En Tunisie La production de la pomme de terre est issue de 4 saisons de culture : Arrière saison, extra-primeur, primeur et saison. Elle est en moyenne de l'ordre de 360 mille tonnes cultivée sur une superficie moyenne de l'ordre de 25 mille hectares.Ce légume tubercule, devenu une substance essentielle dans l'assiette des Tunisiens apporte autant de fibres qu'une tranche de pain au blé entier et autant de potassium qu'une banane. Cette culture est considérée comme une des principales cultures légumières en Tunisie. Elle représente environ 30% des dépenses ménagères pour les légumes frais. Nos régions agricoles offrent une large gamme de variétés à caractéristiques culinaires différentes, pour répondre à tous les goûts : pomme de terre de salade (Nicola, Charlotte, Maris Peer), pomme de terre lavable (Pamina, Spunta, Maris Piper, etc..).La stratégie nationale de culture de pommes de terre vise essentiellement le développement de la production, le renforcement du stock en vue de garantir une bonne gestion de la production, l'exportation de certaines variétés, la promotion de la production des semences nationales et l'incitation des investisseurs privés à réaliser des projets dans ce domaine. La Tunisie produit deux types de culture de pomme de terre : la culture d'arrière saison s'étale de mars à octobre. Les variétés cultivées pour ce type de culture sont de gros calibres, telles que celles de type «Spunta » pour les blanches et de type «Désirée » pour les rouges.La pomme de terre proprement dite «de primeurs » dont la période de plantation s'étend de mi-février à juillet couvrira cette saison 3500 hectares contre 3050 en 2009. La production serait de 80 à 90 mille tonnes cette saison. Le résultat est donc allé crescendo d'année en année grâce, visiblement, aux bienfaits apportés par la nouvelle politique agricole du pays qui a impulsé une véritable dynamique de croissance du secteur. S'agissant du stockage, les producteurs ont été encouragés à adopter la méthode de stockage régulateur par la réfrigération. Cette méthode a été adoptée pour les productions d'arrière-Saison en cas de besoin et la production de saison. Il est à noter que le prix de la pomme de terre sur les étals a connu, ces dernières semaines, une légère hausse atteignant parfois 1300 millimes le kg, un prix qui pèse lourdement sur les budgets des ménages, notamment ceux à faibles revenus. Rencontrés au marché municipal de la capitale, des citoyens venus faire leurs courses avaient du mal à cacher leur étonnement, voire leur mécontentement en constatant la flambée des prix de la pomme de terre qui a plus que doublé »C'est du jamais vu! » s'exclame une vielle femme lorsque un vendeur ambulant lui a répondu que le prix du kilo de la pomme de terre était de 1D300. Ce dernier ne s'est pas empêché de rectifier en lui rappelant que les prix de la pomme de terre avaient déjà connu, par le passé, une flambée plus conséquente que celle-ci. Les étals des détaillants ne sont plus remplis, comme de coutume, par ce « produit prisé » par le consommateur. Chez certains commerçants, seulement quelques kilos sont étalés, alors que d'habitude des quintaux de ce produit sont exposés et souvent écoulés en un temps record. Pour régulariser le marché, l'office du commerce tunisien a lancé un appel d'offre en vue d'importer 6000 tonnes de pommes de terres en vue de faire face à une éventuelle pénurie des stocks et d'une spéculation sur le marché. En effet la hausse actuelle des prix de la pomme de terre, l'un des produits agricoles les plus consommés en Tunisie, est le fait de la spéculation en cette période creuse, marquée par la fin de la récolte d'arrière-saison et celle précédant la récolte de saison, intervenant entre la mi-avril jusqu'à mi-juin. Actuellement, un kilo de pommes de terre est coté à 750 millimes. Le département du Commerce ne cesse de répéter que «tout dépassement au niveau de ces prix expose le vendeur à des poursuites judiciaires conformément à la loi n°64 de l'année 1991 relative à la concurrence et aux prix».Ceci n'a pas empêché la hausse des prix de cette denrée alimentaire. La production de « la primeur » qui devait entrer sur le marché fin février sera récoltée d'ici fin mars à début avril. « Nous devons attendre jusqu'au début du mois prochain (avril) pour voir la hausse des prix s'estomper » nous a indiqué une fellah de Korba. Bref, cette situation a incité le ministère du Commerce à aller vers l'importation de la pomme de terre pour endiguer ce fléau de la tendance haussière des prix, la vente anarchique et les infractions foisonnant dans les circuits de distribution.