Regardons la vérité en face : Ali Laâreyedh sait parfaitement que les Jihadistes ne se prononceront pas sur le terrorisme parce qu'ils sont, justement, des terroristes. Il sait aussi qu'ils sont instrumentalisés depuis l'étranger et qu'ils ont une vision totalitaire du jihad, une vision horizontale fasciste basée sur ce qu'ils appellent (à tort), la mécréance et croyant pouvoir aliéner les âmes égarées à coups d'un prosélytisme qui n'est pas né avec les premiers salafistes, en fait, les premiers compagnons du Prophète, mais avec l'explosion intégriste provoquée par les « Frères Musulmans ». Au demeurant, le Chef du Gouvernement cherche, (c'est clair) à rasséréner ses concitoyens. Et cette injonction plutôt martiale, hier, tend à acculer les jihadistes tunisiens, décidément, déterminés à destabiliser le pays. Oui, il leur dit bien que le temps joue contre eux. Sauf, que le temps joue aussi contre nous. Et alors, peut-on espérer une réponse pragmatique de la part de ces « fin de race » ? Le fait de les interpeller, de leur demander, de se prononcer sur leur maléfique essence idéologique (qui est le terrorisme) ne revient-il pas aussi à les reconnaître quelque part ? Le Chef du Gouvernement met en avant les quatre valeurs cardinales autour desquelles s'articulera la transition démocratique en Tunisie. A savoir le respect de la citoyenneté, la prééminence de la loi, le respect des libertés et la consolidation du processus démocratique sous-tendue par un Etat. Soit. Sauf que les jihadistes auxquels s'adresse (certes, avec fermeté), Ali Laârayedh, ne croient en aucune de ces valeurs. Car, la seule, en laquelle ils croient, est la violence. L'application exégétique de la Chariaâ maquillée et, même, outrée par leurs soins. A moins, bien sûr, que l'on ne décide de transiger et de se mettre à table avec eux. Mais, là, ce sera une autre paire de manches.