Sous le thème ‘'les martyrs du soulèvement du bassin minier sont des martyrs de la révolution ‘', plusieurs organisations agissantes sur la scène nationale conduite par l'Union générale tunisienne du travail ont célébré, ce samedi 5 janvier 2013, à la maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis, le 5ème anniversaire du soulèvement du bassin minier de Gafsa le 5 janvier 2008 qui s'était poursuivi des mois durant et n'avait pris fin que le 4 novembre 2009 après la libération du dernier groupe de prisonniers condamnés pour participation à ce mouvement, au nombre de 68. Mais c'était principalement la ville de Rédayef et sa population qui avaient porté l'étendard de ce soulèvement contre l'ancien régime despotique de Ben Ali, au point que la ville de Rédayef avait été soumis à un véritable siège avec la participation de 2000 policiers et à d'autres mesures exceptionnelles. La répression sauvage du soulèvement par l'ancien président déchu Ben Ali avait fait 4 morts et de nombreux blessés. Les martyrs tombés sous les balles des forces de l'ordre sont Hassen Ben Châabane, Hafnaoui Maghzaoui, Hichem Alaymi et Abdel Khaleq Amidi. Outre l'UGTT, les autres organisations sont la ligue tunisienne de défense des droits de l'homme, l'association des magistrats tunisiens, l'ordre des avocats et le syndicat des journalistes tunisiens . Avec le comité de défense des prisonniers du bassin minier, ces organisations ont été à l'avant garde de l'élan de solidarité montré par la société civile envers les populations et les militants du bassin minier de Gafsa et de la ville de Rédayel tout au long de cette épreuve pénible. Le syndicat général de l'enseignement supérieur s'était distingué par son appui au mouvement car il y avait eu plusieurs professeurs et instituteurs parmi les prisonniers dont une femme professeur. Au cours de la manifestation organisée, à cette occasion, à la maison de la culture Ibn Rachiq, Les représentants de ces organisations ont , de nouveau, réclamé que les martyrs, ainsi que les blessés du bassin minier soient inclus dans la liste officielle des martyrs et blessés de la révolution tunisienne, conformément au décret loi numéro 97, dénonçant le refus opposé à cette demande par quelques parties officielles. Ils ont souligné que ce soulèvement a constitué le prélude de la révolution et a permis de briser la barrière d la peur derrière laquelle s'abritaient Ben Ali et son régime de sorte qu'il avait été, sans conteste, le point de départ de la révolution tunisienne qui a renversé l'ancien régime le 14 janvier 2011. Dans son allocution, le secrétaire général de l'UGTT, Hassine Abbassi, a insisté pour classer les martyrs et blessés du bassin minier parmi les martyrs et blessés de la révolution tunisienne ‘'en signe de considération aux sacrifices qu'ils avaient consentis aux cotés de l'ensemble de la population du bassin minier, à une époque où le militantisme était devenu rare , donnant ainsi l'exemple du dévouement au service de causes justes, sans peur ni hésitation, à travers un mouvement de protestation populaire généralisé ‘'. Il a réclamé la révision du décret loi numéro 97 afin d'inclure les martyrs et blessés du bassin minier dans la liste des martyrs et blessés de la révolution tunisienne de manière à les réhabiliter et leur prouver la reconnaissance qu'ils méritent, affirmant la détermination de l'UGTT de ne cesser d'œuvrer jusqu'à la satisfaction de cette demande. Choix difficile Hassine Abbassi a estimé que la réalisation des objectifs de la révolution piétine ajoutant que'' la Tunisie se trouve, aujourd'hui devant un choix difficile, soit aller dans le sens de l'édification d'un Etat civil et démocratique, soit accepter un deuxième projet qui n'a aucun rapport avec l'émancipation sociale et la justice sociale''. L'UGTT se tient aux cotés de l'objectif visant à construire un Etat civil et démocratique, et travaillera sans relâches en vue de le concrétiser et le traduire dans les actes, a-t-il dit, ajoutant que la route du combat est encore longue devant les organisations et structures de la société civile. Ont également pris la parole la présidente de l'association des magistrats tunisiens, Mme Kalthoum Kannou, le président de la ligue tunisienne de défense des droits de l'homme, Abdessatter Moussa, le représentant du conseil de l'ordre des avocats, Ahmed Seddik et le représentant du syndicat des journalistes tunisiens, Naji Bghouri. Ils ont réclamé l'inclusion des martyrs et blessés du bassin minier dans la liste officielle des martyrs et blessés de la révolution afin qu'il n'y ait pas de discrimination entre les martyrs de la patrie et pour être fidèle à l'histoire. Le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassâad Yacoubi, a estimé que cette omission représente de l'ingratitude à l'endroit des martyrs du bassin minier, alors que le devoir dicte de les inscrire sur la liste officielle en signe de haute considération pour ce qu'ils avaient fait au service du pays.