Deux personnes sont placées en détention pour injures contre les forces de l'ordre, via Internet une vidéo-clip diffusée sur Internet, traitant les policiers de qualificatifs indécents, a amené à l'ouverture d'une enquête par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Ben Arous, garant de l'ordre public et qui a l'opportunité des poursuites. Ce qui a permis d'identifier huit personnes dont deux, une fille et un garçon, placés en détention. Au nom de la liberté d'expression Le rap est un moyen d'expression devenu de plus en plus efficace, dans tous les coins du monde pour exprimer les maux qu'endurent les démunis et les victimes d'injustices d'une manière générale. C'est devenu également un moyen d'exprimer des sentiments voire des positions politiques diverses. Cela n'était pas du tout permis durant l'ancien régime, tout comme les autres moyens d'expression et de communication populaires à la mode tels que le TAG, l'écriture sur les murs des différents quartiers de la ville. A la Révolution, le rap est devenu plus en vogue surtout parmi nos jeunes qui sont de plus en plus férus d'informatique. Sachant que la Révolution a été animée en partie grâce à ce moyen de communication efficace qu'est le FaceBook, qui rapproche les jeunes de toutes les régions éloignées. Au premier gouvernement provisoire a figuré un bloggeur, nommé secrétaire d'Etat. C'est dire que ce moyen a contribué en grande partie à l'éveil des consciences et la solidarisation de ceux qui oeuvrent à dénoncer les injustices et à changer les mentalités désuètes et rétrogrades. Injures notoires L'enquête a révélée, selon le ministère de l'Intérieur que le clip litigieux contient non seulement des propos injurieux mais également des gestes indécents à l'égard de la police et des magistrats. Ce qui constitue une incitation à la haine à l'égard des institutions de la police et de la Justice. C'est du moins ce qui est reproché aux rappeurs, par le procureur de la République. En effet parmi les paroles du clip en question, il y a celles qui incitent ouvertement à la violence et à la haine : «Je vais égorger un policier à la place d'un mouton » ou encore «Donnes-moi un révolver, je vais tirer sur eux ». L'intention vaut-elle l'action ? En droit pénal pur, l'intention n'est pas condamnable, s'il n'y a pas de tentative. Le fait de dire à sa femme par exemple ou à son ami, j'ai envie de te tuer est-il répréhensible en soi ? Cela dépend en effet de la présentation de la menace. Celle-ci peut exprimer en effet la vraie intention, si son auteur passe à l'action. En l'occurrence, il ne s'agit pas d'une menace, mais les paroles du clip constituent, selon le texte d'accusation ; et au-delà de l'intention de son auteur, une diffamation certaine, son auteur joignant le geste à la parole. Les concernés quant à eux, déclarent n'avoir aucune intention d'inciter à la haine ou au trouble, mais de laisser libre court à leur imagination, leurs rêves , leurs ambitions, et leurs désirs, sur cet espace dont la part de fiction dépasse celle de la réalité. Une sorte d'évasion, ou d'illusion, leur permettant de se sentir libre sans bornes ni limites. C'est peut-être là l'écueil qu'ils ont manqué de percevoir..... !