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De l'espoir démocratique à l'islamophobie !
L'Occident et la montée en puissance de l'Islam politique
Publié dans Le Temps le 16 - 06 - 2013


(1ère partie)
Par : Khaled Guezmir
Trente mois se sont écoulés depuis la fièvre du « Printemps arabe » qui a balayé trois grosses cylindrées, des régimes despotiques et autoritaires arabes du Nord de l'Afrique : Ben Ali, Gueddafi et Moubarak.
La vague tsunamique aura duré autour de six mois pour déloger trois systèmes de gouvernement autrefois ascendants, devenus obsolètes et tels ces dinosaures du tertiaire qui se sont éteints faute d'adaptation aux mutations climatiques, ont fini par craquer sous l'accumulation des exigences populaires.
En dehors de la stratégie des uns qui comme tout le monde le sait n'est jamais, guidée par la prière au bon Dieu, et nous y reviendrons, les élites et les peuples occidentaux, ont vécu intensivement et même dans la ferveur, nos espoirs de voir enfin les pays arabes prendre le chemin de l'évolution universelle à savoir la construction d'Etats réellement démocratiques et pluralistes avec toutes les valeurs qui en découlent à savoir la sacralité de l'individu et de la personne humaine, la séparation des pouvoirs avec institutionnalisation des Etats, l'alternance pacifique au pouvoir et surtout la liberté de pensée, d'opinion et de culte religieux.
Les peuples d'Europe, surtout, si proches, à moins de deux heures de vol, espéraient que leur crainte du « terrorisme » allaient finir dans ces pays voisins, où ils aiment passer leurs vacances, et qui étaient soumis à des régimes autoritaires et corrompus, et ce par l'accès au développement politique véritable.
L'annonce d'élections libres et transparentes après la chute de ces régimes a encore dopé les espoirs. Finalement, « ces Arabes » sont des êtres humains « comme tout le monde ». Il n'y a pas de raisons génétiques qui pourraient les empêcher un jour de devenir « comme tout le monde », démocrates, disciplinés, respectueux des lois et participer pleinement à l'évolution qualitative que connaît le reste de l'humanité.
Il faut tout de suite signaler que dans la perception psycho-sociale des classes moyennes occidentales majoritaires, le « Terrorisme » avec un grand « T » a vu son « universalité » se déplacer des idéologies communistes, de la guerre froide et des mouvements révolutionnaires surtout d'Asie et de l'Amérique latine, vers l'Islam et les pays d'Islam. Aujourd'hui, pour le commun des mortels, en Europe, y compris la grande Russie, ou en Amérique, y compris dans les pays anciennement « non-alignés », le « Terrorisme » c'est l'Islam radical, une caricature, de Ben Laden dans ses « œuvres » les plus macabres.
C'est dire, encore une fois, l'espoir immense engendré par le « Printemps » arabe et la sympathie du monde qui compte, c'est-à-dire qui vit au rythme de la terre exprimée par toutes les entités occidentales, à l'unisson. Comme nous tous, pour ces peuples amis, ces Français, ces Anglais, ces Allemands, ces Italiens, Espagnols, Belges, jusqu'au fin fond de l'archipel scandinave, c'est l'euphorie la plus folle parce que vécue comme une libération à l'échelle de la planète toute entière : Le monde arabe, enfin, libéré de la dictature et concilié avec la démocratie !
Un de mes amis et grand ami de la Tunisie, professeur chercheur au CNRS français me parlait de son immense bonheur de partager la joie du bon peuple tunisien et dans son exaltation du moment, il me dit que « vous les Tunisiens, vous vivez et ressentez ce que nous avons vécu à la libération de Paris, en Août 1944». Voilà un peu le sentiment général de sympathie mondiale qui a accompagné ce grand moment de l'aboutissement des Révolutuions tunisiennes, égyptiennes et libyennes, véhiculé par la fin de cette peur de la terreur des « déshérités » autrefois enrolés par les brigades de l'Islam terroriste de Ben Laden et aujourd'hui, (en janvier 2011), libérés par l'accès à la démocratie et à la liberté.
Mais la démocratie a pour lubrifiant les élections et les élections peuvent confirmer les espoirs et parfois les éteindre. C'est la dure sanction des peuples et le reflet de leur degré d'évolution civique, politique et institutionnelle. Les Iraniens le découvrent aujourd'hui. Trente quatre ans après la Révolution iranienne qui a porté les Islamistes et Khomeiny au pouvoir ils se demandent encore en allant aux urnes aujourd'hui : « A quoi sert la démocratie » ! Pour beaucoup, l'Iran fait du surplace au niveau institutionnel.
Pour d'autres, elle est au bord de l'implosion économique puisque l'inflation est à son comble et sa dépendance vis-à-vis du pétrole s'est aggravée. Alors, que pour les hommes du pouvoir, l'Iran a progressé considérablement malgré le blocus « injuste » de l'Occident pro-israélien et de l'Amérique. L'Iran bientôt première puissance nucléaire des pays d'Islam, a d'autres chats à fouetter que de faire plaisir aux promoteurs des systèmes de démocratie « occidentale ».
Et si vous avez envie d'arroser le tout par « la démocratie » incompatible avec les « ventres creux » de notre cher président Dr. Marzouki, vous n'êtes pas au bout de vos peines pour vous retrouver dans cette cacophonie « mondiale », où l'Amérique d'Obama soutient les islamistes radicaux armés en Syrie… contre le terrorisme « islamique » où M.Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères veut armer « Ansar Achariaâ » en Syrie, alors qu'il a sur le dos tout l'Islam jihadiste au Mali, au Niger, au Tchad, sans compter la Libye sud saharienne et tout cela pour casser Bachar Al Assad et briser à jamais le « nationalisme arabe » anti-israélien.
Finalement, autant les peuples d'Amérique et d'Europe sont réellement conscients des enjeux considérables en poussant à traves leurs opinions et leurs médias à encourager certes, les pays arabes à se libérer du despotisme et de la dictature mais en faisant attention et en exigeant aussi des pays du printemps arabes à ne pas rééditer la tentation despotique toujours active dans le corps politique de ces sociétés, autant la stratégie de leurs gouvernements est totalement déclassée et ne fait que transvaser le « terrorisme » des montagnes afghanes vers la Méditerranée sud et l'Afrique toute entière. Mais, comme dit Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée… tout se transforme ».
Tant que l'Occident n'a pas de stratégie durable pour consolider la vraie démocratie dans les pays du printemps arabe et islamique et tant qu'il cherchera à déplacer uniquement les « forces » qu'ils lui sont favorables dans le conjoncturel, il ne récoltera que ce qu'il a semé dans le moyen et le long terme !
A méditer : L'Afrique du Sud vient de regretter d'avoir voté la motion autorisant l'Otan à intervenir en Libye !
Trop tard ! N'est-ce pas !


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