Signe de la peur générale qui s'est installée dans les cœurs et les esprits, face à la recrudescence des vols et des pillages, l'installation des systèmes de sécurité de toutes sortes a prospéré, ces derniers temps, en Tunisie. Outre les alarmes et les caméras de surveillance, le plus spectaculaire est sans doute le recours aux protections supplémentaires des établissements commerciaux et des domiciles au moyen des rideaux et portes de fer, amorcé par les magasins et grandes surfaces, dans le sillage des effondrements sécuritaires ayant suivi, immédiatement, la révolution et qui, depuis, se généralise progressivement, au vu de la persistance de l'insécurité, voire son aggravation, au fil des jours. Le ministère de l'éducation a adopté ce système pour mettre les écoles et les lycées à l'abri des vols dont ils sont devenus systématiquement la cible, au point que les malfaiteurs creusaient des trous dans les murs servant de clôtures pour y pénétrer et les voler. Dans la ville de la Goulette, entre autres, les portes principales en bois des constructions de tout usage, maisons particulières, immeubles collectifs, locaux commerciaux, ont été renforcées par des portes métalliques en fer , s'agissant notamment des anciennes constructions, car dans les nouvelles constructions, les portes principales sont métalliques, dés le départ. Interrogés, les citoyens nous ont dit que la raison est la protection contre les voleurs et les délinquants, en général, ajoutant que certains vicieux, comme les vicieux sexuels, n'hésitaient pas à utiliser les halls et vestibules des immeubles, la nuit surtout, pour satisfaire leurs vices. Aussi, les portes principales des anciens immeubles de la Capitale Tunis, en fer, qu'on laissait, autrefois, souvent ouvertes, jour et nuit, sont, aujourd'hui, systématiquement fermées, la nuit et, même, durant la journée. Les occupants officiels sont munis, chacun, d'un exemplaire des clefs. Quelques unes de ces portes n'avaient, même, pas de serrures, et elles en ont été équipées, récemment, à l'occasion. Audace criminelle Les vols viennent, en effet, en tête des délits commis en Tunisie. Selon des statistiques officielles, sur quelques 20 mille 400 prisonniers incarcérés dans les prisons tunisiennes, près du tiers, soit 6400 détenus, environ, sont coupables d'actes de vol. Or, le plus inquiétant, d'après la police elle-même, est que les délinquants et les malfaiteurs sont devenus très audacieux, ne craignent plus rien et défient les autorités et la force publique. Plusieurs agents des forces de l'ordre ont été victimes d'agressions de la part des malfaiteurs, et certains ont payé de leurs vies l'accomplissement du devoir. Les malfaiteurs agissent généralement en bandes et s'arment de couteaux, mais également d'épées, phénomène particulier à la Tunisie. Au même moment, ces délinquants profitent de toutes les occasions pour recourir aux rapines et aux pillages des magasins et des domiciles, comme ce fut le cas, ces derniers jours, lors des manifestations pacifiques organisées à titre politique, dans les diverses régions du pays. Les villes de Tunis et de Sfax ont été les plus touchées et des centaines de malfaiteurs ont été arrêtées. Ainsi, des mouvements entrepris en faveur de certaines causes politiques et certains idéaux sociaux sont transformés par ces délinquants, en sources d'insécurité. C'est dire que le penchant criminel précède l'insécurité et la provoque et que le principe est la sécurité et la tranquillité.