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Les trouble-fête
Célébration du 9 avril
Publié dans Le Temps le 11 - 04 - 2013

Comment peut-on expliquer ce revirement à 180 degrés de la part de ceux qui, il y a un an, étaient contre la célébration de la fête des martyrs sur l'avenue Habib Bourguiba et qui, aujourd'hui, manifestent aux côtés de ceux-là mêmes qu'ils ont pourchassés à coup de poings et de massues et traités de tous les noms ?
Ne devait-on pas voir dans ce comportement contradictoire la reconnaissance d'une défaite et la volonté de récupérer et s'approprier une fête ? La réponse par l'affirmatif pourrait être soutenue par plusieurs indices qui ont, justement, troublé cette fête bien qu'ils ne l'aient pas gâchée grâce à la bonne volonté des forces de l'ordre qui ont sévi contre les écarts de conduite habituels. Nombreuses sont les manifestations qui rendent cette thèse plausible à commencer par les quelques percées opérées par des groupes islamistes dans les foules des forces démocratiques qu'ils ont provoquées par des slogans très hostiles qui étaient à la limite de l'insulte. Par contre, on n'a pas vu des éléments de ces démocrates aller jusqu'à eux et s'infiltrer dans leurs rangs pour les provoquer. D'ailleurs, le pacifisme des uns et le caractère belliqueux des autres étaient décelables à l'œil nu à travers leurs attitudes respectives: les partisans du pouvoir affichaient de la violence par les gestes qu'ils accomplissaient et même par leurs regards, puisqu'ils de regards leurs adversaires politiques quelque soient leurs sexes ou leurs âges. Alors que les manifestants des forces démocratiques défilaient pacifiquement en levant, toutefois, des slogans hostiles au gouvernement, ce qui est leur plein droit d'autant plus que la politique menée par celui-ci est désastreuse à tous égards responsables de tous les maux qui leur rendent la vie infernale. D'ailleurs, ces manifestants ne font que jouer leur rôle de gardiens de la démocratie et de tout le processus révolutionnaire menacé par des milices et des réseaux militaires parallèles. Donc, les amateurs des belles paroles, de la pacification meurtrière et de la démocratie bon marché n'ont rien à reprocher à ces sentinelles de la liberté. L'autre manifestation de cette violence exprimée, différemment, par les défenseurs inconditionnels de la « légitimité » est l'équipement de leurs petits enfants en armes-jouets en plastique et leur accoutrement en jihadistes portant des cagoules dans ce jour de célébration de la mémoire des martyrs ! Remarquez l'atrocité de l'image qu'ils veulent inculquer à des innocents un jour de fête nationale. Que seraient ces victimes le jour où ils seraient grands ? Ils seraient imprégnés, très probablement, de cette image qu'on leur a inculquée dès leur tendre âge et ils risqueraient fort de remplacer ces jouets par des armes réels, et ainsi notre pays serait transformé en une fabrique d'enfants jihadistes. Au lieu de leur apprendre l'amour et le respect d'autrui, on leur enseigne la haine et le meurtre. Un comportement pareil dénote une faillite intellectuelle et met à nu les adeptes de cette idéologie: ils n'ont d'autre alternative que celle de la violence et du crime. Selon toute vraisemblance, la présence des partisans de Ennahdha ce jour du 9 avril sur l'avenue Habib Bourguiba n'était pas décidée pour participer à la fête, mais pour essayer d'exhiber leur force, car ce n'est pas avec ces manières, ni avec des drapeaux noirs qu'on célèbre la fête nationale la plus prestigieuse de la Tunisie. La question reste controversée et les avis la concernant divergent comme l'attestent les témoignages de nos invités auxquelles nous l'avons soumise.

Zied Lakhdar (secrétaire général du PUPD) :
Ennahdha et les Salafistes n'ont aucun rapport avec notre histoire nationale et en défendent une autre
« Ces gens-là tuent la victime et participent à ses funérailles. Ils n'ont pas de rapport avec la vraie histoire de la Tunisie, mais avec une autre histoire virtuelle logeant, seulement, dans leur imagination. C'est nous qui avons une relation avec cette histoire nationale riche et profonde, nous sommes convaincus que la Tunisie a des martyrs qui sont tombés sur les champs de bataille à travers le temps et qui se sont déclenchées à partir de 1881 contre le colonialisme français direct. Cette épopée s'est poursuivie depuis, et des dizaines de martyrs, de blessés et de prisonniers Tunisiens ont continué la marche triomphale qu'ils jalonnaient par leur sang et leurs souffrances faisant preuve d'un oubli des soi exemplaire. Par leur sacrifice légendaire, ces amoureux de la patrie ont balisé d'étoiles notre ciel national et ont indiqué le chemin à suivre à leurs successeurs et qu'ils ont éclairé avec leur amour inconditionnel pour la Tunisie qu'ils ont honorée en 1938 et en 1952 et, également, après 1956, à l'époque du colonialisme indirect à plusieurs reprises dont les principaux rendez-vous étaient le 26 janvier 1978, le 3 janvier 1984 et l'amorce du processus révolutionnaire au bassin minier en 2008 couronné au mois de janvier 2011. La marche de cette pléiade de martyrs est fermée, aujourd'hui, par Chokri Belaïd assassiné par le gouvernement de l'étouffement de la Révolution qui poursuit les mêmes politiques de Ben Ali et montrent les mêmes obédiences à ces mêmes forces qui, il y a quelque temps, réprimaient les patriotes tunisiens qu'elles ont condamnés à la potence et à l'exil et abattus, de sang froid, dans la rue. Nous resterons, toujours, fidèles à nos martyrs et nous continuerons la lutte sur la même voie qu'ils ont tracée pour la délivrance et la souveraineté de la Tunisie et l'affranchissement de son peuple afin qu'il jouisse, comme il se doit, de sa dignité nationale. »

Iyad Damhani (député à l'ANC) :
Les Tunisiens de tous bords doivent célébrer ensemble les fêtes nationales
«Je considère que le fait que les partisans du parti au pouvoir soient de la fête est quelque chose de positif. C'est un bon signe que l'ensemble des Tunisiens participent aux fêtes de la patrie, car, aujourd'hui, on ne peut pas construire la Tunisie sans l'unité nationale, on peut ne pas être d'accord, majorité et opposition, mais la Tunisie nous porte tous, elle est notre projet commun à tous. Le comportement du ministère de l'intérieur avec les événements était positif, et nous remarquons, à ce propos, qu'il y a un changement depuis la neutralisation de cette institution à l'image de ce qui se passe au sein du ministère de la justice. Il faut que tous les Tunisiens fassent front uni contre la violence et qu'on arrête ces accusations d'impiété. Nous oeuvrons aussi bien au sein de Al Joumhouri qu'à l'intérieur de l'Union pour la Tunisie à ce que le 9 avril soit la célébration de la mémoire des martyrs auxquels nous jurons fidélité, et cela ne pourrait se concrétiser que dans le cadre d'un régime républicain et démocratique, l'un des slogans de la Révolution, et aussi dans le cadre d'un parlement tunisien, le slogan scandé haut et fort le 9 avril 1938 contre le colonialisme français. Malheureusement, les responsables du Front Populaire, nos amis au sein de la famille démocratique, ne sont pas encore convaincus de la nécessité du travail commun, et nous souhaitons qu'ils répondent positivement à l'appel de Al Jomhouri et l'Union pour la Tunisie pour que nous mettions la main dans la mais en vue de présenter une nouvelle alternative au citoyen pour les prochaines échéances. Toutefois, et bien que nous estimions qu'il aurait été meilleur si nous avions agi conjointement, il ne faut pas dramatiser ce manque de coordination, et j'espère qu'aux prochains étapes nous serons ensemble sur le terrain. La balle est, actuellement, dans le terrain de nos camarades et amis du Front Populaire. »
Faouzi KSIBI


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