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L'éducation religieuse devrait se faire dans les lieux de culte ou dans la sphère familiale et pas dans les jardins d'enfants
L'invitée du dimanche Karima Souid, députée à l'ANC
Publié dans Le Temps le 07 - 04 - 2013

Notre invitée de cette semaine a soulevé des débats controversés à son accession à l'ANC à cause de ce que ses détracteurs ont qualifié de handicap linguistique. En effet, les opposants à la francophonie n'ont pas toléré qu'elle s'exprime en français arguant du fait qu'en tant que députée, elle devait le faire en arabe, la langue officielle du pays.
Elle ne s'est pas laissée faire et a, vivement, riposté en réclamant son plein droit de s'exprimer comme elle peut d'autant plus que le règlement intérieur le lui permet. C'est autour de cette question sentant la discrimination à l'égard des Tunisiens résidents à l'étranger, comme elle nous l'a affirmé, et d'autres, notamment, celle se rapportant à sa démission de Ettakatol que nous avons parlé avec elle dans cet entretien.
-Le Temps : vous êtes à la tête de l'initiative de la motion de censure contre la ministre de la femme. Qu'est-ce qui a motivé votre décision ?
-Mme Souid : elle a requis, comme vous le savez, 78 signatures et a d'ores et déjà été déposée au bureau d'ordre. Dans le cas où cette demande serait argumentée, et c'est ce dont je suis convaincue, une plénière sera programmée de manière que l'intéressée puisse y être convoquée et que cette motion passe au vote. Personnellement, je ne veux ni commenter son arrogance, ni le fait qu'en plus d'une une année il n'y a pas eu une seule mesure symbolique qu'elle ait pu prendre sur la femme et la famille et qui puisse attirer l'attention. Mais là n'est pas le débat, il y a eu viol d'enfant dans des structures non homologuées, et donc nos enfants courent un grave danger. Elle est au mieux responsable à la tête du ministère et peut-être coupable par négligence et ceci est, à mon sens, largement suffisant pour censurer son action et lui demander des comptes.
-A propos des structures non homologuées que vous venez d'évoquer, quel est votre avis sur les jardins d'enfants coraniques ?
-Je vous y répondrais en vous racontant une petite histoire, la mienne. Je suis née en France et j'y ai grandi, et j'ai appris le coran à la mosquée du quartier où il y avait une salle qui était disponible pour qui voulait amener ses enfants et on était initiés à notre religion de cette manière à réciter les versets du coran. Cela sans compter les apports en la matière de la maman, la grand-mère... je pars du principe que quand on parle de jardin d'enfants, on parle d'homologation qui doit répondre à des critères spécifiques dans la mesure où la religion n'a pas lieu d'être dans cet espace-là, elle est enseignée par les parents s'ils le souhaitent. Moi, en tant que musulmane convaincue et fière de l'être, j'estime que si je souhaite transmettre ma religion à mes enfants, je le fais à la maison et non pas par d'autres moyens, et j'en ai un qui est dans les jardins publics. Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Ce sont des associations qui gèrent ces jardins d'enfants coraniques qui ne répondent pas aux cahiers des charges. Et le danger est surtout dans les zones défavorisées, parce que, malheureusement, dans ces zonez-là, on se contente du peu que l'on a et on ne réfléchit pas, on ne regarde pas et surtout on contrôle moins que ceux qui ont les moyens. Je vous rappelle comme même que, sous le dictateur déchu, on a fermé 100 jardins d'enfants, dans ces zones défavorisées, qu'il faudrait penser à rouvrir et faire en sorte qu'ils correspondent à un cahier des charges bien précis et les mettre à la disposition de cette population déshéritée pour que les enfants puissent accéder à une éducation civile. Quant à l'éducation religieuse, elle devrait se faire dans les lieux de culte ou dans la sphère familiale. L'Etat doit assumer sa responsabilité vis-à-vis de ces jardins d'enfants, c'est à lui de les prendre en charge et non pas aux associations, il doit les obliger à répondre au même cahier des charges pour qu'ils aient la même configuration partout.
-Passons à la deuxième motion de censure.
-Elle concerne le président provisoire de la République, Mohamed Moncef Marzouki, il s'agit, en fait, de résumer d'une reddition de compte relative au prestige de la fonction de la présidence de la République et à la réputation de la Tunisie dans des déclarations qui ont été données à l'étranger et en l'occurrence en Allemagne et au Qatar, celles qui ont débordé le vase. Le dernier point fondamental, et c'est là, à mon avis, qu'il faut insister, c'est qu'il est le président de tous les Tunisiens et non de factions, ni de fractions de la population. Cela signifie qu'en aucun cas il ne doit stigmatiser une partie des Tunisiens, ni même de les opposer les uns aux autres dans un moment où le pays vit une fracturation aussi douloureuse. Ses discours doivent être cohérents et non à périmètres variables en fonction de la géographie d'où il se trouve. En un mot, il incarne l'Etat qui est indivisible et son discours doit également l'être, c'est à ce titre qu'il doit être censuré et nous expliquer sa vision de l'Etat, et c'est aux élus alors de l'apprécier en séance plénière lorsqu'il viendra s'en expliquer si, bien sûr, cette motion de censure recueille le nombre de signatures suffisant. On en était à 75 mais le parti de Alâaridha a retiré ses 7 signatures, donc, elle n'a pas été encore déposée au bureau d'ordre. Personnellement, je voudrais qu'elle aboutisse.
-Mais vu la composition de l'ANC, la première motion n'a pas de chance d'être adoptée en plénière et la seconde ne pourrait même pas accéder à cette première étape.
-Si on part du principe que las voix de la Troïka soutiendront la ministre de la femme sans compter les indépendants qui en sont proches, là, cette motion a, effectivement, peu de chance de passer. Mais encore une fois j'insiste sur le fait que c'est symbolique et que, véritablement, dans les 78 signatures, on est dans le contrôle de l'action gouvernementale. On estime que Mme la ministre a manqué à ses obligations, et cela me fait penser à ce qui se passe dans certains pays démocratiques où, quand c'est le cas, le ministre tient à sa dignité, il considère qu'il a échoué et démissionne. Donc, au-delà des résultats de ces deux motions de censure, je considère qu'elles sont formidables, parce qu'elles donnent la preuve de la nouvelle vivacité démocratique dans notre pays.
-Le flou ne cesse de s'accumuler autour de la constitution. Comment expliquez-vous cette situation qui n'a que trop duré ?
-Effectivement, il y a un flou au niveau de la constitution dans le sens il aurait fallu au sein de l'Assemblée Nationale Constituante, dès le début, avoir une feuille de route claire afin qu'on puisse respecter les échéances, ce qui n'a pas été le cas et nous avons navigué à vue. Il faut rappeler que tous les partis représentés ici ainsi que les indépendants se sont mis d'accord pour partir d'une feuille blanche. A partir de là, il a fallu mettre en place les commissions constitutionnelles, les commissions législatives et le comité de rédaction et d'élaboration de la constitution, ce qui a été fait le 13 février 2012 et les élus se sont mis à travailler. Depuis, il y a énormément de travail qui a été fait même si beaucoup disent le contraire. Dans cette assemblée, il y a des points de vue qui divergent et une idéologie prédominante aussi et il convient de le dire. C'est vrai que la constitution n'est pas encore parachevée et que les commissions constitutionnelles ont rendu leur dernière copie, elles étaient, donc, dans l'obligation de se réunir de nouveau et de traiter les amendements relatifs au dialogue national qui a lieu en Tunisie et à l'étranger autour du brouillon de la constitution version 2. Le comité de rédaction et d'élaboration de la constitution a pris la relève, il va, maintenant, coordonner l'ensemble de ces travaux et faire appel, comme l'indique la nouvelle disposition du règlement intérieur, aux experts afin de revoir l'écriture et non pas le fond. A partir de là et étant donné le calendrier qui a été voté en séance plénière avec 81 voix, le 27 avril, théoriquement, le projet final de la constitution sera prêt et nous pourrons alors d'ores et déjà à le passer en plénière pour le discuter et le voter article par article. Toutefois, je pense que la constitution ne pourra être adoptée que lorsque les véritables questions seront, enfin, discutées, notamment, le régime politique où il reste encore des divergences.
-Certains spécialistes parlent d'une éventuelle déformation du contenu de la constitution par le biais de l'écriture. Qu'est-ce que vous en pensez ?
- Au vu de ce qui a été discuté dans les différents des commissions, on s'aperçoit, qu'effectivement, elle n'est pas satisfaisante mis à part, bien entendu, l'universalité des droits de l'homme qui reste primordiale et la séparation du politique et du religieux qui n'est pas clairement définie. De plus, on précise que c'est un Etat civil, mais pour moi, il reste encore un flou là-dessus d'autant plus qu'on a fait dans cette constitution l'économie du texte, ce que je trouve très grave. L'autre inquiétude provient de la supra-constitutionnalité de l'article 148 qui remet en question l'article 1 sur lequel il y avait un consensus selon lequel notre religion c'est l'Islam et notre langue c'est l'Arabe, ce qui veut dire que le premier n'est pas la religion de l'Etat. C'est comme si on n'avait rien fait, c'est vraiment regrettable que cette Révolution nous mène à ce que nous ne souhaitons pas, à savoir un Etat théocratique.
-Ne pensez-vous pas qu'il y a des risques à ce que les neuf membres de la nouvelle ISIE soient partisans d'un parti plus qu'un autre ?
-Impossible ! Parce qu'on a plus que le quart bloquant et aucune composition ne pourra faire passer ses candidats à moins qu'elle n'ait les 3⁄4 de l'ANC. L'objectif de cette condition que nous avons émise depuis le départ c'est de favoriser le consensus.
-Et qu'en est-il des autres instances ?
-Nous sommes, en ce moment, en train de discuter l'instance provisoire de la magistrature qui va également passer au vote, il nous restera le vote électoral qui n'est pas prêt d'être arrêté, le mode de scrutin sera, à mon avis, une problématique, car les partis politiques ne s'y mettront pas d'accord d'emblée. Donc, il y a de nouveau un combat. Et il faut savoir qu'aujourd'hui la société tunisienne est très fragilisée dans la mesure où elle a passé plus d'une année à trembler, puisque on est revenu à des questions existentielles qui n'ont pas lieu d'être et qui remettent en cause notre modèle civilisationnel. En tant que Tunisienne à l'étranger, je pensais que ces questions étaient, définitivement, réglées, mais malheureusement ce n'est pas le cas. Tout cela mettra du temps à cicatriser.
-D'aucuns pensent qu'il y a une certaine discrimination à l'égard des Tunisiens à l'étranger. Partagez-vous cet avis ?
-Vous évoquez un sujet qui me tient à cœur. En effet, cette discrimination à notre égard existe bel et bien, on la voit dans la nationalité du candidat, par exemple, comme on l'a vu dans lors du vote du texte relatif à l'organisation provisoire des pouvoirs publics où on avait annoncé la couleur pour la constitution en exigeant, dans un premier temps, que le candidat n'ait qu'une seule nationalité, à savoir la nationalité tunisienne. Et à ce titre, j'avais proposé un amendement qui avait été refusé et où il fallait faire des concessions, alors que normalement il ne devrait pas y en avoir. Effectivement, si, par exemple, dans le cas d'une bi-nationalité, un Tunisien né à l'étranger qui a la nationalité tunisienne se présente à la présidence de la République et qu'il soit élu, il doit renoncer à sa nationalité étrangère. Il faut savoir, aujourd'hui, que même dans les commissions, le conseil des Tunisiens à l'étranger que nous souhaitions constitutionnaliser a été refusé et nous allons, bien entendu, en reparler en une séance plénière. Ce que je constate c'est qu'il y a toujours un discours discriminant, et rien que le fait que les Tunisiens à l'étranger représentent comme même le dixième de la population peut être un argument assez convaincant pour qu'ils reviennent sur leur décision et réfléchir justement à constitutionnaliser ce conseil de nos concitoyens à l'étranger dont je fais partie. Il n'y a pas une seule famille tunisienne qui n'ait pas un émigrant qui n'ait pas connu les difficultés de la séparation, celles du retour, celles du racisme, celles de l'éclatement familial, celles de la fracture linguistique, celles liées aux faibles structures sociales dans les consulats et les ambassades pour les Tunisiens à l'étranger, celles d'acculturation, un émigrant qui n'ait pas souffert d'être vu, seulement, comme une source de devises. Et malheureusement, cela continue, on est, toujours, dan cette image-là, j'ai envie qu'on arrête de nous regarder comme un problème. Nous Tunisiens à l'étranger, nous sommes une richesse, nous pouvons être une solution, nous pouvons être les ambassadeurs. C'est pourquoi ce n'est pas au ministère des affaires sociales que cette question doit être traitée comme elle l'est actuellement, puisque comme vous le savez, le secrétaire d'Etat à l'immigration y est attaché, mais plutôt au ministère des affaires étrangères, ce serait beaucoup plus symbolique. J'aimerais que l'attitude à notre égard change et que l'on nous considère comme des Tunisiens à part entière.
-Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à démissionner d'Ettakatol ?
-Quand on est entré dans la coalition de la Troïka avec le CPR et Ennahdha, on nous a promis que nous serions les gardiens des libertés, que nous dénoncerions cette dernière de l'intérieur si jamais elle s'égarait des valeurs démocratiques qu'elle affichait pendant la campagne électorale. Il y a sur une franche de Ennahdha une présomption de volonté de transformation de la société, cela n'est un secret pour personne, et cette présomption est rendue irréfutable par les faits, c'est-à-dire qu'on l'a vue tout au long de cette période de gouvernement depuis le 23 octobre 2011. Elle s'est manifestée dans la gestion des affaires courantes, dans les nominations, dans la manière de s'accaparer le pouvoir ainsi que dans celle de prendre les décisions sans consulter ses deux partenaires. J'ai dénoncé en tant qu'élue l'affaire de la faculté des lettres et des humanités de la Manouba, j'ai hurlé le 9 avril, le 14 septembre lors de l'attaque de l'ambassade américaine, je me suis indignée devant le ministre de l'intérieur, qui était Ali Laârayedh à l'époque, face à l'affaire du viol d'une victime rendue coupable, je n'ai pas cessé de demander que les instructions parlementaires soient faites pour comprendre les nouvelles chaînes de commandement au ministère de l'intérieur, j'ai exprimé mon indignation face à la tournure odieuse que prenait la justice tunisienne, j'ai exigé en tant que membre du bureau politique de transition du parti pour que les réunions soient matérialisés par des procès verbaux afin que l'on puisse garder les positions des uns et des autres et en informer les militants... Mais j'étais ignorée. En cela, mes interventions à l'ANC étaient en rupture avec la nouvelle ligne du parti qui est complaisante à l'égard de Ennahdha, mais elles sont restées en phase avec les principes originels qui m'ont fait adhérer à ce parti-là et que j'ai défendus pendant la campagne électorale et des promesses que j'ai faites à mes électeurs. Il y a eu le lynchage d'un militant à Tataouine et l'articulation entre les deux petits partis Ettakatol et le CPR n'était pas fonctionnelle, elle devenait dangereuse, car du rôle de garants des libertés on était passé à celui de complices et au mieux à celui de calculateurs, et l'irréparable est alors arrivé, le lendemain de ma démission formelle qui a été présentée le 5 février 2013 au secrétaire général du parti. C'était pour moi, un aboutissement logique à ce que j'avais tenté de dénoncer dans mon groupe parlementaire. Aujourd'hui, il est triste de constater que beaucoup d'élus de Ettakatol ont démissionné à cause justement de ce manquement, à cause de cette trahison des principes originels comme il est également triste de constater que ce parti ait perdu ses deux seuls sièges à l'étranger en l'occurrence France nord et France sud.
-Qu'est ce qui a motivé votre décision d'adhérer à Al Massar ?
-J'ai adhéré à ce parti, car en fait je pars du principe qu'il a toujours été intransigeant avec les valeurs de justice sociale, de progrès et de démocratie. En outre, j'ai trouvé ce parti très apaisé avec notre identité tunisienne et musulmane. Dans le passé, il a conduit d'innombrables combats dont, particulièrement, celui du bassin minier. Personnellement, la taille m'importe p eu, ce qui me motive c'est la rigueur et l'intransigeance qui ouvriront, je l'espère, de formidables perspectives d'évolution. En un mot, où on ne badine pas avec les libertés quelque en soit le prix. D'un point de vue strictement personnel, je suis aussi fière d'appartenir où mon grand-père, feu Mehrez Souid, a posé les premiers jalons de sa construction à Ksibet El Mediouni et je tenterai d'être à la hauteur.
Interview réalisée


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