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Quand l'économique parle, le politique fait la sourde oreille !
Conjoncture
Publié dans Le Temps le 21 - 02 - 2013

Les économistes jetés dans l'oubliette, les politiques toujours stars et vedettes. En deux mots, l'économie tunisienne n'a pas eu la part qui lui revient ni l'intérêt nécessaire dans les débats politiques. La classe politique tunisienne se trouve toujours prisonnière de ses tractations partisanes ainsi que de la théorie du complot et surtout les spectacles garantis au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC).
Sans quand même oublier le Président de la République qui trouve le temps de faire « le pigiste » chez Aljazeera.net. Les conséquences sont bel est bien connues. Une crise politique, une économie qui risque de s'effondrer malgré les signes de reprise. Un assassinat politique qui a causé un grand malaise au pays. Dès lors, le premier ministre s'est activé pour lancer la formulation d'un gouvernement de technocrates. Un projet qui a finalement été voué à l'échec et nous sombrons de nouveau dans l'expectative. Mais que ce passe-t-il en Tunisie ?
Mauvais départ ?
Si l'année 2012, est close, selon les chiffres de l'Institut National de la Statistique (qu'on change de directeur en premier temps), avec de bons indicateurs, l'année en cours risque de connaître un scénario contraire. En fait, en 2012, le taux de chômage a connu une régression de 2,2% par rapport à 2011. Les chiffres de l'INS indiquent la création de 85 000 nouveaux emplois. Le chômage persiste encore avec 653.000 chômeurs dans le pays. Selon les chiffres de l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (FIPA), les investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré, au cours de la même année, une augmentation de 79% par rapport à 2011. Le volume des IDE a atteint 3.079 millions de dinars, contre 1.718 MDT en 2011. Sur le plan monétaire, les réserves en devises ont enregistré une nette amélioration pour dépasser les 115 jours d'importations. Ces chiffres, bien qu'ils soient rassurants, côté gouvernement, ne reflètent pas la réalité des choses en Tunisie. Chiffres à l'appui. Le déficit commercial dépasse les 11 milliards de dinars. Le déficit budgétaire dépasse les 6% et l'inflation connaît toujours une augmentation. Il y a de quoi s'inquiéter ! La situation économique du pays se dégrade de plus en plus. Absence de visibilité, crise politique, conjoncture économique difficile à l'échelle internationale, les arguments ne manquent pas. Les experts comptables indiquent récemment dans un communiqué, que l'instabilité politique n'est pas sans conséquence sur l'économie du pays particulièrement au niveau des prévisions de la loi de Finances 2013.
La Tunisie obligée de s'acquitter de ses dettes !
Ce n'est ni une option, ni un choix. Mais, plutôt une obligation pour préserver l'image de marque du pays, (mais, quelle image de marque). La Tunisie devrait, selon Chedly Ayari, régler d'ici la fin du mois courant, 330 millions d'euros, soit 660 millions de dinars, à ses créanciers. Ce n'est qu'une partie de la dette de la Tunisie, selon les propos du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie. Et malheureusement, la Tunisie devrait, recourir à ses réserves en devises pour le paiement de cette tranche de dette. On se trouve ainsi, de nouveau obligé à s'endetter. L'endettement appelle ainsi à l'endettement. Les ressources d'emprunts s'élèvent dans le cadre de la loi de finances à 6,7 milliards de dinars. Faycel Derbel, président d'honneur de l'Ordre des Experts Comptables (OECT), va plus loin, en affirmant à notre confrère Express FM, que la Tunisie devrait payer une somme colossale pour respecter ses engagements envers ses créanciers internationaux. « D'ici fin mars, on doit absolument trouver des solutions efficaces pour sortir de cette crise surtout qu'en remboursant les 330 millions d'euros, les réserves en devises vont encore diminuer et le pays devra obligatoirement payer une somme globale de 4,22 milliards de dinars pour l'année 2013 », a-t-il déclaré. Il rappelle que l'OECT a publié un communiqué qui précise que la situation économique du pays est critique et nécessite, en toute urgence, des mesures pour sauver le pays de l'effondrement économique. Pour lui, le danger d'effondrement de l'économie revient en fait à deux principales causes. La crise politique que le pays connaît et surtout le manque de visibilité politique (échéances électorales, Constitution...) et surtout l'absence de toute réforme structurelle dans les secteurs clefs de l'économie à l'instar du tourisme et du secteur financier.

Question à Afif Kchok, expert en tourisme
« Le tourisme est en train de péricliter »
Quelles sont les conséquences de la crise politique actuelle sur le tourisme tunisien ?
Le tourisme est en train de péricliter. De retour d'un salon de Milan, je peux vous assurer que les professionnels tunisiens de tourisme ont vu une chute libre des réservations. Beaucoup de touristes (tous marchés confondus) ont annulé leurs réservations. Pour la première fois dans son histoire, le tourisme tunisien connaît une telle situation. Actuellement, le niveau des réservations est très faible, de telle sorte qu'il est proche de zéro. Cette situation résulte principalement de l'impasse politique que le pays connaît surtout après l'assassinat de Chokri Belaïd. A cela s'ajoutent l'absence de sécurité, le retard de la rédaction de la Constitution, perçus comme de mauvais signes pour l'ensemble de nos clients qui suivent atteintivement la situation en Tunisie. Pourtant, nous avons ressenti une amélioration du rythme des réservations après l'attaque de l'ambassade américaine en Tunisie, l'assassinat de Chokri Belaïd et le retard de la formation du gouvernement ont fait que les touristes boudent notre destination. Et avec une élite politique qui ne pense pas à l'économie, spécialement au tourisme, l'économie tunisienne risque beaucoup.

Deux questions à Mehdi Laarif, enseignant universitaire
«Le pays connaîtra prochainement un niveau record du déficit commercial »
Economia : quel regard portez-vous sur la situation économique actuelle ?
Mehdi Laarif : chaque situation d'incertitude quel que soit le cadre spatio-temporel, a un effet néfaste sur l'économie. Ce que nous vivons en Tunisie, (manque de visibilité, absence de confiance) décourage l'investissement. Même constat pour les agents économiques affectés par cette crise politique dans le pays. En fait, les banques, principaux bailleurs de fonds, seront de plus en plus réticentes à financer les projets dans une période risquée. Le financement devient de plus en plus difficile à obtenir pour les entreprises tunisiennes. Les consommateurs vont à leur tour limiter le volume de consommation. Les producteurs vont abaisser, par conséquent, le rythme de production sous contrainte budgétaire. A cela s'ajoute l'effet des agences internationales de notations dont l'une d'elles, a qualifié la Tunisie de pays extrêmement spéculatif. C'est dire que la Tunisie est un pays risqué. Et plus le risque augmente dans un pays, plus le coût des financements devient élevé.
Quelles sont les conséquences découlant de cette crise politique ?
D'une façon générale, les éléments de base de l'économie tunisienne sont touchés. Les exportations vont être touchées, en l'absence de mesures de soutien des entreprises en difficultés économique et surtout compte tenu de la conjoncture économique difficile en Europe. Les IDE sont aussi touchés. Dans un contexte d'incertitude économique, absence de confiance, insécurité, les investisseurs étrangers boudent la Tunisie. Chose assez grave si l'on prend en considération que les IDE sont une source importante de revenus en devises et d'embauches. Il en est de même pour les investissements publics qui sont de plus en plus bloqués en l'absence des preneurs de décisions (le gouvernement, même s'il existe, ne fait que gérer les affaires courantes). Je tiens encore à préciser le niveau élevé de l'inflation qui met à nouveau des producteurs sous des contraintes budgétaires et affaiblit le pouvoir d'achat des consommateurs. Je précise aussi, que le pays connaîtra prochainement un niveau record de déficit commercial, qui dépasse actuellement 11 milliards de dinars.

Avis d'expert de Khalil Gueriani, membre du bureau exécutif de l'UTICA
« Nous sommes aujourd'hui dans une phase d'attentisme qui nuit à l'économie tunisienne »
L'économie tunisienne ne supporte pas et ne peut supporter encore plus, ces crises politiques. Nous sommes aujourd'hui dans une phase d'attentisme qui nuit à l'économie tunisienne. Les exportations, le secteur bancaire, le tourisme et même les lignes internationales de crédits sont touchés par cette crise politique. En fait, la Tunisie connaît une crise de confiance, et quand un pays connaît un déficit de confiance, il risque de payer ses achats au comptant (l'exemple de l'Algérie en est la preuve durant la décennie noire), ce qui va totalement bouleverser le fonctionnement de l'économie tunisienne, qui est incapable de supporter tout ça. Ce qui est intriguant, c'est qu'on n'arrive pas à trouver des solutions à cette situation. Cela fait six mois qu'on entend parler d'un remaniement ministériel. Six mois de débats politiques, à l'Assemblée Nationale Constituante, sur les plateaux télévisés concernant le remaniement ministériel. On attend encore !! Ce qui est de plus en plus étonnant, c'est qu'on a le sentiment que la représentativité des partis est plus importante que l'intérêt du pays. Peu importe la couleur du prochain gouvernement, l'essentiel que ce gouvernement remette le train en marche et rétablisse la confiance dans le pays, facteur primordial pour la relance économique dans le pays. Il me semble, toutefois assez difficile de rétablir la confiance tout en échouant à former un gouvernement. Partant de ce fait, je trouve que c'est difficile de pousser les investisseurs à investir. En deux mots, la crise politique, a beaucoup affecté l'économie nationale.


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