Les Tunisiens célèbreront demain le deuxième anniversaire de la Révolution. Cette date fatidique qui a changé le cours de l'histoire contemporaine de la Tunisie restera gravée dans la mémoire collective de notre peuple ainsi que celui arabe. Car c'est à partir de notre pays que la communauté internationale parle aujourd'hui de printemps arabe, où la carte géopolitique prend une autre forme. Mais comment s'est déclenchée la Révolution en Tunisie ? Comment les événements se sont-ils succédé ? C'est à ces questions qu'un groupe d'universitaires chercheurs ont essayé de répondre dans un ouvrage intitulé « La Révolution tunisienne à travers les documents ». Publié par l'Institut Supérieur pour l'Histoire du Mouvement National, (sous tutelle de l'Université de la Manouba), l'ouvrage a été rédigé par les Professeurs chercheurs, Amira Alaya Sghaier, Hafidh Tababi, Sihem El Kchaw, Abdelmajid Bel Hédi et Moncef Bani. Outre l'introduction et la chronologie de la Révolution, le livre se compose de six chapitres. Le premier a été réservé aux signes avant coureurs de la Révolution pour retracer lors du deuxième chapitre, les péripéties de la Révolution. Les Professeurs ont présenté dans le troisième chapitre les acteurs de la Révolution et les positions de l'élite pour parler dans le chapitre qui suit la Révolution tunisienne dans le monde. L'avant dernier chapitre a été consacré aux forces contre révolutionnaires pour conclure avec les acquis de la Révolution. Mouvement populaire Certes, la Révolution tunisienne continuera d'accaparer l'attention des chercheurs, des universitaires, des hommes de politique et les observateurs toutes spécialités confondues. Chacun de son côté essaiera de faire une lecture dans ce qui s'est passé ainsi que l'impact de la Révolution sur la société tunisienne et le paysage politique dans notre pays et dans le monde de manière générale. D'ailleurs, « les événements qui se sont produits en Tunisie depuis le 17 décembre 2010 ne sont pas habituels », considèrent les chercheurs en introduisant le livre. « Le mouvement populaire, social et révolutionnaire qui s'est produit a réussi à faire tomber le régime qui était au pouvoir pour évincer Ben Ali le 14 janvier 2011. Le mouvement se poursuit », affirment encore les auteurs de l'ouvrage. Mais comment qualifie-t-on ce qui s'est passé ? S'agit-il d'une Révolution, d'une révolte ou d'un putsch ?.. « Les qualifications diffèrent », précisent les chercheurs. Ils signalent que « la majorité considèrent que c'est une Révolution ou une révolte, et même un mouvement révolutionnaire ». Ils ajoutent aussi que certains trouvent que ces événements ne sont autres « qu'un putsch voire un complot ». Dans ce cadre, les chercheurs parlent d'une diversité au niveau de la terminologie qui reflète la richesse des positions idéologique, politique et intellectuelle. Il est clair que les positions et les idées divergent, mais « nul ne peut nier que ce qui s'est passé en Tunisie lors de cette période a métamorphosé et de manière profonde le paysage politique », ajoutent les chercheurs tout en parlant de la libération des médias, de l'amnistie générale et surtout de la libération de la vie politique et de l'élection d'une Assemblée Nationale Constituante... «Ce que connaît la Tunisie est sans doute un processus révolutionnaire réel. La première phase a été accomplie le 14 janvier 2011. D'autres phases sont en cours d'être réalisées depuis cette date avec des signes de faiblesse voire de régression », jugent les Professeurs chercheurs qui se montrent, néanmoins très optimistes. Ils parlent en effet de beaucoup de réalisation et d'espoirs. C'est peut être dans ce cadre que s'inscrit ce travail qui s'est basé sur des documents (articles de presse, déclarations, communiqués, interviews...) rien que pour tenter de faire une lecture dans les événements depuis 2008. Question d'aider le public à mieux retracer la chronologie des événements.