Les différentes composantes de la famille démocratique en Tunisie se sont retrouvées dimanche dernier, belle journée printanière, au Palais des Congrès, à l'occasion du 1er anniversaire de la création de la Voie Démocratique et Sociale plus connue sous le nom Al-Massar. Des éminences comme Yadh Ben Achour, Ghazi Ghrairi, des artistes comme Fadhel Jaziri, Moncef Louhaïbi, Hassouna Mosbahi, Fatma Ben Saïdane, Yahia Yahia, Abdellatif Ben Ammar, Taoufik Gharbi, des personnalités politiques comme Noureddine Hached, Ridha Belhaj, Maher Hanin, Saïd Aydi, Iyed Dahmani, Yassine Brahim, Mohamed Kilani, Abderrazak Hammami, Mohamed Hamdi, Mehdi Ben Gharbia, Besma Belaïd, Abdelmajid Belaïd, Zied Lakhdhar, Ahmed Seddik, Othmene Belhaj Amor, Mongi Rahoui, Mohamed Lassoued, Abdelwahab El Hani et les constituants d'Al-Massar anciens et nouveaux étaient de la partie. La présence d'Ahmed Brahim rayonnant de santé et président du parti était fort remarquée et agréablement appréciée. Jouneidi Abdejaoued, membre du secrétariat du parti, a rappelé la lutte menée inlassablement par Al-Massar afin que les forces démocratiques s'unissent. Il a critiqué Ennahdha, sa politique et ses choix, notamment « la théorie de la débandade sociale de Rached Ghannouchi qui engendre la violence. « Ennahdha refuse le dialogue, même si elle prétend le contraire », a-t-il prévenu. Besma Khalfaoui longuement ovationnée a rappelé le testament de Chokri Belaïd appelant « les Tunisiens à se remettre debout pour la Tunisie ». Elle a défendu la large union pour défendre la Patrie qui est en danger. Nombre de slogans ont été scandés par les participants. Certains demandaient que la lumière soit faite sur le meurtre de Chokri Belaid. Mohamed Kilani, secrétaire général du Part socialiste a précisé que les forces républicaines, civiles et modernistes doivent bâtir un large front entre l'Union pour la Tunisie et le Front populaire. Il a rappelé que les expériences des islamistes au pouvoir ont toujours été marquées par la violence, la répression et l'absence de libertés. Il considère que ce qui se passe en Syrie, Iran, Irak ou la Somalie, n'est qu'un modèle de ce qui se prépare pour la Tunisie. Il a prévenu que les guillotines seront installées pour les forces démocratiques. De son côté Rafâa Ben Achour de Nida Tounès a insisté sur la nécessité d'unir les forces républicaines pour sauver le pays. Saïd Aydi, un des dirigeants du parti Al-Joumhouri, a précisé que l'union des forces républicaines n'est pas un choix, mais une nécessité impérative pour sauver le pays. «La famille démocratique est l'avenir de la Tunisie. Sa force réside dans son union. Le Front démocratique est la nouvelle alternative capable de conduire la Tunisie à bon port », dit-il. Il ajoute : « ils prétendent que l'opposition met les bâtons dans les roues, mais il s'est avéré que c'est la Troïka qui le fait, à travers la répartition des portefeuilles sur la base des quotes-parts partisanes. Zied Lakhdhar, nouveau secrétaire général du Parti des Patriotes Démocrates Unifié a affirmé que certaines parties gouvernementales cherchent à porter atteinte au Front populaire et à l'extirper du paysage politique. Il a affirmé que le destin des forces démocratiques les prédestine à se rencontrer, indépendamment de la forme de cette rencontre. « Nous appelons tout le monde à assumer ses responsabilités car l'adversaire va exploiter nos erreurs», dit-il. Ahmed Seddik, porte-parole d'Attalia et un des dirigeants du Front populaire, a rappelé comment jeunes, les militants démocrates, en dépit de leurs divergences participaient aux différentes activités de leurs partis. « Quelles que soient nos divergences, Al-Masssar et ceux qui sont avec lui, Attalia et ceux qui sont avec elle, aujourd'hui et durant dix ans encore, ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare...Nous avons un beau héritage d'humanisme, d'amitié et de maturité qu'on doit exploiter pour aller de l'avant. Ce-ci est possible sur la base d'un programme clair, d'une vision claire, dans la transparence », dit-il. Ahmed Seddik est optimiste quant aux possibilités d'avancer. De son côté Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du Travail Patriotique et Démocratique Unifié (PTPDU), a appelé à resserrer les rangs pour défendre une Tunisie civile et une République démocratique. Mohamed Hamdi, coordinateur de l'Alliance Démocratique a rappelé que son parti est certes, nouvellement constitué. Il n'appartient ni au à l'Union pour la Tunisie, ni au Front populaire. «Toutefois, nous sommes une composante fondamentale dans le mouvement démocratique. Nous pensons que ce mouvement doit s'élargir pour devenir la famille de la majorité des Tunisiens, ceux qui ont rêvé ou rêvent d'être des citoyens libres dans une Nation libre. L'Alliance intègrera tout front dont la boussole est Tunisiens libres dans une Patrie libre». Samir Taïeb, porte-parole d'Al-Massar, a mis relief les difficultés que traverse le pays. Comme Al-Massar ne se contente pas de critiquer, mais est une force de proposition, il a recommandé de prendre des mesures économiques urgentes comme le gel des prix, l'audit de la dette du pays, une souscription nationale en faveur du développement régional... Il a conclu en rappelant que lors de sa dernière rencontre avec Chokri Belaïd, ce dernier lui avait parlé de la nécessité de lutter contre la violence. « Il faut mettre un terme aux abus des Ligues de protection de la Révolution ». Sa volonté sera respectée. Un congrès sera tenu prochainement contre la violence. Ce meeting réussi, d'Al-Massar, inspirera-t-il les différentes composantes de l'Union pour la Tunisie et du Front populaire, pour davantage de rapprochement ? Attendons les évolutions durant les semaines à venir.