L'Union du Maghreb Arabe (UMA), une union qui existe dans l'imaginaire citoyen de tout maghrébin fêtera bientôt, dans 12 jours précisément son 24ème anniversaire virtuel. Un espoir de réalisation évaporé dans les mirages désertiques du grand Sahara partagé entre ses principaux régisseurs. Tout le monde en parle de la nécessité d'accélérer ce processus alambiqué et de la volonté d'achever l'édification d'un espace maghrébin commun à rentabilité avérée. Toutefois, le désir l'emporte sur le concret et les accords bilatéraux et multilatéraux signés entre certains pays restent cependant lettre morte. Les échanges intra-maghrébins ne dépassent pas les 3% du PIB régional en 2011 pour une population maghrébine estimée aux alentours de 85 millions d'habitants. Pourtant, plusieurs experts s'accordent pour dire qu'en l'absence d'une union effective cette région est en train de perdre plus de deux points de croissance et par ricochet des milliers et des milliers d'emplois dans un cadre de saturation internationale du marché de l'emploi et d'une explosion du taux de chômage notamment dans les cinq pays de l'UMA. Mise à part l'hétérogénéité des conditions économiques, les barrières politiques et administratives paralysant le processus de l'union maghrébine n'en manquent pas. Aujourd'hui et après ce qui est communément appelé le « printemps arabe », les conflits politiques persistent et ne font que s'aggraver davantage. Outre les tensions séculaires entre Alger et Rabat sur le statut du Sahara occidental, rappelons que l'initiative à peine engagée par le Président Moncef Marzouki pour relancer le processus a été accueilli avec scepticisme par l'Algérie et le Maroc. Les « Cinq libertés », prônées solennellement par Marzouki ont d'ailleurs suscité des rejets aussi bien sur le plan national que chez nos amis algériens. Aujourd'hui, la situation sécuritaire de la région et la poussée des menaces terroristes engloutiraient dans de lugubres espérances à jamais réalésées le rêve de l'UMA. De toutes les manières, le secteur privé semble répondre à l'appel des organisations internationales dont la Banque mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International FMI, lesquelles revendiquent le rôle inestimable des hommes d'affaires et des partenariats publics/privés dans l'opération de sauvetage de cette union maghrébine qui n'a pas progressé d'un iota depuis sa constitution juridique. D'où la dernière initiative lancée par le Maghreb Economic Forum (MEF) pour raviver l'espoir de l'intégration économique et financière maghrébine. Il est toujours de bon ton de faire preuve d'enthousiasme. C'est toujours au niveau de l'application et de la mise en œuvre que le bât blesse. Comme quoi « on s'est toujours entendus pour ne jamais s'entendre ».
Le secteur privé prend le flambeau Kamel Lazaar, fondateur du Maghreb Economic Forum (MEF) et ses coéquipiers croient encore à l'union économique Après une première table ronde autour de l'emploi dans la région du Maghreb, place à la concrétisation des recommandations. L'Agriculture et l'énergie renouvelable en point de mire Une conférence de presse a été tenue, vendredi dernier par Kamel Lazaar, président et fondateur du « Maghreb Economique Forum », faisant suite à deux journées de travaux autour d'une table ronde ayant comme leitmotiv : « Le Maghreb : un moteur pour la création d'emplois ? ». Hommes d'affaires, professionnels, universitaires et organisations internationales ont pris part aux travaux de la première table ronde organisée par le « MEF » depuis sa création en 2011. L'équipe du MEF et leur leader Kamel Lazaar croient ferme que l'intégration maghrébine notamment économique et financière passe inévitablement par la conjugaison de tous les efforts. Enjeux et obstacles de l'intégration maghrébine » ; « L'intégration comme vecteur d'attractivité des IDE dans le Maghreb. » ; « Intégration maghrébine : danger pour l'emploi ? », « Les services à l'export : un gisement d'emplois inépuisable pour la région » ; « Intégration maghrébine et flux migratoire : implications en termes de créations d'emplois », tels sont les cinq panels qui ont suscité les réflexions des différents intervenants. Le Président du MEF, a affirmé que les résultats, suggestions et propositions dégagés de cette table ronde seront formulés et présentés au cours d'un colloque qui sera organisé en juillet 2013. Au cours de la conférence de presse, M.Lazaar a regretté le fait que l'union maghrébine soit uniquement sur les cartes. « Ce qui se passe aujourd'hui dans la région nous interpelle, nous, en tant qu'hommes d'affaires, professionnels et société civile d'agir », ajoute-t-il en affirmant son espoir d'élargir l'assemblée constitutive du MEF pour réunir un mosaïque maghrébin. Cette première table ronde a vu la participation d'une importante délégation algérienne et libyenne et d'une sympathique présence mauritanienne. Cependant, les Marocains sont aux abonnés absents pour cette première initiative. La vision du MEF, explique son fondateur est d'animer la réflexion autour de thèmes majeurs pour ensuite faire des recommandations concrètes de manière à faire changer les choses dans la région. « Nous allons concentrer nos efforts sur 3 ou 4 initiatives sur un total de 20 recommandations issues du groupe de réflexions. Notre souhait est de faire en sorte d'accompagner certaines idées en projets réels notamment dans le domaine de l'énergie renouvelable et l'agriculture. », poursuit M.Lazaar qui salut cette initiative purement maghrébine du MEF ayant pour conception utopique : « de préparer le terrain pour une intégration politique »
Le MEF ? Le Maghreb Economic Forum (MEF) est une organisation non gouvernementale apolitique, indépendante et fondamentalement maghrébine, créée en 2011. Il agit comme un think tank avec pour objectif la concrétisation de projets sur le terrain montrant ainsi que l'intégration régionale est souvent efficace et féconde. Le MEF vise essentiellement à: Contribuer au développement du secteur économique et financier dans la région du Maghreb; à Faciliter une meilleure et une plus forte coopération économique et sociale à travers le dialogue constructif et l'action efficace; à agir en tant qu'initiateur et incubateur de projets nationaux, régionaux et internationaux créatifs et innovants; à Identifier et mettre en avant les synergies positives, et promouvoir les opportunités de coopération au Maghreb, tant au sein de la région qu'en dehors de ses frontières ; et à véhiculer une image positive, forte et compétitive de la région, de ses peuples et de ses institutions à travers le monde. Lors de la conférence de presse, M.Lazaar a mis l'accent sur le vide juridique existant en Tunisie en matière de développement de ce genre de think tank, ce qui a poussé les fondateurs à créer une structure interne pou pouvoir par la suite ouvrir une représentation en Tunisie. Kamel Lazaar, est le président-fondateur du Maghreb Economic Forum. Selon jeune Afrique, Kamel Lazaar, ce fortuné tunisien serait le fondateur de Swicorp, banque d'affaires basée en Arabie saoudite. Et c'est dans les pays du pourtour méditerranéen que Swicorp investit essentiellement l'argent de ses clients.