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L'affrontement entre planification touristique et planification urbaine
Enquête: Hammamet
Publié dans Le Temps le 31 - 05 - 2013

Espace fragile et vulnérable, le littoral hammamettois regorge pourtant de richesses écologique et naturelle. Long de 20 km, il est en effet de plus en plus exposé aux risques de dégradation menaçant son équilibre. L'urbanisation, les rejets touristiques et domestiques ou la démolition du cordon dunaire sont autant d'éléments responsables de la détérioration de cet écosystème.
Les alertes données par la société civile sont restées sans réponse pendant des années, d'autant que la législation en la matière présente bien des lacunes, fort préjudiciables au littoral. C'est dans ce cadre que s'inscrit le colloque autour de l'aménagement territorial de Hammamet organisé par l'Association Sites et Monuments et la Coopération Allemande GIZ en présence de plusieurs enseignants, universitaires, urbanistes et architectes
Le tourisme a connu à Hammamet un développement parallèle à celui de la ville. « Son extension anarchique le long des côtes avec une déficience des équipements d'infrastructure, le fait ressembler au développement suburbain anarchique. Nous assistons en effet à une inquiétante urbanisation de notre littoral. De véritables remparts en béton ont surgi le long des côtes.. Il en est résulté une privatisation du front de mer .Nous pensons qu'il est urgent d'assurer la protection des espaces côtiers à vocation touristique grâce à la limitation des implantations touristiques et à l'acquisition par les pouvoirs publics d'espaces côtiers qui seront laissés à l'état naturel afin de les préserver pour les générations futures. Un nouveau plan d'aménagement global est nécessaire pour sauver Hammamet de cette grande marée urbaine qui guette le développement de la ville » a précisé Jamel Aboudi Président de l'Association des sites et Monuments du Cap Bon. Il est vrai que Hammamet connaît une croissance exponentielle : 7 000 habitants en 1956, 18 000 en 1970, 50 000 en 1994 et près de 130 000 aujourd'hui. À ces résidents permanents souligne l'architecte Ridha Mankai s'ajoutent les touristes de passage (1 million d'arrivées, 7 millions de nuitées chaque année) et les vacanciers locaux, dont beaucoup possèdent des résidences secondaires dans les environs (on estime à plus de 3 000 le nombre des maisons inoccupées, sur un parc total de 14 000 logements). « Hammamet dit-il constitue une zone côtière complexe et assujettie à une pression démographique, économique et écologique de plus en plus accrue. Elle nécessite plus que d'autres milieux une réflexion particulière sur la problématique du développement durable et local. A la fois zone de concentration humaine et réservoir d'activités économiques, le littoral abrite un parc hôtelier dense et un patrimoine environnemental riche et vulnérable. C'est un espace de conflits et de convergences (et divergences) de plusieurs intérêts et de plusieurs acteurs. En effet, le littoral se caractérise par une urbanisation diffuse et anarchique accompagnée de diverses formes d'utilisation et d'exploitation du cordon littoral et ce, au détriment de l'arrière pays qui est généralement marginalisé, La fièvre du béton n'a jamais été aussi forte à Hammamet. L'urbanisme touristique tel qu'il est pratiqué actuellement en zoning, éloigné des villes est devenu obsolète. Les plans d'aménagement réalisés depuis 1977 ne dégagent pas de qualité architecturale. La séparation des fonctions touristiques du reste de la ville a provoqué une ségrégation sociale. Les plans d'aménagement devraient incruster l'activité touristique dans la ville et le territoire, en symbiose avec les autres fonctions. La répétitivité d'hôtels juxtaposés de quelques centaines de lits dans des zones désertes ne peut plus répondre aux besoins des touristes, en quête de découverte culturelle authentique, qui le met en contact avec l'homme et la civilisation locale. D'où la nécessité de revoir ces plans et tenir compte de l'extension de la ville du côté de Yasmine Hammamet, Baraket Essahel et Bir Bouregba et aussi prendre en considération l'espace rural
Une marée touristique et urbaine
La marée touristique qu'a vécue la ville de Hammamet a été tellement brutale et généralisée que le Hammamet paradisiaque que connurent André Gide, Bernanos, Paul Klee et bien d'autres, s'est comme par enchantement évaporé. En effet, en l'espace d'à peu près deux décennies, le déploiement intensif d'activités balnéaires et touristiques a totalement métamorphosé Hammamet qui s'est vue basculée de la petite ville pittoresque dont les principales activités étaient l'agriculture et la pêche à la zone industrielle touristique.Hammamet comptait en 1970, 18 unités hôtelières. Elle en compte aujourd'hui 120 en exploitation pour une capacité de 42000 lits. A l'exception de quelques hôtels situés en deuxième zone, toutes les autres implantations s'alignent le long du littoral formant un cordon urbain d'unités hôtelières situées en front de mer. Très vite, et de proche en proche comme l'a souligné Salem Sahli Secrétaire général de l'Association d'éducation relativement à l'environnement, cette marée de constructions a fini par transformer la quasi-totalité du littoral en une énorme dalle de béton. Seules quelques parcelles de terre ont pu échapper à ce phénomène d'urbanisation touristique et constituent les rares fenêtres vertes ouvrant sur le golfe d'Hammamet.Quant aux plages publiques, elles rétrécissent comme une peau de chagrin. Et pour cause, les concessions d'occupation du domaine public maritime sont généreusement délivrées par l'administration aux promoteurs touristiques, et si nous n'y prenons garde, il ne restera pratiquement plus un pouce de rivage à Hammamet qui ne soit loti, bétonné ou doté d'équipements divers. Au milieu des années 90, et tirant les enseignements de l'expérience des pays du nord de la méditerranée, les autorités tunisiennes ont opté pour une nouvelle politique d'aménagement touristique : celle des stations touristiques intégrées. Ce modèle d'aménagement, beaucoup moins consommateur d'environnement que le modèle linéaire, permet grâce à une forte densité d'occupation du sol de concentrer, dans un même espace, plusieurs types d'établissements touristiques ayant des fonctions diverses : hébergement, animation, plaisance, commerce…etc…Ainsi en est-il de la station touristique intégrée Yasmine Hammamet où, sur un terrain marécageux de 280 ha, ont été construits 41 unités hôtelières ayant une capacité de 24000 lits, des centres d'animations, une médina, des villas résidentielles, une marina et des équipements divers (espaces de jeux, commerces…).
Malheureusement ajoute Dr Sahli « nous sommes forcés de constater que malgré ces innovations apportées à notre politique d'aménagement touristique, celle-ci est restée en deçà de ce qu'auraient dû être ses objectifs. Elle souffre en effet d'au moins deux défauts majeurs :Le premier réside dans l'insuffisance de la prise en compte des problèmes environnementaux qui a conduit à une consommation rapide des espaces littoraux et à une dégradation des écosystèmes naturels : érosion des plages, destruction des dunes bordières, pollution marine, urbanisation littorale, privatisation du front de mer et limitation des accès publics aux plages…Le deuxième défaut majeur est la dichotomie ou dualité entre la planification touristique et la planification urbaine. Je m'explique : le plan d'aménagement touristique (PAT) de Hammamet, élaboré en 1975, s'est contenté d'organiser l'espace littoral sans prendre en considération les impacts, voire même se soucier des conséquences qui surviendraient sur la ville et ses arrières. Le plan d'aménagement urbain (PAU) de la ville de Hammamet, quant à lui, a été élaboré dans le service régional du ministère de l'Equipement en 1977. Il ne pouvait en aucun cas, par l'entremise d'un seul architecte, prétendre dominer et maîtriser les phénomènes d'urbanisme d'une ville en pleine métamorphose. C'est pour cela que ce plan posa plus de problèmes qu'il n'a voulu en résoudre. Il est en cours d'actualisation depuis 1984.En fait, ces plans d'aménagement ont existé mais se sont mutuellement ignorés. Le divorce était total. La partie touristique de Hammamet connut un rythme d'expansion impressionnant, et le secteur touristique mobilisa des ressources financières sans commune mesure avec les moyens de la municipalité qui s'est trouvée désarmée face au boom urbain engendré par le tourisme. Le résultat est qu'une urbanisation incontrôlée parce que incontrôlable s'est développée : la population de Hammamet est passée de 18000 habitants en 1973 à 65000 habitants au dernier recensement de 2004 ; plusieurs quartiers spontanés surgirent du néant tels que Erriadh (Nebka), Oued Enhal, Ennadhour, Kharrouba… Autant de stigmates d'une politique d'aménagement qui a largement favorisé le tourisme au détriment de la ville.
Animation et eau fraîche
Déjà en 1991, dans une tribune sur un quotidien de la place, nous avions tiré la sonnette d'alarme précise Dr Sahli « D'ailleurs ne voit-on pas le même phénomène recommencer ? Depuis l'entrée en service de la station touristique de Hammamet-Sud, l'on voit l'arrière zone du GP1 qui commence à bouger. Savons-nous au moins aujourd'hui dans quel sens va se développer ce mouvement ? Où logeront les quelque 24000 employés qui travailleront dans et autour de la station ainsi que leurs familles ? Ceux-là même que ce projet grandiose de 1000 milliards de millimes ne manquera pas d'attirer des quatre coins de la république. Hammamet est-elle préparée avec son infrastructure présente, son marché de poche, ses routes étroites et mal dessinées, son dispensaire et son petit lycée, à supporter l'émergence d'une nouvelle ville dont le plan d'aménagement ne prévoit qu'un mobilier urbain uniquement lié au tourisme (pas d'écoles, pas d'hôpitaux, pas de mosquées, pas de marchés…). Les milliers de personnes qui vont y habiter seront-ils réduits à vivre d'animation et d'eau fraîche ?Le risque est de voir émerger d'autres «Nebkas » où pour tout urbanisme, il n'y aura plus qu'à procéder à nouveau par touche de réhabilitation, et on y dépensera encore plus d'argent que si on avait pris dès le départ les mesures nécessaires pour loger et subvenir aux besoins des populations affluant vers Hammamet-Sud ».En fait, n'en déplaise à certains aménageurs, la solution à ces problèmes réside dans la révision de la programmation touristique. Celle-ci doit être intégrée dans la planification du territoire en général. Il faut réintégrer le PAT dans le PAU afin d'assurer une meilleure harmonie et un meilleur équilibre entre la partie urbaine et la partie touristique de la ville. Par ailleurs, nous pensons que la puissance publique devrait calmer les ardeurs de certains promoteurs touristiques et freiner leur appétit afin de barrer la route au tourisme prédateur qui se développe aux dépens de l'environnement et promouvoir au contraire un tourisme intelligent et bien pensé qui préserve le capital environnemental de Hammamet, capital accumulé pendant des siècles et qui continue à faire le prestige de notre ville.A l'Association d'Education Relative à l'Environnement (AERE), nous demeurons convaincus que le tourisme constitue un acquis national qu'il faut sauvegarder et promouvoir, mais nous voulons rester vigilants quant à l'impact de cette industrie sur l'environnement dont elle est un grand consommateur. La croissance touristique n'est pas quelque chose de neutre ni d'innocent. A ce titre, il nous plait de rappeler les propos, ô combien actuels, du sociologue anglo-saxon Maurice Fox : « Le tourisme est comme le feu. Il peut bouillir votre marmite ou incendier votre maison. »
Etalement dans l'espace et en hauteur
Cette urbanisation et densification du littoral conduit irrémédiablement à l'accroissement des pressions sur le littoral et des problèmes à affronter : gestion des déchets solides et liquides, des flux (trafics routiers, réseau d'eau potable, service d'énergie, ...), aménagement de l'espace(, projets touristiques de grande en vigueur, ...), préservation du paysage et des ressources naturelles. Cette extension et cet étalement urbain comme le souligne l'universitaire Mohamed Tabassi a touché Hammamet Sud « La dynamique touristique dans la région de Hammamet-Sud a été renforcée, après 1994, par la création de la station touristique intégrée Yasmine Hammamet. Elle a été consolidée par des améliorations au niveau de l'accessibilité par les équipements d'infrastructure et de superstructure et surtout la mise en service de l'autoroute. Ces caractéristiques font de Hammamet-Sud non seulement l'une des principales destinations touristiques tunisiennes mais font d'elle aussi une zone convoitée d'attraction pour les chercheurs d'emploi et les touristes. Ce qui a engendré un déclenchement de l'étalement urbain pour aboutir au phénomène de ‘'l'urbanisation touristique'', par conséquence, un changement fonctionnel et organisationnel de l'espace. En 1996 et après la création de la station touristique Yasmine Hammamet, l'étalement de Hammamet-Sud correspond à 86ha de superficie du bâti, principalement, dans le groupement de Manaret el Hammamet. Néanmoins, des petits nouveaux noyaux ruraux sont formés d'une façon discontinue sur l'arc ‘‘Trik Jedidi-Bir Loubita''.En 2004, la superficie du bâti a dépassé les 160ha. En 2010 et avec l'apparition des nouveaux groupements, il a atteint 333,8ha. Hammamet-Sud va intégrer une superficie supplémentaire assez importante à l'horizon 2025 en fonction des fronts de l'étalement. L'espace bâti risque d'atteindre 1835ha. Avec cette nouvelle superficie nous aboutissons à la disparition de milieu naturel et l'espace agricole ce qui engendre une tendance vers l'urbanisation d'une zone enclavée. Cet étalement en hauteur explique Foued Laribi a porté atteinte à l'environnement et l'esthétique urbaine de la ville d'Hammamet . Certains projets touristiques n'ont pas respecté les règles d'urbanisme les plus élémentaires. Et là nous devrons faire face au changement de vocation de certaines zones qui de «H» deviennent «H.U » L'architecte devra penser à une méthode pour sortir de cette situation : la zone touristique est morte. Il faudra intégrer le tourisme dans son milieu, faire une continuité entre la ville et le touriste. Nous n'avons plus besoin de ces hôtels de 5 à 7 étages mais plutôt des hôtels jardins »
Réintégrer le PAT dans le PAU
Le plan d'aménagement urbain d'Hammamet remonte à 1977. C'est un document crucial dans l'évolution urbaine et architecturale de la ville. Mais il est depuis longtemps dépassé par la réalité urbaine des lieux. Pratiquement tous les conseils municipaux ont essayé de l'actualiser, mais en vain Pendant vingt ans, la commission de» l'équipement et de l'aménagent urbain» de la municipalité a délivré des permis de construire se référant à un document d'urbanisme caduc .D'où cette évolution anarchique de la ville . Le résultat est édifiant et ce divorce, entre le Plan d'aménagement touristique (PAT) de 1975, entièrement axé sur l'exploitation de l'espace littoral, et le Plan d'aménagement urbain (PAU), élaboré deux ans plus tard et actualisé en 1994, qui n'a pas prévu le rythme d'expansion des infrastructures touristiques. Bref on a deux villes juxtaposées avec un contraste aigu, une bande du littoral avec ses routes ,trottoirs , réseaux de communication , d'éclairage public ...Et le gros de la ville avec ses routes étroites ,ses ruelles mal éclairées et cette absence parfois totale du respect des réglementations d'urbanisme et des spécificités architecturales d'Hammamet affirme l'actuel maire de la ville Abderaouf Jebnoun Certes les retombées du retard de doter Hammamet d'un plan d'aménagement urbain opérationnel et à la hauteur des défis économiques et démographiques au quels faisait face la ville sont nombreuses et multiples et malheureusement souvent irréversibles. On attend maintenant la finalisation de la dernière tentative de la réalisation du nouveau plan qui donnera un nouveau élan touristique et spatial à la ville ». Bref et comme l'a conclu Olfa Mahmoud « la zone côtière représente, par sa vulnérabilité et sa fragilité, un espace spécifique de l'aménagement du territoire. Pour cela, il serait nécessaire aussi bien pour la gestion rationnelle de son environnement que pour son essor économique et social, de mettre en place une stratégie ayant une vision claire à long terme et un objectif défini pour lui permettre un développement soutenu et durable. De ce fait, il serait nécessaire d'y intervenir en mettant en place un nouveau plan d'aménagement et une politique responsable, rationnelle et durable dans le cadre d'un programme global et réaliste. L'essentiel est de créer les conditions d'un développement intégré et de permettre une valorisation des ressources tout en sauvegardant les grands équilibres écologiques des milieux Comme vous voyez, de nombreuses questions nous interpellent. Avant de terminer, je formule des vœux pour que ce séminaire soutenu par GIZ réalise les objectifs qu'il s'est fixé à savoir susciter une nouvelle réflexion sur la politique d'aménagement touristique de notre pays ; politique qui doit davantage intégrer la composante environnementale. Il y va de l'avenir de notre pays, mais il va aussi de l'avenir du secteur touristique lui-même ».


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