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De quoi le printemps 2013 sera-t-il fait ?
Etats des lieux
Publié dans Le Temps le 08 - 03 - 2013


Feuilletons, cirque, cinéma et maigre couffin
Après la vague de froid qui a sévi jusqu'à la fin février et qui a en partie accompagné les trois premiers jours de mars, la fin de semaine s'annonce plutôt printanière. Il était temps, en effet ! Ainsi est faite la nature, elle est plus démocratique que les hommes.
Le passage de témoin entre les saisons ne dure au pire des cas que quelques semaines ; ni l'hiver ne s'obstine à commander seul le calendrier météorologique, ni le printemps ne se prend pour unique leader climatique, ni l'été ne s'arroge la conduite du temps, ni l'automne ne tient à gouverner en maître de tous les temps ! On le voit, c'est si simple la transition démocratique ! Mais manifestement, ce n'est pas l'avis de nos dirigeants tunisiens qui ne se contentent pas de multiplier les rallonges et les ajournements depuis leur avènement au pouvoir, mais sont en train de tout faire pour perdurer à la tête de l'Etat et de ses ministères. Dans la rue, les doutes se renforcent quant à la tenue d'élections vraiment démocratiques, quant à l'imminente rédaction d'une Constitution pour tous les Tunisiens, quant à la neutralité de l'Administration, quant à la possibilité de stabiliser le pays politiquement, quant aux chances de redresser son économie, quant aux intentions de la Troïka et d'Ennahdha de préserver les institutions de la République, quant à leur sincérité dans la défense des acquis républicains. Le Printemps 2013 débute déjà par un coup de tonnerre : après la démission du Ministre de la Défense et en sachant que son successeur sera probablement nahdhaoui (du moins, un proche de l'actuelle coalition gouvernante), les gens commencent à craindre l'instrumentalisation partisane de notre armée. Le cauchemar d'une nouvelle dictature soutenue par les militaires traumatise l'opposition et tous les Tunisiens qui rêvaient, avant et après le 14 janvier 2011, d'un Etat enfin démocratique qui rompe avec toutes les pratiques totalitaires et avec toutes les formes d'abus.
Sans dénouement
Notre printemps 2013 semble vouloir aussi prolonger les différents feuilletons de l'hiver, ainsi que ceux de 2012 et ceux de 2011. Dans le jargon des séries télévisées ne parle-t-on pas de « saison 2, 3, ou 4 » ? Nous y voilà : la formation du gouvernement Laârayedh n'en est toujours pas à son dernier épisode. L'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd traîne en longueur et d'aucuns affirment que ce sera le feuilleton le plus dur à clore ! Qui sait, d'ailleurs, si jamais il connaîtra son vrai dénouement, ni même s'il en a un à la base ! Pour ce qui est de l'achèvement du Destour, chacun y va de sa date. M. Mustapha Ben Jaafar a rassuré les Français en avançant celle de la fin avril ; mais les Constituants qui ne l'ont pas accompagné à Paris voient plus loin, c'est-à-dire jusqu'à juillet, ou novembre, ou décembre, voire même jusqu'au printemps 2014 ! Les prochaines élections pâtissent elles aussi de la procrastination et, l'opposition mise à part, personne apparemment n'est pressé de les organiser. L'autre feuilleton qui s'éternise concerne les « Ligues pour la Protection de la Révolution » ; en effet, il en est à sa saison 3 puisque de nouveaux acteurs y disputent les premiers rôles. Ce sont « les Hommes de la Révolution au Kram » qui risquent à leur tour d'être concurrencés par de nouveaux protecteurs ou protectrices de la Révolution rentrés de leur jihad syrien ou malien ou nigérian ! Préparons-nous donc à la saison 4 de la série. Ce sera peut-être pour cet été, ou pour l'automne, ou même pour l'hiver 2014 ! Mais restons-en au printemps 2013 : car il faut bien évoquer le souvenir du 9 avril 2012 ! La fête des martyrs c'est dans un mois ! Un an déjà et la commission d'enquête sur les milices appelées en renfort ce jour-là, pour mater la manifestation populaire, ne donne plus signe de vie ! Si jamais elle a existé ou agi !
Le fauve blessé
En ce printemps 2013, Ennahdha connaît des difficultés : incontestablement sa popularité décline ; elle a de plus en plus de peine à maîtriser ses minuscules alliés politiques qui désormais posent leurs conditions pour collaborer et dénient au parti de Rached Ghannouchi plus d'une prérogative. Hier, c'était Ettakatol, aujourd'hui c'est le Mouvement Wafa et l'Alliance démocratique. Même le C.P.R. a, paraît-il, décidé de ne plus se laisser broyer par Ennahdha. D'autre part, le parti islamiste affronte en ce moment le déclenchement d'une vague de démissions que personne ne prévoyait il y a quelques mois. La dernière en date et la plus retentissante pour l'heure est celle de Yaareb Marzouki que ce dernier a accompagnée de critiques acerbes visant le mouvement et certains hommes forts à sa tête. Avant lui, Abdelfattah Mourou s'en était pris ouvertement à Rached Ghannouchi à qui il avait conseillé de se retirer de la scène politique. Le vice-président d'Ennahdha déplorait par ailleurs l'affaiblissement de son parti devenu de plus en plus impopulaire et violent. Est-ce pour confirmer cette impopularité, que lors de l'enterrement du militant Ahmed Rahmouni, l'accueil de Thala à Rached Ghannouchi et à son accompagnateur Walid Bannani ne fut pas des plus hospitaliers ? Sur un autre plan, Ennahdha et ses représentants sont plus que jamais la risée des facebookers et nombreux sont les Tunisiens convaincus de l'implication de ce parti dans l'assassinat de Chokri Belaïd. Ennahdha joue-t-elle ses dernières cartes avec la désignation de Laarayedh pour succéder à Hamadi Jebali ? Que peut nous promettre le prochain gouvernement ? Personne ne s'attend, à vrai dire, à ce qu'il réussisse là où son prédécesseur a échoué. Mais alors, que faut-il en conclure sur l'avenir d'Ennahdha ? Est-il fleuri ou parsemé de feuilles mortes ? Quoi qu'il en soit, gare aux fauves blessés !
Rien que des prémices
Que dire alors du printemps de l'opposition : le temps y est à notre avis très instable. Un peu trop de vents, quelques orages, des averses, du soleil par intermittences ! Mais depuis l'annonce de la démission de M. Abdelkrim Zebidi, ça tremble de plus en plus. Que faire ? Comment s'y prendre pour « déloger » Ennahdha et ses alliés ? Au sein des partis coalisés, ça bourgeonne ; on attend la floraison mais la cueillette des fruits risque de tarder. Pourvu que la grêle ne détruise pas la moisson à l'heure de la récolte. Au Front Populaire, ça bouge aussi ; dans les sondages, la coalition marque des points. Est-ce suffisant pour effrayer Ennahdha et ses « amis » ? La perspective de rapprochement avec l'Union pour la Tunisie est-elle envisageable parmi les leaders et les partisans du Front ? Et au concret, à quoi pourrait-elle aboutir ? Ne risque-t-elle pas de diviser l'opposition au lieu de l'unifier ? En tout cas, le projet ne semble pas encore mûrir en ce début de mars 2013. Ce qui marche plutôt bien en ce moment, ce sont les contacts avec l'Etranger. Les ambassadeurs se rendent de plus en plus souvent aux sièges des partis de l'opposition. La France, l'Europe d'une manière générale et les Etats-Unis suivent « avec beaucoup intérêt » ce qui se passe dans le pays. Cependant, allez savoir qui soutient qui dans ce jeu d'ingérences. Les partis au pouvoir comme ceux de l'Opposition y ont des partenaires et des adversaires ! Jusqu'à présent, aucune alliance avec l'Etranger n'est arrivée à maturité. Pas de primeurs non plus ! Ce n'est pas encore la bonne saison.
Au son des berceuses et des armes tueuses
Les fruits de saison ne sont pas encore sur les étals des marchés. Et les Tunisiens qui ont encore les moyens de s'offrir un dessert se contentent des oranges de l'hiver. Le consommateur moyen songe aussi aux « fruits » de la Révolution. Le printemps 2013, comme les précédents, ne lui en fournit que les plus amers. Il paraît que là aussi la contrebande fait des siennes. Les meilleurs produits émigrent vers d'autres ventres. La « récolte » révolutionnaire est maigre dans le couffin du Tunisien moyen ou modeste. Et le risque est grand que la caisse de compensation s'allège bientôt de certaines obligations envers « ezzaouali » (l'indigent). Auquel cas, le printemps 2013, serait la plus « basse saison » pour ce dernier ! Ainsi vont les choses aussi du côté des unités touristiques qui jamais n'ont eu à supporter d'aussi longues périodes de vaches maigres. On ne parle plus d'arrivages, ni de surbooking, mais surtout d'annulations. Est-ce la saison des fermetures qui se profile ? Fermer les hôtels, mais aussi les bars, les casinos, et les cirques ! A propos, tout récemment, à M'saken et à Sousse, un cirque a été prié de plier bagages pour dit-on « des motifs sécuritaires ». Bien sûr, le salafisme ambiant n'y est pour rien, d'après les autorités. Il fallait que se produisent les seuls cirques du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale Constituante. Que d'acrobates ! Que de dompteurs ! Pas de cinéma non plus ni de théâtre à part le cinéma et les tragi-comédies de nos politiques ! Plus de musique autre que celle des « berceuses » et des « perceuses » d'Ennahdha et de la Troïka ! Et si tous ces airs ne vous comblent pas, on vous réserve en stock des bandes sonores plus pétaradantes.


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