Hier, le mardi 16 avril 2013, au sein de l'ANC, une séance tout à fait inédite a eu lieu. Une séance qui a, bizarrement, réuni 174 élus sur les 217 attendus. Alors que pour les grandes décisions, généralement, plus d'une centaine d'entre eux sont des abonnés absents. En cette matinée, les élus se sont penchés sur la motion de censure déposée contre la ministre des Affaires de la Femme et de la Famille, Sihem Badi. Une ministre largement contestée et acerbement critiquée depuis sa nomination à la tête dudit ministère. Elle a fait, en effet, l'objet de multiples campagnes de protestation suite à son rendement jugé incompétent et ses réactions face aux violations des droits de la femme et des enfants qualifiées de scandaleuses et d'indignes. Une liste de 77 élus pour le limogeage de la ministre Au lendemain de l'affaire du viol de la jeune fille de 3 ans, un crime qui a ébranlé la société tunisienne et tissé encore plus la haine envers la ministre des Affaires de la Femme et de la Famille, une vague de protestation nationale a fait l'effet d'un raz-de-marée appelant à la démission puis au limogeage de Sihem Badi de son poste de ministre. La dernière en date, une manifestation qui a eu lieu devant les locaux du ministère pour jeter des souliers sur les marches et devant la porte. Les menaces dont font l'objet les femmes et les enfants en bas âge ont varié, depuis sa nomination à la tête dudit ministère, entre viol, agressions sexuelles et tentatives de voiler l'enfance sous l'habit afghan. La colère citoyenne a atteint son summum après les déclarations de la ministre, mettant en doute les propos de la fillette de trois ans après le viol dont elle a été victime dans le jardin d'enfants. Des déclarations qui, selon la société civile, montre une ministre qui justifie un crime contre l'enfance. Suite à ces carences cumulées notées par l'opinion publique, la société civile et plus de 70 élus de l'ANC, une motion de censure contre Sihem Badi a été déposée le 3 avril dernier auprès du bureau de l'ANC. Une motion qui a été examinée hier, mardi 16 avril 2013. 90 votes ont sauvé Mme la ministre La séance qui devait durer deux heures, s'est prolongée sur toute la matinée. Dans une ambiance assez tendue, l'examen de la motion de censure a commencé. Après un bref discours de la dite ministre dans lequel elle justifiait ses déclarations et ses réactions face aux multiples menaces qui pèsent sur la femme et l'enfance tunisienne, les élus signataires du limogeage de Sihem Badi de son poste de ministre ont tempêté leur colère et énuméré les lacunes qui mettent sérieusement en péril l'enfance et violent la postérité. Néanmoins, Les 109 voix escomptées n'ont pas été atteintes. Uniquement 77 élus ont signé la motion de censure. Face à 90 autres élus qui étaient contre le limogeage de Sihem Badi, la motion de censure a été tout bonnement rejetée. N'ayant pas obtenu la majorité requise pour démettre la ministre, la motion est tombée à l'eau.
Melek LAKDAR
Vient de paraître «Clonage, euthanasie, grossesse pour autrui» C'est le titre du livre du Dr. Mohamed Meftah que vient d'éditer le « Centre Pédagogique universitaire ». L'ouvrage propose une réflexion autour de questions bioéthiques d'actualité sous l'angle des enjeux éthiques, religieux et juridiques qu'impliquent le développement de la médecine, des biotechnologies et la révolution des sciences du vivant.