Une pétition signée par 43 associations de la société civile et partis politiques de l'opposition a été remise hier au directeur du district de la sûreté nationale à Sfax. Dans cette pétition, les cosignataires protestent contre la volonté de milices civiles de substituer à l'Etat et de s'ériger en police parallèle. En effet, le directeur du district de la sûreté nationale à Sfax a reçu un groupe de représentants des deux sections de la Ligue Tunisienne de Défense des droits de l'Homme, de certaines organisations du tissu associatif et des partis politiques Al Masar, le Parti Républicain, Nida Tounis, le Front Populaire et le Pôle Démocratique. D'après Lassaâd Jamoussi, président de la LTDH Sfax-Sud, le but de l'entretien était de remettre au responsable sécuritaire une pétition et de lui exprimer directement les vives préoccupations des cosignataires, face « Au déploiement de milices relevant soit des Ligues de Protection de la Révolution soit de groupes salafistes. » Dans le texte de la pétition adressée au responsable sécuritaire on lit notamment : « Ces milices ont commis des dépassements graves s'érigeant en organe sécuritaire parallèle et ont été les auteurs de graves délits de pillage et d'extorsions n'hésitant pas à terroriser les citoyens et à violer les biens publics et privés. Pis encore, ces milices ont tout récemment paradé sur la voie publique à bord de cortèges de véhicules, brandissant des armes à feu en plus d'armes blanches et de bâtons ,dans le but de provoquer l'ensemble des citoyens et plus particulièrement les militants démocrates et pacifistes » D'après certains activistes de la société civile, ces milices ont même, dans certains quartiers, proposé ostensiblement leurs services à des commerçants, se présentant comme des protecteurs de l'ordre et de la sûreté. » D'après les mêmes sources, la délégation a reçu des assurances formelles de la part du directeur du district de la sûreté nationale à Sfax concernant d'abord l'impartialité des organes de la sûreté et surtout leur détermination à appliquer la loi contre toutes les velléités de transgression et à plus forte raison quand il s'agit de vouloir usurper la légitimité sécuritaire, apanage exclusif de l'Etat.