - 2012

Il y a près de deux mille ans déjà, les navigateurs grecs, qui le découvrent, l'appellent : « kalon akrotérion » le beau promontoire ! Ils le consacrent aussitôt aux dieux en le nommant aussi : « hermaia akra » : le cap d'hermès, dieu du commerce et des voyageurs. Les romains en font le : « promunturium mercurii » : le promontoire de mercure ! La littérature arabe retient un autre nom : « ras el qibla » :
le cap qui désigne la direction de la mecque !
Plus prosaïquement, le cap bon semble être une région privilégiée. Un siècle avant notre ère, l'historien diodore de sicile raconte que la région était couverte de jardins et de vergers irrigués, que de riches maisons bordaient la route et que des troupeaux paissaient dans les champs plantés de vignes, d'oliviers et d'arbres fruitiers. C'est pratiquement la description du cap bon actuel !
Aujourd'hui encore, des étrangers viennent visiter cette région privilégiée.
Le golfe privilégié
Depuis le site antique de pupput, ce qui s'appelle actuellement « yasmine hammamet », jusqu'à ras maamoura, s'étend le golfe enchanteur d'hammamet.
Toute la région est protégée des intempéries par une chaîne de collines boisées de pins et d'eucalyptus ou tapissées de maquis, qui embaument. Elles offrent, en plus de multiples itinéraires de promenades à pied, à v.T.T. Ou à cheval, de beaux territoires de chasse peuplés de gibiers variés : perdrix, lièvres, sangliers.
L'occupation permanente des lieux a pratiquement effacé les vestiges de l'histoire ancienne. Cependant, les vestiges du site émouvant de pupput où l'on devine les différents aménagements des demeures en constant que les superbes pavements de mosaïques se chevauchent parfois, où l'on imagine le fonctionnement des thermes publics et où la petite zone protégée de l'immense nécropole, nous prouvent l'importance de la ville et sa « longévité ».
De là, on se rend facilement à hammamet. Allons nous promener dans sa médina après avoir salué la citadelle construite au xvème siècle sur des soubassements antérieurs. Le souk est toujours aussi animé, les demeures traditionnelles, dès la porte d'entrée, ouvragée et peinte, se referment sur leur cour baignée de lumière ;
Certes, de riches privilégiés ont fait construire dans des jardins, embaumés par les jasmins, les orangers, les roses, les « galants de la nuit », des demeures de rêve qui ont séduit de nombreux esthètes, mais les demeures traditionnelles ont gardé leur charme. La ville glisse, presque langoureusement, vers des plages magnifiques, mais, attention, le bétonnage de la côte ne présente pas que des attraits !
En quelques tours de roues, on arrive à nabeul. La neapolis antique a conservé de l'époque romaine, une superbe « maison des nymphes » aux très belles mosaïques. L'une d'elles, représentant des coqs qui remplissent une jarre de pièces d'or, nous rappelle que, dès l'antiquité, les habitants se savaient privilégiés. Leur richesse avait, en partie, pour origine la fabrication et l'exportation du « garum » : un condiment à base de poissons salés, très apprécié des romains. Les vestiges d'une « usine » de garum l'attestent.
La conquête arabe a suscité la construction de « couvent fortifiés » : des ribat, tout le long des côtes attaquées par les chrétiens européens. Ksar nabil, au xiième siècle, fait renaître le site de neapolis qui n'a cessé de se développer depuis. Les marins pêcheurs ont été remplacés par des artisans. Les potiers exercent l'activité séculaire et renommée introduite par des jerbiens et « revivifiée » par des andalous, parait-il. Mais, les brodeuses, les nattiers, les parfumeurs n'ont rien à leur envier. Dans les environs, les tailleurs de pierres de dar chaabane, les tisserands de béni khiar, et les vanniers de somaa font assaut d'habileté. Nabeul a su se parer non seulement d'un magnifique musée, mais aussi d'hôtels très confortables bordant de longues plages de sable.
La côte des oiseaux
A partir de ras maamoura, une région différente s'étend jusqu'à kélibia. D'immenses plages de sable, souvent désertes, s'appuient sur de petites dunes qui isolent de longues lagunes peu profondes. C'est le paradis des oiseaux d'eau principalement, sédentaires et migrateurs, sur une soixantaine de kilomètres. Vers l'intérieur des terres, aux cultures maraîchères, aux oliveraies et aux vignobles, succèdent des champs de céréales, puis de collines incultes.
Tazarka : la répression coloniale y fut sanglante. Korba aux demeures traditionnels et à l'urbanisme original est construite en bordure de lagunes permanentes, protégées, car elles ont une importance internationalement reconnue pour la faune aviaire. Lobna, petit bourg agricole, doit une partie de sa renommée au barrage construit sur l'oued lobna voisin qui a engendré la plus grande retenue d'eau du cap bon. Elle aussi est classée et protégée. Menzel horr, toute proche, a sauvegardé son charme traditionnel. Son immense plage rejoint au sud celle de lobna et au nord celle de menzel témime. Ce dernier gros bourg agricole expose toutes les fins d'été, sa richesse principale : la culture du piment, en guirlandes pourpres séchant sur le blanc immaculé des murs. Au sommet d'une petite colline, le mausolée de sidi salem semble veiller sur une énorme nécropole punique constituée surtout de tombes à puits identiques à celles de ksar essaad, proches de korba, mal entretenues, hélas ! Tout le long de la côte, de petits vestiges historiques subsistent : à travers les lagunes de korba et de tafekshite : des chaussées romaines, sur la plage de lobna : un ribat, à quelques kilomètres de kélibia : la grande nécropole préromaine d'el harouri, constituée de tombeaux rupestres berbères originaux : des haouanet.
A l'extrémité du cap bon, un « m'zar » : amoncellement votif de pierres est consacré à sidi mansour, au ras des flots qui baignent ras el melh.
Les sites historiques
Mais revenons un peu en arrière pour savourer les charmes de kélibia qui doit son nom à la colline en forme de bouclier : « clypea » portant la citadelle ottomane. Le port phénicien et carthaginois est pris par agathocles, tyran de syracuse, puis par regulus, consul romain avant d'être détruit, comme carthage, par les légions de scipion en 146 avant j.C..
La ville a été très disputée par les normands de sicile puis par les espagnols. Son grand port de pêche permet de trouver, dans tous les restaurants, des poissons frais et délicieux. Ses fonds marins rocheux et ses plages de sable séduisent les amateurs des plaisirs de la mer qui peuvent apprécier aussi les vestiges antiques découverts au pied de la forteresse.
Quelques kilomètres plus loin, la route longe de nouveau le littoral. La grande forêt de dar chichou, incendiée par des mains aussi inconscientes que criminelles, venait, jusqu'au bord de la mer, enserrer les vestiges antiques de demna. Ils s'étendaient, enfoui sous des dunes, le long de très belles plages qui remontent, entrecoupées de quelques caps rocheux jusqu'à kerkouane.
Kerkouane, cité uniquement punique, nommée peut-être tamazret est un livre d'histoire ou d'histoires, avec ses remparts noircis par les incendies destructeurs, ses salles de bains dotées de « baignoires sabots » – à deux places parfois ! – Ses placards domestiques, sa maison des prêtres contiguë au temple, ses demeures ayant des cours entourées de péristyles et son magnifique petit musée. Tout est curieux en ces lieux et retient le visiteur. Sa nécropole voisine dont une tombe est ornée de peintures extraordinaires sera le point d'orgue de la visite.
Croyez-vous qu'en une journée, vous pourriez voir tout cela ? Peut être : juste pour faire l'inventaire de multiples promenades aussi intéressantes qu'agréables. Le cap bon après avoir été consacré aux dieux pourrait bien être fréquenté par le commun des mortels.


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