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En attendant l'été...
Promenade
Publié dans Le Temps le 10 - 06 - 2012

Avec les premières touffeurs des souffles presque sahariens, prémices des chaleurs estivales, rapprochons-nous insidieusement, presque hypocritement, des plages voisines. Ajoutons à notre envie de « sortir », un prétexte culturel et notre promenade est justifiée.
UTIQUE

Nous l'avons, un jour, appelée « la mal-aimée » mais le fait d'être laissée en dehors des « grands » circuits touristiques, la protège des foules bruyantes de touristes pressés et rend sa visite agréable.

La cité, orgueilleuse d'être antérieure à Carthage, grand port et place commerciale très importante dans l'Antiquité est proclamée ville libre en 144 avant J.C. lors de la destruction de Carthage punique. Puis elle est promue au rang de capitale de l'Afrique romaine. Les consuls Metellus et Marius y débarquent pour combattre Jugurtha en 106 et 107 avant J.C. Elle est le théâtre d'importants évènements de la lutte entre partisans de César et de Pompée. Caton le jeune – dit Caton d'Utique – le petit fils de celui qui prônait la destruction de Carthage, s'y suicide en 46 avant J.C. parce que César est vainqueur à Thapsus.

Et puis, avec la renaissance de Carthage, l'invasion vandale, l'assèchement de son port et surtout l'arrivée des troupes arabes, Utique disparaît et sert essentiellement de carrière durant des siècles.

Pourtant, mieux mis en valeur, son site, son petit musée et son aire de repos pourraient en faire une halte instructive et agréable sur les chemins de Bizerte et de Ghar el Melh.

GHAR EL MELH

La cité fut probablement la Rusucmona punique. Elle se développa certainement à l'époque romaine parce que la Medjerda rejetait ses alluvions, qui combleront le port d'Utique et le golfe antique de Tunis, bien plus au sud, vers Sidi Thabet et le Jebel Nahli.

Au XVIème siècle, Charles Quint, qui veut attaquer Tunis, y fait escale. Aux XVIIIème et XIXème siècles, les beys en font une place forte maritime dotée de forts, d'un grand port et d'un arsenal. La Goulette le supplante parce que les sables de la Medjerda l'étouffent. Mais, le bourg reste un port actif d'exportation des blés tunisiens. Les autorités du protectorat français transforment les forts ottomans en bagnes. Après un « moment d'hésitation », après l'Indépendance, Ghar El Melh, prenant conscience de ses atouts, se débarrasse de ses bagnards, se dote d'un beau port de pêche, restaure ses forts et son port antique, assure la promotion de sa plage et devient une cité attachante.

Un important festival international de la photo s'y installe. De grands projets de mise en valeur s'y font jour. Le bourg redevient la « racine » du « Beau Promontoire », le promontoire d'Apollon : le Cap Sidi Ali El Mekki.

Après la visite de la ville et une halte administrative face à l'immense plage – la mer est sans doute encore trop fraîche pour se baigner – encore déserte, la promenade sur le Cap, à elle seule, vaut le déplacement. Les petites criques au pied de la dune boisée, le sanctuaire, à demi souterrain, consacré à Sidi Ali El Mekki, le petit marabout plus traditionnel dédié à Sidi Hadj M'barek au bout du promontoire, les derniers vestiges punico-romains à demi ensablés à l'extrémité du Cap, au ras de l'eau, les grandes carrières d'origine antique et sans doute recreusées au moment de la construction des fortifications de la ville justifient une promenade facile d'une heure, le long d'une mer de turquoise.

Il faut prendre le temps de s'arrêter un moment à l'ombre d'oliviers vraiment millénaires qui ceignent, comme un collier, un petit puits surmonté d'une margelle en ogive, au pied du marabout de Sidi Hadj M'barek.

Allez-y et vous sentirez remonter les souvenirs des versions latines de Virgile faites durant l'année de Terminale. La corde et le seau invite à se désaltérer. N'ayez aucune crainte : les pèlerins boivent cette eau fraîche tous les jours.

LE SITE «RAMSAR»


La Tunisie, dans le cadre de la Convention de Ramsar sur les zones humides d'importance internationale, signée en 1971, a privilégié, pour les protéger, une vingtaine de zones humides, en particulier la lagune de Ghar El Melh et le delta actuel de la Medjerda, plus de 10.000 hectares en tout. Cette zone, très importante, comprend trois types de biotopes : des rivages marins rocheux, des plages de sable et de galets et des eaux d'estuaire.

La lagune de Ghar El Melh couvre plus de 3.500 hectares. Sa profondeur, comprise entre 9 et 15 mètres au XVIIème siècle, n'est plus que de 1,5 mètre actuellement. Elle héberge une riche faune benthique et halieutique qui contribue au maintien de la biodiversité régionale.

Et surtout, pour les promeneurs et les curieux, elle sert d'abri à de très nombreux oiseaux d'eau à qui elle fournit, en ce moment, un lieu de nidification particulièrement favorable.

Il est difficile d'observer, excepté en été, avec un « masque » et un « tuba », les 45 espèces de poissons, tels que l'anguille, la sole, la daurade et les mulets, les algues et les coquillages que l'eau de mer dissimule. En barque lentement ou à pied silencieusement, équipé d'une bonne paire de jumelles et chaussé de bottes courtes, en longeant calmement les joncs et les salicornes ou les roseaux, on peut observer énormément d'oiseaux dont certains très rares tels que les glaréoles à collier.

La lagune qui communique avec la mer par trois « graus », est alimentée, de façon irrégulière et intermittente par de petits oueds côtiers. Elle est remplie d'une eau saumâtre semblant convenir à des canards sauvages qui se sédentarisent, des bécasseaux, des aigrettes blanches, grandes et petites, de petites échasses aux longues pattes grêles et roses, des spatules, des marouettes, des râles d'eau et de multiples passereaux qui nichent et se nourrissent entre les buissons bas.

Et quand on est fatigués, ivres de grand air et de soleil, on peut choisir entre un pique-nique sous les pins ou à l'ombre d'oliviers millénaires, une grillade dans une des rôtisseries de la ville ou un succulent poisson grillé, entre autres mets délicieux chez ... – allons, il mérite bien une ligne de publicité ! – « Ahmed » au bord de la plage. En cette saison, il vaut mieux lui téléphoner d'abord : il n'est peut-être pas ouvert tous les jours mais tout le reste : nature, promenade, vestiges historiques et petits repas sont offerts toute l'année.


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