Nos Djebels sont menacés par la coupe excessive des arbres, les pratiques culturales inadaptées, le prélèvement anarchique du bois de chauffage et le défrichement, ainsi que par des constructions anarchiques, éparses et éloignées. Les espèces animales et végétales vivant en montagne voient leur niche écologique se rétrécir. Sous la pression des populations qui les habitent, les ressources se raréfient, forçant de nombreuses familles à migrer vers les villes. Celles qui restent s'appauvrissent. Des communautés vivant autrefois en harmonie avec la montagne se désintègrent peu à peu. Les effets perturbateurs de cette dégradation débordent le cadre strict de la montagne en se répercutant sur les autres environnements. Car notre planète n'est rien d'autre, au plan écologique, qu'un ensemble d'environnements inter-reliés. En parcourant les terrains agricoles limitrophes de Hammamet, on se rend compte que le domaine forestier d'Ennadhour est menacé.Ce potentiel important risque d'être gaspillé à cause d'une marginalisation qui s'est amplifiée ces dix dernières années, malgré les programmes gouvernementaux de développement rural qui manquent d'adaptabilité aux conditions locales, de moyens financiers et d'encadrement des ressources humaines. la dégradation marquée des ressources naturelles comme l'eau et les forêts à cause de la surexploitation, accélère d'une façon inquiétante les mécanismes de l'érosion, de désertification et d'appauvrissement du sol.. Un constat qui fait peur et appelle à une mobilisation générale pour sauver ce domaine forestier. «Si on ne se mobilise pas, nos montagnes risquent de s'écrouler!» a martelé Docteur Salem Sahli écologiste « Les terrains agricoles privés limitrophes de la forêt de Hammamet qui ceinturent le domaine forestier de l'état et jouent un rôle essentiel dans la protection de la ville contre les inondations sont livrés à la surenchère immobilière. On déboise à tout-va, jour et nuit et en toute impunité. Il s'agit parfois de terrains immatriculés mais souvent de lots non immatriculés qui de toute manière sont soumis au régime forestier. Les services forestiers et de la direction régionale des ressources en eau (DRE) mènent des enquêtes, dressent des PV et informent leurs supérieurs hiérarchiques. Pendant ce temps, Hammamet perd ses poumons. Le phénomène de « mitage » se poursuit à un rythme endiablé et de façon totalement incontrôlée. Le résultat est une véritable anarchie spatiale qui a entraîné la disparition d'une grande partie de la flore endémique de Jbel hammamet. »Ainsi, aux aléas de la nature s'ajoute l'œuvre destructrice de l'homme: pression démographique, urbanisation galopante, reconversion des terres pour l'agriculture, ébranchage pour le bois de chauffe, sur pâturage des sous-bois par les troupeaux mêlés .Pour répondre aux défis et menaces qui pèsent sur Ennadhour, il faudrait adopter des approches participatives et intégrées qui tiennent compte de tous les aspects de la viabilité. Les besoins et les interrelations des différents éléments de la mise en valeur durable de ce domaine forestier s, comme l'eau, la biodiversité, le tourisme et l'infrastructure doivent être pris en compte. Pour réaliser la mise en valeur durable de cette forêt, il est essentiel que toutes les parties prenantes intéressées participent et que des efforts soient déployés pour accroître la prise de conscience de la fragilité et des problèmes prédominants des écosystèmes de ce montagne, et des moyens d'y remédier.La mise en valeur et la protection durables de ce domaine forestier et l'amélioration des moyens d'existence locaux devraient être au cœur de la législation relative aux montagnes. Cette législation devrait assurer la protection du patrimoine forestier, ce poumon vert de Hammamet