La communication a toujours été l'atout majeur de l'homme politique. Savoir communiquer, transmettre aisément et agréablement son message à autrui afin de le convaincre de son point de vue est un art subtil qui s'acquiert puis se cultive au fil de l'expérience et de l'exercice de la politique. Malheureusement, cette maîtrise des règles du discours politique fait lamentablement défaut chez nos politiciens d'aujourd'hui, à de très rares exceptions près. Les prestations de nos ministres et autres hauts responsables du gouvernement sont à cet égard édifiantes. Quand on voit souvent, dans les débats télévisés, défiler « ces hauts dignitaires » qui rivalisent d'arrogance, de suffisance, de fanatisme, on reste médusé face à l'indigence manifeste dont ils font montre, quant aux règles élémentaires du dialogue. « Ces hommes d'état », comme d'aucuns se targuent de l'être, se relayent sur les plateaux télévisés pour débiter les mêmes discours insipides faits de faux-fuyants, de contradictions, de mensonges. Ils viennent, l'air renfrogné, l'humeur belliqueuse, accabler d'invectives leurs vis-à-vis, faisant fi des règles fondamentales de la bienséance, de la courtoisie qu'ils sont tenus de maîtriser. Devant le niveau lamentable de ces « orateurs hors-pair », on est en droit de se demander combien une formation dans ce domaine leur aurait été bénéfique, tant elle les aurait épargnés de faire piètre figure devant les tunisiens, si intelligents et habitués qu'ils étaient à côtoyer, par le passé, de grands ministres (il y en avait même du temps du déchu) brillant par leur culture, leur éloquence, leur courtoisie, leur sens élevé de civisme et aussi leur intégrité, autant de qualités primordiales chez tout politicien qui se respecte. De même, certains ministres, secrétaires d'état ou conseillers dont foisonne « ce meilleur gouvernement de l'histoire de La Tunisie » ignorent qu'élégance morale et élégance physique vont de pair et imprègnent la personnalité de l'homme politique du rayonnement et de l'aura que sa présence doit dégager. Ils viennent ainsi mal fagotés, avec des cheveux et des barbes hirsutes, (quoique la barbe soit devenue un signe distinctif par les temps qui courent ou plutôt qui boîtent) faire étalage de leur orgueil, de leur manque de culture et de civisme, obnubilés par leur appartenance idéologique qu'ils défendent de la manière la plusrébarbative. D'ailleurs, n'aurait-il pas été plus judicieux à leur chef spirituel de s'être contenté de les gratifier de compensations matérielles, au lieu de les « affubler » de portefeuilles que la plupart d'entre eux n'arrivent pas à endosser, les rendant ainsi de jour en jour, plus grotesques que jamais, aux yeux de l'opinion publique. Ces « pseudo-ministres » sont « uniques » et « irremplaçables », raison pour laquelle le remaniement ministériel annoncé depuis des mois, tarde à venir.